Les catholiques peuvent être désignés, à partir des années 1880, date de l'avènement de l'anticléricalisme, jusqu'aux années 1900, moment où est consacrée la séparation des Eglises et de l'Etat, sous le terme d'«émigrés de l'intérieur», posant là l'idée selon laquelle la République, très vite confrontée à une série de crises et à l'acuité de la question religieuse et des problèmes sociaux, a réussi à se consolider et à n'être plus menacée, en instaurant des lois fondant une République laïque et en se défiant donc du pouvoir politique des catholiques
[...] - Maurice Agulhon, La République Histoire de France Hachette Un ouvrage très analytique et très fourni sur le plan des documents iconographiques etc. - Aline Coutrot, François G. Dreyfus, Les forces religieuses dans la société française Armand Colin Un ouvrage tout à la fois détaillée, chronologique et problématisé. - Gérard Cholvy, La religion en France de la fin du 18ème siècle à nos jours Hachette Si le plan du livre peut sembler déroutant, le contenu est néanmoins particulièrement précis. - Patrick Cabanel, Michel Cassan, Les Catholiques français du XVIème au Xxème siècle Nathan. [...]
[...] Certains catholiques, quant à eux, sont de sincères républicains, mais ils ne représentent qu'une petite minorité parmi un nombre considérable de catholiques hostiles à la République. Face à eux, les républicains, qui ont depuis 1876 la majorité à la chambre (il faut toutefois noter que de 1876 à 1914, les suffrages catholiques et monarchiques suivent à voix près les suffrages républicains) engagent une lutte féroce contre les cléricaux. B. Sécularisation et anticléricalisme Jusqu'en 1899, ce sont les républicains opportunistes qui sont au pouvoir, représentés principalement par Ferry et Gambetta. [...]
[...] Dans le souci de réduire l'influence de l'Eglise tout en conservant son contrôle, les républicains s'attaquent à la puissance catholique par une législation qui, tout en maintenant le Concordat (et donc l'obligation de financer le budget des cultes, qui s'élève à 50 millions de francs), est dirigée contre les congrégations religieuses. Ils sont appuyés dans cette tâche par un puissant presse anticléricale, représentée par les journaux Le siècle et La Presse Dès mars 1880, deux décrets ordonnent la dissolution de la Compagnie de Jésus et exigent des congrégations non autorisées une autorisation (laquelle est rarement accordée) pour être reconnues. La politique de laïcisation de l'enseignement connaît sa principale réussite avec la loi du 28 mars 1882 qui rend l'enseignement primaire laïc et obligatoire. [...]
[...] Son dessein est d'éviter que les élites républicaines, arguant du royalisme catholique, ne s'engagent dans le processus de séparation de l'Eglise et de l'Etat et ne ruine, par des mesures coercitives l'expansion du catholicisme outre-mer. Mais l'autre motif est tout aussi important : il s'agit pour l'Eglise de rejoindre l'opinion dominante. Léon XIII considère en effet que les français sont tout acquis désormais à l'idée démocratique. Ce n'est pas l'échec du Comte de Chambord qui l'incline à ce constat mais tout simplement les résultats électoraux : même dans les régions catholiques, les électeurs préfèrent d'évidence aux candidats des Châteaux les tenants, certes modérés, de la République. [...]
[...] Dès lors, les catholiques peuvent apparaître comme étant au ban de la République, d'autant plus que très vite les rapports entre le Saint-Siège et Paris se sont envenimés. Effectivement, Combes interprète strictement le Concordat et les articles organiques. Sans doute le Saint-Siège n'avait-il jamais admis ces derniers, mais aucun gouvernement, fut-il le plus catholique, n'y avait renoncé. Combes rappelle ainsi à la Curie un certain nombre de principes énoncés dans la convention entre la France et le Saint-Siège, déniant par exemple à la Curie le droit de s'adresser à des évêques sans l'autorisation du gouvernement Ce fait, complété par le scandale lié à la protestation pontificale, relative à la visite du président Loubet à Rome afin de reconnaître l'annexion de la ville par le royaume d'Italie, achève de marquer la rupture des relations diplomatiques. [...]
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