En 1848, le catholicisme est la confession chrétienne majoritaire en France, et les catholiques représentent la quasi-totalité des Français. Ne dit-on pas que la France est « la fille aînée de l'Eglise » ? Tous ne sont pas de fervents pratiquants et le processus de déchristianisation est déjà entamé, mais des relais actifs impulsent des idées politiques au peuple des croyants, tant par les prêches et les pèlerinages que les journaux catholiques ou toutes les organisations mises en place (...)
[...] Le gouvernement de défense républicaine de Waldeck-Rousseau de 1899 va réactiver la politique de laïcisation. La Séparation des Eglises et de l'Etat est souhaitée par une majorité de députés et de sénateurs. L'article 2 est essentiel puisqu'il précise que la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte ; c'est la fin du Concordat de 1801 et donc la fin de tout lien juridique entre l'Etat et l'Eglise. La loi est promulguée le 9 décembre 1905. Elle provoque des réactions vives. [...]
[...] D'où une diversification politique du catholicisme français. Finalement, l'avènement de la 5e République de CDG a été massivement soutenu par le monde catholique. Le vote majoritaire des catholiques profite encore aux partis de droite, et notamment au gaullisme -Selon les spécialistes de la sociologie électorale, il existerait une corrélation régulière entre la pratique religieuse catholique et le vote conservateur. Néanmoins, la chute de la pratique et le recul de l'éducation religieuse relativisent alors nettement la puissance et l'influence de l'Eglise au sein de la société française et ce dans le domaine politique en particulier. [...]
[...] Le choix des catholiques se porte sur une République conservatrice. Tout d'abord, la République est effrayante : 1870 et 1871 sont les années terribles La défaite de Sedan sept.) est un traumatisme pour les catholiques, auquel s'ajoute la prise de Rome par les troupes italiennes. Lors des élections législatives de février 1871, les conservateurs l'emportent largement, mais des divisions posent le problème d'une unité des conservateurs. Dans l'immédiat, les catholiques se rallient à la politique de répression- contre les Communards qui ont procédé à la Séparation de l'Eglise et de l'Etat et qui a transformé certains lieux de culte en lieux de débats politiques (avril 1871). [...]
[...] Les catholiques vont ensuite se rallier au coup d'Etat du 2 décembre 1851. Le courant intransigeant veut recouvrer une parfaite alliance entre le trône et l'autel comme sous l'Ancien ; et si les libéraux (minoritaires) se posent contre eux, leur position est ambiguë - ils sont hostiles à la violence et aux atteintes aux libertés, mais s'accordent pour reconnaître au chef de l'Etat le fait qu'il ait mis fin à la révolution et à une république incapable d'assurer l'ordre social- : finalement, les deux grandes tendances se retrouvent pour condamner un régime incapable de protéger un ordre social et moral, base de l'autorité séculaire. [...]
[...] Pour les Républicains, il convient de mener une politique de laïcisation. Comment les catholiques peuvent-ils accepter la laïcisation républicaine ? Avec les républicains opportunistes du début des années 1880, il faut créer des républicains détachés de l'influence de l'Eglise tout en reconnaissant aux catholiques leurs singularités. En 1880, les jésuites sont dissous, les représentants des cultes exclus du Conseil supérieur de l'Instruction publique, puis ce sont les lois de 1881 et 1882, l'obligation, la gratuité et la laïcité des écoles primaires à 13 ans). [...]
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