« Une exception de la nature, une monstruosité si rare que le genre humain, tout en le méprisant, l'a contemplé avec une imbécile admiration. » (Georges Sand) ; « Certain prince qui n'est manchot que du pied, que je regarde comme un politique de génie et dont le nom grandira dans l'histoire » (Balzac). Même pour ses contemporains, Talleyrand était un personnage insaisissable, attisant à la fois la fascination et le dégoût.
« On dit toujours de moi ou trop de mal, ou trop de bien : je jouis des honneurs de l'exagération », ainsi parlait-il des rumeurs qui circulaient à son propos. Talleyrand était surnommé « le diable boiteux » en raison de son infirmité et par la haine que lui vouait certains de ses ennemis, en particulier au sein des factions : « ultras » (pour qui il était un révolutionnaire), Église catholique (qui se souvenait de la confiscation des biens de l'Église), jacobins (pour qui il était un traître à la Révolution), bonapartistes (qui lui reprochaient la « trahison d'Erfurt »), etc. Plusieurs mémorialistes, comme Joseph Fouché ou encore François-René de Chateaubriand, expriment dans leurs ouvrages tout le mal qu'ils pensent de lui.
[...] Bibliographie indicative Moi, Charles-Maurice, prince de Talleyrand-Périgord par Jean-Pierre Friedman (Relié - 28 octobre 2003) Mémoires du prince de Talleyrand par Charles Maurice de Talleyrand-Périgord (Reliure inconnue - 1998) Père d'Eugène Delacroix. A noter qu'il y a un doute sur la paternité du peintre qui selon des contemporains et certains historiens, aurait pour père Talleyrand, qui est alors l'amant de Mme Delacroix. Il semble qu'Eugène avait une certaine ressemblance avec Talleyrand. D'autre part, Charles Delacroix souffrait d'une tumeur aux testicules. Déconcerté et outré devant l'impassibilité de son ministre, Napoléon sortit en claquant la porte. [...]
[...] Il contribua ainsi au rapprochement franco-britannique et à la future indépendance du royaume de Belgique (avril 1839) Il quitta alors la scène publique et se retira dans son château de Valençay en 1834 accompagné par la Duchesse de Dino, où il rédigea ses Mémoires. L'approche de la mort le jetait dans un grand embarras. Refuser les sacrements, c'était donner bien de la joie aux ennemis de l'ordre et peut-être provoquer des troubles dont il ne voulait absolument pas; c'était en outre jeter une suspicion supplémentaire sur la validité de la consécration épiscopale qu'avait reçue le clergé constitutionnel, puisque c'était lui qui était à l'origine. D'un autre côté, il ne s'imaginait pas repentant et menant la vie d'un dévot pendant son restant d'existence. [...]
[...] Il se tira fort bien de l'affaire qui fut ainsi son dernier succès diplomatique. Le grand âge sonne la retraite des ambitions ; le prince ne voulut plus que finir dans l'estime générale ; avec autant de dignité que de rouerie, il répara le plus visible accroc à son bas de soie et se réconcilia (sans s'humilier) avec l'Église ; le ci-devant évêque d'Autun, recevant les derniers sacrements à son lit de mort, rappela noblement au prêtre que les dernières onctions se faisaient sur le dos et non sur la paume des mains lorsqu' il s'agissait d'un évêque. [...]
[...] En un mot, il fut déclassé. On comprend pourquoi Talleyrand lut à la tribune de l'Assemblée, le jour de la mort de Mirabeau, le discours de ce dernier sur l'égalité des partages dans les successions en ligne directe impliquant la suppression du droit d'aînesse. Sans vocation, il s'orienta vers une carrière ecclésiastique largement facilitée par ses origines aristocratiques. Carrière ecclésiastique En 1769, à l'âge de quinze ans, il entra au séminaire Saint-Sulpice ce qui ne l'empêcha nullement durant cette période de fréquenter de façon ostentatoire une actrice de la Comédie française. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, ses efforts diplomatiques furent en grande partie ruinés par l'épisode des Cent-Jours qui ramena temporairement Napoléon Ier au pouvoir. Président du Conseil au début de la seconde Restauration (juillet 1815), Talleyrand fut contraint de démissionner peu après, face à l'hostilité des ultras de la Chambre introuvable (qui comprenaient la légitimité mieux que lui). Redevenu simple membre de la Chambre des pairs, le prince de Talleyrand comme il se fit modestement appeler ne joua plus qu'un rôle effacé, défendant la liberté de la presse et se rangeant dans le camp de l'opposition libérale au régime de la Restauration. [...]
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