« Prenons patience, nous aurons un roi avant quinze jours; alors nous ne manquerons pas de pain ». Ce slogan royaliste résume clairement la pensée contre-révolutionnaire pendant la Révolution.
Cependant, le terme de contre-révolution est une notion qu'il faut manipuler avec précaution tant elle est complexe. Elle apparaît dès 1790 et l'année suivante, elle est systématiquement utilisée et dénoncée par les acteurs de la Révolution après la fuite déguisée de Varenne le 21 Juin. Pour les révolutionnaires, la contre-révolution regroupe l'ensemble des idées et des agissements qui rejettent en bloc les changements politiques et sociaux intervenus depuis le printemps 1789. Par conséquent, il faut la combattre à tout prix et sous n'importe quelle forme. Dans cette optique, les Modérés, les Girondins, les Enragés, les Hébertistes, les Indulgents et même les « Robespierristes » seront tôt ou tard accusés d'être des contre-révolutionnaires. Pour les royalistes, c'est le maintien puis le retour à la monarchie absolue ou constitutionnelle selon les tendances. Il apparaît alors que cette posture fluctue, évolue au gré des positions politiques.
Le thème des Clichyens et de leur club propose donc d'étudier spécifiquement une partie de la contre-révolution, celle royaliste et à un moment particulier de cette tumultueuse décennie. En effet, après la mort de Robespierre, l'opinion semble disposée à un compromis capable de stabiliser la vie politique. C'est alors seulement que l'on entre dans une période propice au retour de l'Ancien Régime (avec plus ou moins d'aménagements). La preuve en est faite sous le premier Directoire, du 11 brumaire an IV au 18 fructidor an V, où la contre-révolution symbolisée par les monarchistes modérés et les Clichyens, progresse tant dans l'opinion que dans les urnes.
Mais qui sont ces hommes? Comment accèdent-ils au pouvoir? Pourquoi y restent-ils si peu de temps?
Par ces questions, nous pouvons dégager un plan en trois parties, tout d'abord une typologie et un mise en contexte de ce club; puis sa montée graduelle en puissance et enfin; son éphémère acmé ainsi que sa subite agonie politique.
[...] Mais qui sont ces hommes? Comment accèdent-ils au pouvoir? Pourquoi y restent-ils si peu de temps? Par ces questions, nous pouvons dégager un plan en trois parties, tout d'abord une typologie et une mise en contexte de ce club; puis sa montée graduelle en puissance et enfin; son éphémère acmé ainsi que sa subite agonie politique. Structure et ancrage temporel 1 Composition des Clichyens Le nom de Clichyens vient de la rue de Clichy, près du jardin de Tivoli et des jardins d'Idalie des plus élégants lieux de plaisir de Paris). [...]
[...] Il sert pendant les 100 Jours mais fuit le retour le Louis XVIII. DUMAS: Mathieu, comte (Montpellier 1753//idem 1837). Il entre à l'armée en 1773 et part faire la guerre aux Etats-Unis. De 1784 à 1786, il est en Grèce et en Asie. Nommé colonel, il succède à Guibert en 1788 au Conseil de guerre. En 1790/91, il est mandaté par l'Assemblée Constituante, notamment pour rattraper Louis XVI à Varennes. Elu à la Législative et membre actif des Feuillants, il émigre en Angleterre après séparation de l'Assemblée. [...]
[...] Néanmoins, le peu de convictions réelles du général empêche les Clichyens d'espérer des actes forts de sa part. Conscient de cette presque insubordination, le Directoire lui retire en mars 1796 le commandement de son armée avec laquelle il n'avait mené aucune offensive. Dès ce moment, Pichegru est inutile pour un projet contre-révolutionnaire. Au milieu de l'année 1796, un constat s'impose : la contre-révolution royaliste ne peut s'opérer avec des généraux suspectés, des insurrections réprimées, des meurtres de petite portée et des invasions loupées. [...]
[...] Il est sauvé in extremis. Huit mois plus tard, le refus de Sieyès de rentrer au Directoire le propulse parmi les 5 membres de l'exécutif où il dirige les affaires militaires. En mai 1796, il participe activement à la suppression des Babouvistes en insistant sur leur supposée dangerosité. Avec Bénézech, il contrôle l'appareil répressif du gouvernement et continue ce travail bien au-delà de la Conspiration des Egaux. La peur des Jacobins partageux le respect de la légalité et la conviction de pouvoir récupérer les royalistes mous lui font désapprouver le coup de force du 18 fructidor. [...]
[...] Le complot fût éventé. Le 18 fructidor de l'an Bonaparte et les généraux restés fidèles à la République firent occuper les locaux des Conseils et arrêter les chefs de la majorité législative qu'ils trouvèrent. Carnot put s'enfuir mais Barthelémy fut appréhendé. On placarda sur les murs une affiche dénonçant le complot royaliste à la solde de l'Angleterre Le lendemain, les députés encore libres se réunirent au Théâtre français (Odéon) pour les Cinq Cents et à l'Ecole de Médecine pour les Anciens. [...]
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