Après les évènements de 1848, on avait laissé une Allemagne friande de réformes sociales et de construction démocratique. 22 ans plus tard, dans la galerie des glaces de Versailles, Guillaume II était sacré empereur et naissait alors le second Reich. Cette naissance d'un empire est due certes à un triomphe militaire sur le voisin français, mais aussi et surtout à une solide organisation sociale et notamment des classes dirigeantes. Mais durant les quelques décennies que dureront cet empire, cette société a-t-elle changé ? Les classes dirigeantes si puissantes en 1870 ont-elles disparu ? On peut donc se demander quelle fut l'évolution de ces classes dirigeantes et quelle fut leur influence sur la société et sur la politique impériale.
Dans un premier point, nous étudierons la noblesse, ou d'ailleurs les noblesses, puis examinerons dans un second point les bourgeoisies.
[...] Cette classe rassemblait des professions libérales issues de l'Université. Elle comptait environ personnes. La croissance de ce groupe était assez modérée malgré l'explosion des universités et des établissements d'enseignement supérieur. A partir de 1880, on assiste à une diversification idéologique ; probablement dû à une perte de repères face aux autres groupes sociaux, eux-aussi en mutation. Les intellectuels se réunirent désormais dans des associations, avec des rites d'entrée et une étiquette stricte. L'Exemple le plus fameux est le Dürerbund, qui comptait membres. [...]
[...] Mais les proches restaient membres de la vielle noblesse. Il augmenta aussi l'autorité impériale aux dépens des différents princes. Néanmoins, son grand orgueil et son refus des critiques ne l'amenèrent pas à accepter une progression parlementariste dans les institutions. Les Princes étaient malgré tout protégés par la constitution Bismarckienne. Ils s'étaient regroupés dans l'alliance perpétuelle réunissant 22 familles régnantes. Les nombreux mariages qu'ils effectuaient entre eux renforçaient encore cette alliance. La famille la plus influente fut sans conteste les Hohenzollern, faisant preuve par exemple de grandes qualités politiques. [...]
[...] Conclusion Cette description des classes dirigeantes dans l'Allemagne tend à nous montrer que les grandes révolutions de 1848 n'ont pas modifié réellement l'ordre social de l'Allemagne. La Noblesse tient à son pouvoir et tente par tous les moyens à le conserver, qui pourrait d'ailleurs le leur reprocher ? Un pouvoir séculaire ne peut se remettre facilement en cause. Certes, cette lutte a provoqué d'une part le ralentissement du déclin mais surtout un certain embourgeoisement de la noblesse. Cette bourgeoisie dont ils adoptent justement le train de vie est petit à petit devenue l'une des forces majeures d'Allemagne. [...]
[...] de la MSH, Paris 2003 La Noblesse La noblesse dans l'Allemagne impériale se caractérise avant tout par un fort sentiment de déclin. Depuis le début du XIXème siècle, elle perd peu à peu de son prestige et de son pouvoir. C'est bien sur la conséquence de la Révolution Française, des réformes du début du siècle et bien sur des grandes révoltes de 1848. Dans de nombreux Etats, la création d'une constitution avait limité leur domaine d'influence. Mais ne nous y trompons pas : l'Allemagne reste dominée par cette minorité, notamment grâce à l'appui des princes. [...]
[...] La Bourgeoisie On peut dire que c'est la classe qui a le plus progressé durant le second Reich. Qu'elle soit économique ou intellectuelle, cette bourgeoisie est la grande gagnante de la révolution industrielle et de ses conséquences les plus directes. Mais dans cette bourgeoisie, toutes les classes ne sont pas en progression, c'est le cas principalement de la bourgeoisie au premier sens du terme, c'est à dire celle qui vit dans les villes et ce depuis un certain temps déjà. [...]
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