Civils, Seconde Guerre mondiale, effort de guerre, civils devenus cibles, enjeu de la propagande
Dans le « Journal d'Anne Frank », cette jeune fille raconte au jour le jour les deux années qu'elle passe cachée avec sa famille à Amsterdam, pendant l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il s'interrompt en 1944 avec son arrestation comme « juive » et sa déportation dans le camp de concentration de Bergen-Belsen. Ce témoignage emblématique de la brutalité de la Seconde Guerre mondiale souligne l'importance de la place des civils dans ce conflit. En effet, les civils sont des personnes non militaires, des citoyens ordinaires, des non combattants, en principe ils doivent donc être préservés des violences de la guerre. Seulement, la Seconde Guerre mondiale est une guerre particulière, que certains qualifient de guerre totale. Elle est totale, car elle implique des pays de tous les continents, sur une période prolongée s'étendant de 1939 à 1945. Elle l'est aussi, car les puissances engagées se vouent une guerre idéologique avec d'une part les puissances de l'Axe regroupant les régimes autoritaires voire totalitaires de l'Allemagne nazie, de l'Italie fasciste et du Japon impérialiste, et d'autre part les Alliés qui constituent le camps des démocraties libérales avec le Royaume-Uni, la France, les États-Unis qui rentrent en guerre en 1941 et l'U.R.S.S qui bien que ne partageant pas leurs idées, s'y allie bon gré mal gré pour résister à la trahison allemande de 1941.
[...] C'est le cas des personnes considérées comme juives en Europe pendant le conflit. Une gradation dans la violence contre les personnes considérées comme juives Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'élimination des personnes considérées comme juives est un objectif prioritaire pour le IIIe Reich et motive une gradation dans la violence contre les membres de ce groupe. En effet, désigné comme ennemis du peuple allemand, les personnes considérées comme juives, car descendant de personnes de culture ou de religion juive doivent être éliminées d'Europe pour permettre la victoire de l'Allemagne, en effet la propagande et peut-être même le délire des responsables nazis voient dans ce groupe la cause des difficultés de l'Allemagne et, une fois la guerre entamée, le principal obstacle à la victoire allemande. [...]
[...] Ces actions peuvent être très diverses. Des réseaux de solidarité s'organisent pour porter secours aux personnes persécutées par les armées occupantes, comme les personnes considérées comme juives et qui sont cachées par des résistants que l'on nommera après la guerre les Justes Les résistants font aussi circuler des informations qui contredisent celles des armées occupantes et des gouvernements qui collaborent avec elles comme l'État français dirigé par le Maréchal Pétain dont le siège est à Vichy entre 1940 et 1944. [...]
[...] Les civils occupent une grande place dans la Seconde Guerre mondiale. Leur rôle dans la production du temps de guerre, mais aussi en réaction aux armées occupantes a marqué le cours de la guerre. Mais ce rôle important a eu des conséquences puisqu'il a fait d'eux des cibles privilégiées de la violence de guerre comme le bilan humain le montre. Enfin il faut noter que la spécificité des idéologies des puissances de l'Axe accentue cette exposition des civils à la violence, car l'élimination de certains groupes humains devient un but de guerre à part entière et produit des effets dévastateurs, notamment l'action de l'Allemagne nazie contre les personnes considérées comme juives sur son territoire et dans les territoires qu'elle occupe. [...]
[...] En quoi le rôle tenu par les civils pendant la Seconde Guerre mondiale les amène-t-il à devenir des victimes de la violence de guerre ? Il s'agira tout d'abord de montrer dans cette dissertation que les civils sont très fortement mobilisés pendant le conflit, puis d'indiquer que de par leur rôle actif, les civils deviennent des cibles de la violence de guerre, et enfin que certains groupes parmi la population civile sont particulièrement visés et que leur anéantissement devient un but de guerre prioritaire. [...]
[...] Les exterminations par fusillades à ciel ouvert font 1,3 million de victimes et les victimes des camps d'extermination sont 3 millions. Au total c'est donc environ de la population juive d'Europe qui est tuée pendant le conflit, cette très importante proportion a amené les historiens et les juristes à concevoir de nouvelles notions pour appréhender cet événement. C'est ainsi qu'a été créée la notion de génocide, à savoir la politique d'un état dont le but est l'anéantissement total d'un groupe défini sur des critères raciaux, religieux ou social. [...]
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