Catholicisme ; catholiques ; France ; évolution dans la société ; religion ; politique ; culture.
Le document traite de l'évolution historique de la place des catholiques en France et dans la société. C'est une approche chronologique.
Le catholicisme, comme toutes les autres confessions chrétiennes, se ressent de la profonde crise de conscience qui, tout au long du XVIIIème siècle, façonne une Europe nouvelle. Le progrès des Lumières s'effectue en partie contre lui. La papauté est directement affaiblie. Le bouleversement que la Révolution française propage oblige les catholiques à rechercher les conditions d'un nouvel équilibre.
Réuni en 1870, le concile du Vatican accomplit une oeuvre de première importance en caractérisant la valeur tout ensemble rationnelle et surnaturelle de l'acte de foi sur lequel se fonde la communauté chrétienne. Immédiatement retentissante est la définition de l'infallibilité pontificale plus ou moins redoutée comme un nouveau signe d'intransigeance. Avec la guerre franco-allemande et la défaîte de Sedan, la Ville éternelle, Rome, est occupée et le pape dessaisi. Pie IX devient le prisonnier du Vatican. Les catholiques ont bien de quoi être décontenancés. Il ne faudrait pas de tromper cependant sur l'état réel du catholicisme au moment où il entre en dissidence politique avec l'avènement de la IIIè République. La majorité des habitants de la France sont baptisés et suivent les rites religieux qui scandent la vie, de la naissance à la mort. Tout le XIXème siècle a été placé sous le signe de la reconquête ; ainsi l'encadrement des fidèles est fort et les croyances et les pratiques présentes. Toutefois, à l'aube de l'avènement de la République, le catholicisme doit affronter les défis de la modernité. L'Eglise voit son influence s'amenuir, elle peine à faire sa place dans un cadre républicain plutôt hostile. Les chiffres expriment à eux seuls l'affaiblissement du catholicisme français, notamment le recul des pratiques religieuses et l'aboutissement du processus de sécularisation à la Belle Epoque. L'articulation du religieux et du politique annonce les rapports plus ou moins harmonieux, tantôt conflictuels entre les catholiques et l'Etat, les catholiques et les anti-cléricaux ainsi que les catholiques et l'Eglise.
Avant que les catholiques ne repensent leur insertion dans le monde sur les ruines de la chrétienté, l'attitude dominante entre 1870 et l'après-guerre est encore celle de la crispation et de la défense de la « citadelle assiégée ». Ainsi, à partir de 1920, on assiste à un désengagement institutionnel des catholiques et une période d'apaisement semble s'ouvrir. Cependant, en 1960 une rupture s'effectue. La situation politique en 1945 paraissait prolonger un climat plus serein. La naissance du MRP ne signifiait-elle pas la véritable réintégration des catholiques dans la vie politique nationale ? Mais la question scolaire, gelée pendant près de quarante ans a été réveillée par les initiatives de Vichy. Nous pouvons alors estimer qu'à partir des années 1960 le catholicisme français par la vertu conjuguée de Vatican II et de mai 1968, tend à se séculariser. Mais plusieurs phénomène ont joué en sens inverse. D'abord nous assistons à un réveil d'une conscience identitaire, suscitée pour partie par la domination incontestée de l'histoire universitaire et la « laïcisation » de l'histoire religieuse qui en résulte. Aujourd'hui, la nouvelle visibilité du judaïsme et la présence effective d'un islam constituent sans aucun doute un fait entièrement nouveau. Une « nouvelle laïcité » s'impose chez la plupart des catholiques.
Nous verrons donc dans un premier temps la marginalisation des catholiques face à la IIIème République. Puis nous verrons l'intégration des catholiques dans la vie sociale. Et enfin nous observerons l'aaparition d'une nouvelle forme de catholicisme en France à partir de 1960.
[...] L'affrontement cléricalisme- anticléricalisme témoigne du pluralisme politique des catholiques français dont l'une des conséquences est leur incapacité à se constituer en parti politique. On note l'échec d'Albert de Mun en 1885. Léon XIII est un homme du ralliement. A première vue, le ralliement de l'Eglise à la République est un échec. La plupart des notables catholiques y sont hostiles. La majorité des évêques est réticente. Les ralliés sont isolés en dehors des démocrates chrétiens et de quelques parlementaires conservateurs réunis au sein de la droite républicaine par Jacques Pion. [...]
[...] Le rapport à la mort évolue ainsi que la conception de la sexualité. On remarque un désengagement dans la préparation car les ex-voto et les dons sont de moins en moins nombreux. Cette sécularisation s'explique par différents facteurs. L'industrialisation et l'urbanisation font partie de ces facteurs. Par ailleurs, il y a une rupture des relations diplomatiques avec le Vatican. Le Concordat ne fonctionne plus. Pie X est un nouveau pape très intransigeant. Le vote de la grande loi de Séparation en décembre 1905 est décisif. [...]
[...] L'aggiornamento permet aux catholiques de réaffirmer des certitudes. Confession majoritaire en France, les catholiques ont pris conscience au lendemain de la Révolution française du processus de marginalisation dans lequel les engageaient l'évolution des mœurs, les progrès de la science et la révolution industrielle. Leur histoire est celle des fidèles écartelés entre la foi héritée de leurs pères et les transformations rapides du paysage social et culturel. Leur histoire est celle de militants, clercs et laïcs, engagés sur le terrain politique et social, qui participèrent à la modernisation de la société française tout en rêvant de la convertir. [...]
[...] Par ailleurs, l'Action catholique est inquiète de la politique de la jeunesse de Vichy et du STO. Pour comprendre les attitudes contradictoires des catholiques face à la persécution des juifs, il faut remonter aux années de l'affaire Dreyfus Les espoirs de la Libération. La naissance du MRP ne signifie-t-elle pas la véritable réintégration des catholiques dans la vie politique nationale ? Le MRP mobilise dans l'euphorie. Néanmoins, il est vite miné par l'opposition interne entre une minorité de gauche, issue de la J.O.C., du MPF et de la CFTC et une majorité libérale que la guerre froide renforce. [...]
[...] Les catholiques se placent dans le camp des adversaires du capitaine juif. On remarque le silence des évêques. S'agit-il de l'antijudaïsme traditionnel dans le catholicisme, les juis, peuple déicide ? Le journal La Croix se dit même le journal le plus antijuif de France Il existe également un antisémitisme économique chez les catholiques sociaux et chez les abbés démocrates. Dès lors, pour le pouvoir en place, la lutte contre le péril congrégationniste devient une priorité. A la demande d'Emile Combes, une loi est votée exigeant une autorisation pour la formation de congrégation. [...]
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