L'accession au pouvoir d'Hitler, le 30 janvier 1933, marque le début d'une révolution culturelle qui se veut totale. La culture tombe alors sous le joug de l'Etat et devient un champ d'action fondamental car les nazis croyaient en la possibilité de mettre un terme à la décadence du peuple en initiant un nouvel âge d'or de la culture allemande. Le cinéma, ce champ d'échanges symboliques où le langage universel de l'image s'unit au moyen d'expression naturel de la parole, est alors massivement et prioritairement investi par l'appareil d'Etat du IIIème, l'art cinématographique semblant permettre mieux que tout autre la manipulation efficace des masses. On assiste donc à une évolution fondamentale du cinéma sous le nazisme.
Néanmoins, en 1933, le septième art n'est pas en complète rupture avec le cinéma expressionniste en vogue sous la République de Weimar. Ils présentent tous deux des similitudes, mis en valeur par S.Kracauer dans De Caligari à Hitler, telles que l'irrationalisme ou encore le sens de la communauté. Cependant, tout au long de la période, qui court de 1933 à 1945, on assiste à une radicalisation du cinéma nazi qui finit par ne faire qu'un avec le régime.
En quoi peut-on dire du cinéma nazi qu'il est à la fois l'instrument et le reflet de la politique du IIIème Reich?
Nous verrons tout d'abord l'impact idéologique de ce cinéma. Puis, nous étudierons l'organisation de ce véritable appareil d'Etat. Et enfin, nous essayerons d'établir une typologie des films nazis, d'après l'ouvrage de P.Cadars : Le cinéma nazi.
[...] On assiste donc à une évolution fondamentale du cinéma sous le nazisme. Néanmoins, en 1933, le septième art n'est pas en complète rupture avec le cinéma expressionniste en vogue sous la République de Weimar. Ils présentent tous deux des similitudes, mis en valeur par S.Kracauer dans De Caligari à Hitler, telles que l'irrationalisme ou encore le sens de la communauté. Cependant, tout au long de la période, qui court de 1933 à 1945, on assiste à une radicalisation du cinéma nazi qui finit par ne faire qu'un avec le régime. [...]
[...] Celle-ci s'est manifestée dans le film de Karl Ritter Guépéou. Les films antisémites Stigmatisation de l'envahissante présence juive Des productions comme Ne nous attendrissons pas, Suzanne ont introduit sournoisement mais efficacement le message idéologique anti-juif. Un antisémitisme virulent et extrêmement violent L'antisémitisme constitua le sommet de la pyramide xénophobe et raciste au cinéma comme en politique. Les Rothschild, film d'Eric Waschneck, appelle à la haine et au meurtre en stigmatisant une race prétendue malsaine et malfaisante. Le juif Suss de Veit Harlan symbolise le racisme d'un régime, d'un art et incite au meurtre au nom de la pureté ethnique. [...]
[...] Les artistes, inventeurs ou autres ingénieurs comme Rembrandt, Mozart ou Wilhem Bauer ont été utilisés pour sublimer le passé allemand. La Grande Guerre Les films portant sur la guerre de 1914-1918 permettaient d'exalter la vaillance des combattants allemands, de dénoncer la France comme ennemi irréductible et ainsi de justifier la nécessité d'entreprendre une nouvelle guerre. L'aube de G.Ucicky est un film de 1933 est un appel à la revanche et à la nécessité d'un retour à la grandeur passée. Les films nationalistes L'homme nouveau Ces films, comme Le fleuve de Gunther Rittau, ou encore comme Le maître de Veit Harlan, exaltent les nouvelles valeurs incarnées par le régime en montrant aux civils ce que l'Etat attendait d'eux et aux militaires qu'ils défendaient une juste cause. [...]
[...] L'impact idéologique du cinéma nazi Cinéma et propagande L'impact idéologique du cinéma sur les masses Comme l'a dit l'acteur Frantz Hippler en 1941 : par sa faculté d'agir directement sur le sens poétique et l'affectivité, le cinéma a dans le domaine de la psychologie de masse et de la propagande un effet durable et pénétrant Les deux maîtres de la propagande du Reich, Hitler et Goebbels, qui étaient eux-mêmes cinéphiles, percevaient le cinéma comme une synthèse d'éléments artistiques, politiques et économiques au service du régime. Le cinéma devenait donc une arme de propagande efficace et déterminante, une partie intégrante du système national-socialiste. Quelle propagande? La propagande pour être efficace devait être discrète. La loi sur le cinéma du 16 février 1934 donnait au régime le droit d'orienter l'ensemble de la production cinématographique en fonction des intérêts de la nation. [...]
[...] -Le pourcentage d'utilisation des studios a augmenté entre 1935 et 1936 pour atteindre 95%. du nombre total de films mis en circulation en 1936 était d'origine allemande. -De 1932 à 1935, le nombre de spectateurs a augmenté de 65 millions et les recettes de 50 millions de Reichsmarks. Le renouvellement des genres On assiste en 1934 au lancement de films pour la jeunesse. Cette initiative eut un grand succès auprès des jeunes, sensibles à la propagande et plus particulièrement à des thèmes comme l'héroïsme, le patriotisme ou l'esprit allemand. [...]
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