Classe, laborieuse, dangereuse, monarchie de juillet, Louis Philippe, classe ouvrière
Monarchie de Juillet = moment décisif d'intrusion de la question sociale au coeur de l'histoire, de manière violente parfois, avec l'insurrection des canuts lyonnais de novembre 1831 ou les insurrections parisiennes républicaines à dominante ouvrière (1832-1834-1839), mais aussi, de manière pacifique, sur le front des idées (pénétration des socialismes utopiques)... C'est aussi le moment d'une intense peur sociale où les ouvriers des villes, tout particulièrement les néo-citadins, sont de plus en plus perçus comme des « barbares » (Saint-Marc Girardin, Le journal des débats, 1831), ou comme des « classes dangereuses » (Frégier, Des classes dangereuses de la population des grandes villes et des moyens de les rendre meilleures, Paris, 1840). Frégier, chef de bureau à la préfecture de police, visait là les « classes vicieuses », les criminels, les prostituées, les souteneurs. D'abord, il convient de souligner l'indiscutable diversité du monde ouvrier (entre artisans chefs d'atelier, apprentis et compagnons, journaliers, souvent néo-citadins). Ne constituent pas une classe au sens marxiste d'un groupe défini par sa place dans le système de production, mais d'un groupe qui se définit lui-même comme classe autonome, classe de producteurs urbains, vivant du travail de leurs mains, parfois propriétaires, parfois non (cf. L'Artisan sept 1830 : « la classe la plus nombreuse et la plus utile de la société est, sans contredit, la classe des ouvriers »)
L'assimilation des classes laborieuses aux classes dangereuses n'est-elle que le reflet d'une peur sociale ?
[...] Les classes laborieuses sont-elles des classes dangereuses sous la monarchie de Juillet ? Bibliographie / Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses pendant la première moitié du XIXe siècle, Paris, Plon Gérard Noiriel, Les ouvriers dans la société française. XIXe-XXe siècles, Paris, Le Seuil Claude Willard, dir., La France ouvrière, Paris, Editions Sociales t.1 INTRODUCTION : Monarchie de Juillet = moment décisif d'intrusion de la question sociale au cœur de l'histoire, de manière violente parfois, avec l'insurrection des canuts lyonnais de novembre 1831 ou les insurrections parisiennes républicaines à dominante ouvrière (1832-1834-1839), mais aussi, de manière pacifique, sur le front des idées (pénétration des socialismes utopiques) C'est aussi le moment d'une intense peur sociale où les ouvriers des villes, tout particulièrement les néo-citadins, sont de plus en plus perçus comme des barbares (Saint-Marc Girardin, Le journal des débats, 1831), ou comme des classes dangereuses (Frégier, Des classes dangereuses de la population des grandes villes et des moyens de les rendre meilleures, Paris, 1840). [...]
[...] tes fils malheureux, mais toujours citoyens, n'élevèrent point, dans leur détresse, le drapeau de la révolte jadis sans tache, ni cet étendard tricolore, noble reste des beaux jours de la France républicaine [ ] Ils n'arborèrent pas non plus le drapeau rouge de la guerre civile, oriflamme de sang, signal de vengeance et de proscription, mais un drapeau noir ! Emblème lugubre et sacré, tu fus leur seul guidon. Une courte inscription te servait de devise : Vivre en travaillant ou mourir en combattant ! Dormez en paix, victimes de novembre ! [...]
[...] Jacques Rancière La nuit des prolétaires Rédaction de mémoires, qui commence dès la Restauration avec Jacques-Etienne Bédé, se prolongeant jusqu' à la Troisième République : Agricol Perdiguier, Martin Nadaud (Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon) Une archéologie de la grève. Coalitions ancêtres des grèves) interdites depuis la loi Le Chapelier de juin 1791. Néanmoins, elles n'ont jamais cessé, même sous la Restauration. Ce qui est neuf est leur multiplication sous la monarchie de Juillet, ainsi que la solidarité entre métiers quelquefois exprimée, notamment à Lyon. [...]
[...] Les heurts avec les gardes nationaux et les troupes se soldent par la défection des forces de l'ordre. L'Hôtel de Ville est aux mains des insurgés . Reprise de la ville le 3 décembre par hommes sur ordre du ministre de la guerre le maréchal Soult à 600 morts et blessés. Suppression du tarif, éviction du préfet Devient une affaire nationale et l'image des luttes de classe potentielles qui agitent la France de la première industrialisation (terme autant libéral que marxiste) Ex de la mémoire de l'événement : le premier anniversaire décrit par l'Echo de la Fabrique (25 novembre 1832) Passerez-vous inaperçues et veuves de tout souvenir, déplorables journées que novembre ramène ? [...]
[...] Doctrines sociales utopiques autour du fouriérisme (autour de Victor Considérant après la mort de Fourier), du saint-simonisme (2e génération, autour de Bazard et Enfantin), de communisme de Cabet Influence qui descend vers les ouvriers eux-mêmes, en particulier en ce qui concerne le saint-simonisme, et que traduit notamment la correspondance adressée aux journaux saint-simoniens (Le Globe), ou encore le succès des conférences et des banquets organisés par des saint-simoniens dès 1832. Un républicanisme ouvrier ? - les sociétés politiques : Appropriation des idées républicaines par une bonne partie des ouvriers. Forte présence ouvrière au sein de la Société des Amis du Peuple puis de la Société des Droits de l'homme après 1832. Nostalgie de la Révolution montagnarde de 1793. Surtout, la République apparaît la seule à permettre la souveraineté du peuple par le suffrage universel, revendication essentielle des républicains. [...]
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