Les causes de l'échec de la seconde République

Résumé du document

À la date symbolique du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte organise un coup d'Etat qu'il soumet au plébiscite les 21 et 22 décembre. Le résultat est sans équivoque et le coup d'Etat est plébiscité avec plus de 7 millions de OUI contre à peine ½ million de NON. L'avènement du Second Empire sera soumis à un autre plébiscite un an plus tard, le 21 novembre 1852 qui l'approuve encore une fois par une majorité écrasante. La Seconde République est alors définitivement révolue, elle en reste en conséquence à l'état de république avortée, d'autant plus qu'elle n'aura duré que 4 ans, dont 3 ans et demi sous la présidence de son futur bourreau. Reste à déterminer les causes de cet échec manifeste, les raisons pour lesquelles Louis-Napoléon Bonaparte a pu devenir Napoléon III et les raisons pour lesquelles l'idée républicaine n'a pu et n'a su s'imposer en profondeur.
Trois types de causes peuvent êtres isolés : d'une part, la fragilité et la fugacité de ce qu'on a appelé l'illusion lyrique et l'ère des bons sentiments, d'autre part l'essor et l'encadrement bonapartistes. Pour finir, les causes profondes et structurelles qui dépassent la simple période de la Seconde République, qui s'étend de 1848 à 1851 ou 1852 si l'on choisit la date du coup d'Etat en lui-même pour déterminer sa fin ou celle de la proclamation du Second Empire.

Extraits

[...] La Seconde République est également une expérience structurante de la vie politique française et construit les bases du jeu politique de la France. Bibliographie S.Bernstein et P.Milza, Histoire du XIXe siècle, Hatier D.Barjot, J. [...]

[...] L'opposition socialiste et les dissensions au sein des républicains D'abord, l'enthousiasme et l'unité succombent au fractionnement des opinions politiques républicaines. La Révolution de 1848 se voulait démocratique et sociale à l'opposé d'une Révolution bourgeoise comme l'a été jugée la Révolution des et 29 juillet 1830 qui marque l'avènement de la Monarchie de Juillet et du libéralisme conservateur au pouvoir. La mise en place formelle de la République qui s'en est suivie a d'abord tenté de respecter ce principe : on affirme le principe du droit au travail, on crée une commission du gouvernement pour les travailleurs suite à des manifestations pour la création d'un Ministère du Travail. [...]

[...] Il se détachera par la suite du Parti de l'Ordre pour créer son propre parti : le parti de l'Elysée. Les élections législatives du 13 mai 1849 aboutissent à la victoire du parti de l'Ordre mais aussi à la montée des démocrates- socialistes, les grands perdants étant les Républicains modérés. C'est lors de ce tournant politique que Louis-Napoléon Bonaparte se pose comme l'alternative unique aux socialistes et aux légitimistes, puisque les deux parties de la politique se renforce et se radicalisent. [...]

[...] Il y a un effet des troubles, des manifestations, des insurrections tout au long de la République menaçant sa stabilité. Déjà à son amorce, on manifeste pour réclamer l'adoption du drapeau rouge (qui sera rejetée par Lamartine) à la suite de la Révolution pour marquer l'ancrage social de la nouvelle République, on manifeste ensuite pour la proclamation dans la constitution du droit au travail et pour la création d'un ministère du Travail pour pallier aux problèmes du chômage ouvrier. Ce sont au départ des manifestations plus ou moins pacifiques mais petit à petit, ces réclamations vont se muer en tension et en véritables insurrections. [...]

[...] L'influence des forces conservatrices passe par les notables de provinces qui défendent la cause réactionnaire par peur d'une République sociale et des mauvais souvenirs de la Terreur et surtout par l'Eglise catholique qu'ils cherchent à placer au sein de la société (la devise du Parti de l'Ordre étant La religion, la Famille et la Propriété et qui influence les masses rurales. Ces deux influences, notables et curés, permettent aux forces conservatrices de bénéficier d'un soutien rural et d'une assise stable sur le pays. [...]