Au début du siècle, la Chine est considérée comme une « semi-colonie » sous l'emprise des puissances étrangères. Celles-ci se sont octroyées des privilèges exorbitants en vertu des « traités inégaux » (concessions territoriales, partage en zones d'influence…). Au plan intérieur, le pays est en pleine anarchie : incapable de réagir au dépècement de la Chine, le régime impérial est renversé par la révolution de 1911 qui instaure une république dirigée par Sun Yat-Sen. Après une période de dictature militaire, le pays connaît une véritable décomposition politique et territoriale à partir de 1916. Deux gouvernements (l'un à Pékin, l'autre à Canton) prétendent alors représenter la Chine, mais la réalité du pouvoir est entre les mains des « seigneurs de la guerre ». Cette anarchie plonge les campagnes dans la misère mais un embryon de secteur économique moderne se développe, créant ainsi des masses ouvrières et une bourgeoisie qui veulent se faire entendre. Face aux mandarins attachés à la tradition confucéenne, une nouvelle intelligentsia très sensible au sentiment national aspire aussi au changement. C'est à l'occasion d'une grande manifestation patriotique à Pékin que naît le « mouvement du 4 mai » 1919, relayé par la bourgeoisie et les ouvriers. Ce mouvement de sursaut national rejette le traité de Versailles et propose une transformation radicale de l'ordre social. Il s'articule autour de deux formations : le Guomindang, nationaliste et réformateur, qui réclame la souveraineté du peuple et recrute parmi l'élite et la bourgeoisie ; le parti communiste chinois, fondé en 1921 par des intellectuels marxistes, dont les effectifs sont au départ squelettiques.
[...] Celui-ci contrôle des zones rurales dans le Sud-Est où il applique la réforme agraire. Mais les communistes doivent se replier dans le Nord-Ouest suite à une Longue Marche très meurtrière d'octobre 1934 à 1935, provoquée par une offensive de Tchang Kaï-chek. De l'affaire de la Mandchourie à la Seconde Guerre mondiale En septembre 1931, l'affaire de la Mandchourie marque une nouvelle étape dans l'impérialisme nippon en Chine. Le Japon transforme la Mandchourie en un Etat subordonné, le Mandchoukouo, et place à sa tête le dernier empereur Pou-yi, chassé du pouvoir en 1911. [...]
[...] Dans les villes, l'urbanisation et l'occidentalisation ont crée une société plus soucieuse d'améliorations matérielles que d'idéologie. Face à ces bouleversements sociaux, le pouvoir reste très centralisé et la démaoïsation politique est très limitée. La vieille garde du parti refuse toute démocratisation mais l'intelligentsia orchestre une vive contestation sévèrement réprimée lors des évènements de Tian Anmen en juin 1989. A la mort de Deng Xiaoping en 1997, la démocratie se fait toujours attendre. Ses successeurs, convertis au marché, tiennent encore un langage marxiste et refusent toute libéralisation du régime. [...]
[...] Celle-ci repose sur la stratégie du Grand bon en avant appelant chacun à redoubler d'effort pour relancer la production et réaliser le Communisme immédiat Mais le Grand bond se solde par une catastrophe alimentaire qui ravive des tensions au sein du PCC. Certains, comme Liu Shaoqi ou Deng Xiaoping, contestent la pertinence de la voie chinoise et l'autorité de Mao. Celui-ci reprend la main à partir de 1962, combat les révisionnistes et diffuse largement le Petit livre rouge en 1964. A partir de 1965, Mao plonge la Chine dans une désastreuse et meurtrière Révolution culturelle qui ne s'achève que dans les années 1970. [...]
[...] La Chine face au monde extérieur La Chine s'écarte peu à peu de l'URSS pour se rapprocher des non- alignés. De 1958 à 1966, la diplomatie chinoise rompt avec Moscou et se veut pragmatique, se tournant vers l'Inde, l'Afrique décolonisée ou la France. Mais le pays n'a pas les moyens de s'imposer comme un acteur global et la Révolution culturelle pousse à un certain repli malgré l'explosion de la 1ère bombe H en 1967. La diplomatie chinoise ne se réveille qu'en 1971, lorsque la Chine populaire remplace Taiwan à l'ONU, puis lors du voyage de Nixon à Pékin en 1972. [...]
[...] Mais l'influence révolutionnaire inquiète certains nationalistes et le chef du gouvernement de Canton, Tchang Kaï-chek, rompt avec les communistes en 1927 et dissout le PCC qui se replie sur ses bases rouges En un an, Tchang Kaï-chek, vainqueur des communistes et des seigneurs de la guerre, achève la réunification du pays en s'appuyant sur l'armée nationaliste et le Guomindang. Installé à Nankin, le nouvel homme fort du pays établit un régime autoritaire reposant sur l'armée et le parti unique. Inspiré de l'héritage confucéen et du modèle fasciste européen, le régime se veut à la fois moderniste et conservateur. Fort du soutien des élites occidentalisées, il met en œuvre une vaste reconstruction économique qui n'élimine pas la pauvreté ouvrière et paysanne. Surtout, Tchang Kaï-chek cherche à écraser les communistes qui résistent sous la direction de Mao Zedong. [...]
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