La Russie n'a pas, comme ses voisins d'Europe, évolué vers un régime plus moderne, décentralisé. L'empire russe est depuis le XVème siècle sous la domination des tsars. C'est une autocratie : le pouvoir est concentré entre les mains d'un seul homme, le tsar. Ce retard politique est indirectement à l'origine de toute l'histoire contemporaine de la Russie. Le retard économique apparaît comme une conséquence du centralisme impérial. Au début du XXème siècle, la crise s'installe en Russie à tous les niveaux (...)
[...] C'est ensuite par l'intermédiaire de la police que le pouvoir fait régner l'ordre, même au sein de l'armée. La Tchéka, créée dès octobre 1917 et confiée à Félix Djerdjinsky, échappe dès le début à tout contrôle démocratique et ne dépend que du parti. Cette police est une instance d'exception et dispose de tous les pouvoirs. Elle est constituée de membres environ. Le pouvoir communiste repose donc, dès 1918, sur la terreur policière. Si une telle police se justifie par le contexte de crise, Staline récupérera cette pratique et l'étendra encore plus. [...]
[...] Face à cette menace, les bolchéviks organisent l'armée rouge en janvier 1918 : à partir de mars elle est dirigée par Trotsky. Ils décident une levée en masse de tous les hommes de 18 à 40 ans, entraînant une hausse rapide des effectifs : hommes en août en mai 1919 puis plus de 5 millions en 1920. Pour les encadrer on utilise les officiers de la vieille armée qui acceptent de servir par patriotisme. Trotsky y établit une discipline de fer et l'armée devient de mieux en mieux équipée. [...]
[...] Cependant, pour Lénine et Trotski, ainsi que certains socialistes- révolutionnaires seule la défaite peut mettre fin à l'autocratie. Lénine prône ouvertement le défaitisme. Il écrit d'ailleurs dans le Social- Démocrate et en 1916 L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, que le parti bolchevik s'en tint à ce point de vue que la guerre avait été déclenchée non pour défendre la patrie, mais pour s'emparer des territoires d'autrui, pour piller les autres peuples dans l'intérêt des propriétaires fonciers et des capitalistes, en sorte que les ouvriers devaient résolument faire la guerre à cette guerre. [...]
[...] Il faut un cadre légal au nouvel Etat : une constitution est ratifiée le 10 juillet 1918. Le suffrage universel est proclamé mais les ennemis de la révolution sont exclus : le clergé, les nobles, les exploiteurs et divers bourgeois. Il s'agit donc d'un texte correspondant à une situation de guerre civile : l'affrontement armé est désormais inévitable. La constitution instaure également un vote public et indirect : les soviets locaux désignent des délégués, qui élisent à leur tour des députés pour le conseil panrusse des soviets, qui se réunit deux fois par an. [...]
[...] En 1920, les Français soutiennent l'intervention polonaise contre la Russie. Cependant l'armée rouge répond violemment et la Pologne est envahie. C'est par l'envoi d'armes et de conseillers militaires français qu'elle sera sauvée. Au terme du traité de Riga, en mars 1921, la Russie soviétique a perdu de nombreuses terres en Biélorussie et en Ukraine, mais a gagné la guerre car elle a pu sauver la révolution. Au final, cette période de guerre a consolidé le régime, qui a trouvé de solides appuis dans la population qui a craint le retour du tsarisme. [...]
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