Benjamin Franklin (1706 à Boston -1790 à Philadelphie) écrit le texte que nous traitons aujourd'hui ‘les causes du mécontentement des colons avant 1768.' Il est, entre autres, un écrivain, un physicien et un diplomate. Mais il est essentiellement pour l'histoire américaine une référence inévitable dans tout le débat sur l'identité américaine et son affirmation. Il couvre en effet quasiment tout le siècle des Lumières, siècle qui en Amérique, voit l'émergence d'un homme nouveau et la mise en chantier d'une « culture américaine ».
Nommé, en 1736, secrétaire de l'assemblée générale de Pennsylvanie, il fut réélu tous les ans à la même place, avant d'être élevé au rang de représentant de la ville de Philadelphie en 1747. Il ira en Angleterre deux fois en tant que représentant des colonies, notamment en 1764 où il lutte activement contre le « Stamp Act » et plus tard les « Townshend Acts ». Ce qui n'empêche pas ses opposants en Amérique de l'accuser d'être favorable au gouvernement royal. C'est donc à Londres qu'il écrit son texte, imprimé le 7 janvier 1768.
Son article est une réaction directe au retour masqué du « Stamp Act » à travers les « Townshend Acts ». Franklin servait de la presse comme un forum pour exposer à la mère patrie les doléances de ses loyaux sujets d'Amérique et d'attaquer les projets contraires à leurs intérêts.
Nous allons voir en quoi ces lois successives considérées comme iniques par les Américains vont entraîner les colonies sur la voie de l'Indépendance. Elles déclenchaient non seulement la colère des colons mais empêchaient également les colonies de se développer correctement et de s'enrichir.
Dans une première partie nous allons voir comment a grandi le mécontentement des colons. Nous verrons dans une deuxième partie l'argumentaire de Franklin sur le droit naturel à se développer et à s'enrichir. Et nous terminerons dans une troisième partie par les solutions présentées par Franklin pour que les colonies s'en sortent, ensemble et peut-être contre la Couronne.
[...] Ce passage fait référence explicitement aux Townshend Acts en rappelant les nouvelles taxes sur les marchandises, l'appareil coûteux d'une douane centralisée ainsi que l'Acte suspensif concernant les possibilités des colonies de voter leurs propres lois : Notre peuple a été jusqu'à la folie entiché de leur mode et de leurs produits manufacturés superflus, ce qui appauvrit notre pays, fait fuir nos espèces et nous écrasent sous les dettes, ils ne veulent pas qu'on restreigne par les lois comme c'est le cas chez eux, le goût du luxe de nos habitants. Si nous faisons une loi de cette nature immédiatement ils l'abrogent On voit bien en quoi les Townshend Acts posent un réel problème vis-à-vis de la Constitution et de la liberté des sujets de la Couronne vivant dans les colonies. Mais Franklin fait également écho des réactions de ses compatriotes nombreuses dans les journaux. Notamment les ‘Lettres d'un fermier de Pennsylvanie' paru dans le Pennsylvania Chronicle durant l'hiver 67-68. [...]
[...] Une seconde loi imposait des droits de douanes payables dans chaque port. Étaient concernés le plomb, le papier, la peinture et le thé. En outre un bureau de douane centralisé devait être établi à Boston en dépit des tensions qui avaient pu exister en ville. Les Townshend Acts étaient doublement intolérables : à leur but avoué, l'extension de la pression fiscale aux colonies, s'ajoutait la création d'une super structure impériale qui n'avaient de comptes à rendre qu'à la Couronne et au Parlement, en aucun cas aux administrés. [...]
[...] ) car ils doivent être d'abord débarqués en Angleterre ( . ) et tout cela seulement pour que quelques marchands liés au Portugal puissent, à Londres empocher le gain de la commission sur les marchandises qui passent à travers leurs mains Tous ces empêchements de commercer librement entraînaient bien évidemment de nombreuses tentatives de fraude et de la contrebande. On comprend mieux dans ce cas la mesure du Townshend Acts de créer un bureau de douane centrale avec un corps de fonctionnaires. [...]
[...] La foule s'insurgea et délivra le Liberty. Il paraît évident que pour les Américains leur statut du sujet anglais n'est pas le même que celui de leurs compatriotes de la métropole. Cela est vécu comme une véritable injustice vis-à-vis de la Constitution, ce que Franklin exprime ainsi, critiquant là le mercantilisme de toute la société anglaise, ce n'est pas seulement l'intérêt d'un corps particulier de marchands mais celui de n'importe quel petit corps de petits boutiquiers ou artisans britanniques qui a toujours était trouvé l'emporté sur celui de la totalité des sujets du roi dans les colonies II. [...]
[...] Ce que Franklin écrit aussi ils détournèrent de nous, par le commerce tout notre argent, et tout les profits que nous pouvons obtenir des pêcheries, de nos productions et de notre commerce, à la fin s'accumulent chez eux III. Maintenir des liens d'union : vers l'émancipation ? Le fermier de Pennsylvanie ne laissa pas indifférent. Hillsborough, secrétaire d'Etat aux colonies trouva les Lettres bien écrites quant à la forme mais assez sauvage quant au fond. Franklin lui, avouait sa stupéfaction. Il comprenait mal comment les Bostoniens pouvaient admettre la subordination de leur assemblée au Parlement, tout en refusant qu'il légiférât pour les colonies. [...]
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