La création des chemins de fer en France au XIXème siècle

Résumé du document

Issu du double héritage de la culture routière et canaliste du XIXème siècle et de la Révolution Industrielle, le chemin de fer, adopté par les Français dans les années 1840, a été un lieu privilégié de l'innovation et n'a jamais cessé de se transformer. La première ordonnance royale qui autorise l'établissement d'une première ligne de chemin de fer date du 26 février 1823. Il s'agit de l'ouverture d'une ligne entre Saint-Étienne et Andrézieux.

Ensuite, le réseau ne cessera d'évoluer et une question va alors se poser : faut-il placer le chemin de fer sous l'autorité exclusive de l'Etat ou le laisser à des compagnies privées sous contrôle du pouvoir ? Nous répondrons à cette question dans le commentaire. Dans un autre domaine, le chemin de fer a bouleversé le paysage économique et social de la France en apportant l'extension de la desserte, la rapidité, l'accroissement des capacités, la régularité des services ou encore la réduction ou la fixité des prix (...)

Extraits

[...] Dès 1830, est exploitée en Angleterre la 1ère ligne de chemin de fer qui relie Manchester à Liverpool. La France elle, va se doter d'un réseau de voies ferrées seulement une dizaine d'années après les Anglais. Voici quelques chiffres montrant le retard considérable pris par les Français: en 1870, le réseau ferroviaire anglais couvre 35000 km de voies ferrées tandis qu'en France, à cette même date, il y a 17500 km de lignes ferroviaires soit presque autant qu'en Allemagne mais quand même 50% de moins qu'en Angleterre. [...]

[...] Il convient cependant de nuancer ces chiffres car certaines marchandises restent exclues du commerce à cause du maintien de tarifs excessifs et dissuasifs. C'est le cas dans le secteur textile par exemple. Ce droit de douane est perçu comme une prime à l'inefficacité payée par les consommateurs. Molinari, figure marquante du libéralisme économique du XIXème siècle remarque que des progrès effectifs, comme la substitution du charbon de bois par la houille par exemple, sont ralentis par les mesures douanières. Selon lui, les entreprises connaîtraient une accélération de leur productivité en cas de libre-échange. [...]

[...] La loi du 11 Juin 1842 fixe une nouvelle géographie ferroviaire. Paris, capitale politique et économique, doit être le point de départ des grandes lignes. Le but est de desservir les grandes villes du royaume, de développer les lignes se dirigeant vers les frontières afin de multiplier les relations avec les pays voisins et de favoriser également la concentration des troupes De plus, la visée centralisatrice est confortée par la prise en compte de l'utilité des lignes du point de vue économique: seules les lignes rayonnant autour de Paris ont, sur de grandes distances, quelque chance d'être rentables. [...]

[...] La volonté de rattraper son retard Dans la 1ère partie du 19ème siècle, la France s'industrialise mais comparé à d'autres pays européens, elle prend du retard pour l'établissement de ses lignes de chemins de fer. En effet, le développement rapide des chemins de fer se déroule véritablement dans la 2nde moitié du 19ème siècle. Cela s'explique par 3 formes d'opposition: *celle tout d'abord des citoyens ordinaires. *puis celle des gens de lettres. *pour finir, l'opposition la plus importante qui est celle de la plupart des milieux économiques. [...]

[...] D'autant plus que cette gestion a un intérêt politique, commercial et militaire important. Ils critiquent également les concessions qui selon eux, fait perdre à l'Etat le contrôle des tarifs. D'un autre côté, nous avons les libéraux qui veulent assurer la primauté des compagnies privées et qui préconisent donc une solution à l'anglaise: les chemins de fer doivent être exécutés et exploités exclusivement par des capitaux privés, sans aucune aide de l'Etat. Selon eux, le fait de livrer les chemins de fer à l'Etat est un moyen de renforcer encore son pouvoir, d'accentuer sa tendance à se mêler de tout ce qui affaiblit l'esprit d'association et donne à l'Etat des instruments d'action proprement politiques. [...]