Chicago n'a longtemps été qu'une petite colonie française de quelques habitants, fondée par la mission de Jacques Marquette en 1673 sur un territoire marécageux que les Indiens surnommaient Chicagoua, «l'endroit des oignons sauvages». La région est cédée successivement aux Anglais (après la défaite de la France au Canada en 1763) puis aux Américains, à l'indépendance.
La ville va alors connaître un essor économique et démographique considérable. Et puis, le 8 octobre 1871, un incendie d'une ampleur inédite ravage la ville, principalement construite du bois des forêts du Michigan voisin. Les pertes sont estimées à 200 millions de dollars.
Pourtant, le 11 octobre, le Chicago Tribune titre : «Chicago ressuscitera !», signe que, déjà, la ville va de l'avant, inlassablement.
C'est donc le mythe d'une ville phénix qui fonde l'histoire de Chicago, l'histoire d'une cité qui renaît de ses cendres pour connaître la formidable expansion qui va suivre.
[...] CONCLUSION Une méta-cité, carrefour de la révolution industrielle à l'américaine L'Histoire de Chicago semble donc intimement liée à celle de l'Amérique et plus encore à celle de la Révolution industrielle, dont elle a accompagné les développements et les errances pour unir des dimensions parfois contradictoires dans un projet d'urbanisme résolument moderne. Bien plus qu'un modèle, il semble que Chicago ait inventé l'idée même de métropole en proposant un véritable mode de vie à ses habitants, bien au-delà du seul cadre spatial. C'est une méta-cité, une ville globale avant l'heure qui a su cristalliser les bouleversements de l'ère industrielle. Par son architecture, son bouillonnement, sa population et son dynamisme, Chicago, incarne donc bien la modernité (et le rêve américain). [...]
[...] Le premier est le Hull House, créé par une intellectuelle de Boston, Jane ADAMS, en 1889. C'est le début d'une pensée sociale. B. PENSER LA VILLE À ÉCHELLE HUMAINE Dans son architecture, Chicago marque surtout les esprits par le développement des premiers gratteciels, ce qui en fait une «ville debout», selon l'expression de l'architecte LE CORBUSIER. Mais c'est aussi le lieu où va naître la sociologie, dans l'université ouverte en 1892. Une université qui accueille les filles et les Noirs, dès son ouverture, fait extrêmement rare pour l'époque. [...]
[...] En quelques décennies, Chicago va concentrer ces transformations et tenter de leur donner de la cohérence au sein d'un espace qui reste à développer. On verra donc dans un premier temps comment la ville a pu devenir une capitale de commerce et de labeur. Puis, on montrera comment, dans sa construction même, Chicago a donné un visage à l'Amérique multi-culturelle et au rêve américain, en se faisant le fer de lance des luttes sociales. I. DE PORCOPOLIS À VILLE AUX LARGES ÉPAULES» : LA SUCCESS STORY D'UNE VILLE-CHAMPIGNON A. [...]
[...] Chicago, parangon de la modernité ? (1871-1914) «Chicago, parangon de la modernité ? (1871 - 1914)» CHICAGO, PARANGON DE LA MODERNITÉ ? (1871 - 1914) INTRODUCTION La ville phénix : expansion et renaissance Chicago n'a longtemps été qu'une petite colonie française de quelques habitants, fondée par la mission de Jacques MARQUETTE en 1673 sur un territoire marécageux que les Indiens surnommaient Chicagoua, «l'endroit des oignons sauvages». La région est cédée successivement aux Anglais (après la défaite de la France au Canada en 1763) puis aux Américains, à l'indépendance. [...]
[...] (1871 - 1914)» de la nature» (William CRONON). La ville est alors encore marquée, dans sa topographie, par les standards classiques de la ruralité (quadrillage des rues . B. LA CONSÉCRATION DE L'INDUSTRIALISATION Carl SANDBURG, dans son poème Chicago (1916), a loué la «ville aux larges épaules», cité ouvrière du labeur Porcopolis : la boucherie du monde C'est cependant avec l'exploitation du porc que Chicago entre de plain pied dans l'ère industrielle, ce qui lui vaudra le surnom de Porcopolis. [...]
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