Un coup d'État militaire, qui se révèle comme le plus sanglant qu'ait jamais connu l'Amérique latine, a mis fin, le 11 septembre 1973, à trois ans de gouvernement d'Unité populaire au Chili. Ainsi, les événements politiques et sociaux dont ce pays est le théâtre le placent non seulement au premier plan de l'actualité, mais en font, pour la troisième fois en moins d'une décennie, un exemple ou un modèle dont la portée dépasse largement le cadre de ses frontières.
Ce fut d'abord, de 1964 à 1970, l'expérience de révolution dans la liberté menée par le président Eduardo Frei et son parti, la Démocratie chrétienne, et qui traduisait la nouvelle politique kennedienne à l'égard de l'Amérique latine. Elle visait, à travers la réalisation non de changements de structures mais de profondes réformes, à offrir une alternative aux mouvements ruraux de guérilla se réclamant du castrisme.
[...] Mais, malgré ces progrès, malgré une bataille pour la production lancée par le gouvernement, l'offre fut incapable de répondre à l'accroissement de la demande. La production agricole, entravée par le processus de réforme agraire en cours, connaissait, parallèlement, un bien faible taux d'accroissement : 5,1 p en 1971 et 1,7 p en 1972. La conjonction de ces deux phénomènes entraîna la pénurie sporadique de certaines denrées alimentaires et la nécessité d'importations croissantes ( de dollars en 1971, soit une augmentation de 60 p dans ce domaine). [...]
[...] Après les élections de mars 1973, la Démocratie chrétienne perd espoir de revenir légalement au pouvoir et accentue son offensive. C'est ainsi qu'un mois avant le coup d'État elle rompt de nouveau le dialogue malgré de très importantes concessions faites par le président Allende. Après avoir appuyé la grève des camionneurs et des commerçants (en juillet-août 1973), elle va jusqu'à faire déclarer par le Parlement, le 22 août 1973, que le gouvernement a violé la légalité, ce qui était une façon d'inviter les militaires à intervenir. [...]
[...] CHILI : de novembre 1970 à septembre 1973, le gouvernement populaire d'Allende Un coup d'État militaire, qui se révèle comme le plus sanglant qu'ait jamais connu l'Amérique latine, a mis fin, le 11 septembre 1973, à trois ans de gouvernement d'Unité populaire au Chili. Ainsi, les événements politiques et sociaux dont ce pays est le théâtre le placent non seulement au premier plan de l'actualité, mais en font, pour la troisième fois en moins d'une décennie, un exemple ou un modèle dont la portée dépasse largement le cadre de ses frontières. [...]
[...] Le mécontentement engendré par ces espoirs déçus s'est exprimé avec d'autant plus de vigueur que c'est sur le plan de l'éducation et du développement des organisations populaires et syndicales que les résultats du gouvernement Frei ont été les plus marquants. L'Union de la gauche s'est donc forgée dans le contexte d'une situation sociale explosive. La Démocratie chrétienne dut elle-même tenir compte des aspirations des secteurs populaires de son électorat et, afin d'éviter leur ralliement à la candidature de la gauche, elle renonça à appuyer, lors de l'élection présidentielle de septembre 1970, Jorge Alessandri, homme de la droite conservatrice, et présenta le porte-parole de son aile gauche, Rodomiro Tomic. [...]
[...] RAMOS CORDOVA, Chile : una economia de transicion? La Havane M. RAPTIR, Quel socialisme au Chili ? Paris A. TOURAINE, Vie et mort du Chili populaire, Paris J. A. ZAMMIT, dir., The Chilean Road to Socialism, Université de Sussex, 1973. [...]
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