Le chartisme est un mouvement politique et social anglais qui se développe au cours des années 1838-1848 et qui tire son nom de la Charte du peuple. Si l'on s'adresse aux théoriciens du mouvement pour définir le chartisme, une formule se présente immédiatement. Le Chartisme est un mouvement ouvrier, politique de forme et socialiste de fond. C'est un mouvement qui tend à réaliser la démocratie sociale par les voies de la démocratie politique.
Cette définition est exacte, mais elle est incomplète. Elle résume seulement les idées de ses doctrinaires et la direction qu'ils auraient voulu imprimer au mouvement. Le chartisme, socialisme réformiste, c'est la pensée des premiers chartistes, tels que Lovett, rédacteur de la Charte. Le chartisme est un mouvement où l'action est au premier plan et il est avant tout un mouvement ouvrier.
De plus, l'on pourrait voir dans le chartisme, une ébauche du syndicalisme. L'objectif du chartisme comme des politiques est de tenir sous tutelle les Trade Unions. Le chartisme est un mouvement qui présente une grande diversité, tantôt aux formes du socialisme réformiste et tantôt de lutte des classes. Les revendications sociales des chartistes se déploient dans un contexte économique et social particulier qui favorise leur développement.
[...] Le chartisme voit en fait ses principales revendications satisfaites avant 1914 par une série de réformes partielles successives. Il a contribué à forger une conscience de classe dans le monde ouvrier et fixé une première tradition de socialisme démocratique en Grande-Bretagne. [...]
[...] Cette loi favorise plus encore le développement de la misère ouvrière. Les indigents ne reçoivent plus d'aides, ils sont amenés soit à trouver du travail soit à intégrer un workhouse où ils abandonnent toute liberté. Et c'est l'organisation des workhouses qui froisse les sentiments populaires. Dès les débuts du mouvement, les agitateurs chartistes expriment les colères violentes que soulève la nouvelle loi. Ils sont également rejoints par des conservateurs sociaux qui sont également indignés contre cette loi. Ainsi, la réforme électorale de 1832 n'a rien apporté aux ouvriers. [...]
[...] Un mouvement qui n'est pas entendu A partir de 1839, le chartisme devient un mouvement strictement ouvrier. Il débouche sur un échec ne parvenant pas à modifier l'ordre établi. Les deux premières pétitions nationales sont rejetées par le parlement en 1839 et 1842 provoquant des troubles et le renforcement de la répression et la fraction au sein du chartisme, certains pensent même qu'ils ne parviendront pas à un succès tant que les ouvriers n'auront pas reçu une éducation intellectuelle et morale convenable. [...]
[...] Ces Trades Unions constituent une véritable ligue des ouvriers contre les maîtres Partagés entre partisans de "la force physique" (comme l'irlandais O'Connor) et partisans de la "force morale", les leaders du mouvement chartiste sont des prêtres, des cabaretiers, des ouvriers, et aussi des démagogues. Ils tirent leur idéologie du méthodisme ou du jacobinisme, ainsi que des écrits de l'anarchiste William Godwin ou du socialiste utopiste et paternaliste Robert Owen. En 1838, sous l'influence d'Owen, des unions se regroupent dans un seul syndicat : l'Union nationale du travail, dont le but est la suppression du patronat et du salariat par l'institution de coopératives ouvrières de production. Mais gouvernement et autres industriels brisent ce mouvement. [...]
[...] Mais le chartisme manifeste également une évolution sociale. Depuis que se concentrent les populations laborieuses, les travailleurs forment un prolétariat. Celui-ci n'a pas encore affirmé son existence et ne permet donc pas de se rendre compte de sa puissance. En réunissant dans un même mouvement de révolte toutes les catégories de travailleurs, le chartisme engage en eux la conscience que leurs intérêts sont communs. Rapprochés par les mêmes aspirations et par un programme commun conduit par des chefs qui ont un même idéal social, les ouvriers chartistes se trouvent plus étroitement unis et ce, pendant dix ans de lutte. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture