Aujourd'hui, il est frappant de constater que c'est le plus souvent en terme de « crise » que l'actualité religieuse est évoquée dans les média et parmi les spécialistes. La religion catholique n'échappe pas à ce phénomène dans la mesure où, depuis la fin des années 60, un double mouvement de sécularisation et de déchristianisation caractérise les sociétés occidentales et semble annoncer sa marginalisation en Europe. Il est évident que la place du religieux dans la sphère publique n'a plus rien a voir avec la situation qui pouvait exister il y a ne serait-ce qu'un demi-siècle, et les institutions ecclésiales se voient confrontés à la fois au déclin des pratiques traditionnelles et à l'émergence de nouvelles spiritualités qu'elles ne parviennent pas à réguler. Le développement de la modernité ne peut que jouer contre l'Eglise, qui a elle-même tenté de s'y adapter sous l'égide du pape Jean 23, lors du concile de Vatican II, qui se réunit d'octobre 1962 à décembre 1965, et qui permit à l'Eglise d'effectuer une mise à jour de son enseignement, de ses structures, et de ses rapports avec l'ensemble de la communauté humaine, catholiques comme non catholiques et croyants comme non-croyants.
La situation est telle qu'une question peut se poser : que reste-t-il, aujourd'hui, du catholicisme en Europe occidentale ?
Il ne s'agit donc pas de dresser le tableau exhaustif de l'Europe catholique en ce début de 21ème siècle, mais de développer les mutations qui sont en cours.
C'est pourquoi il faut montrer que, malgré la crise qui la traverse et qui lui fait perdre de son ancienne influence, l'Eglise catholique peut conserver un avenir certain si elle recentre ses priorités...
[...] Le catholicisme toujours partie intégrante du patrimoine national dans certains pays Il faut noter que le catholicisme connaît ça et là certains élans. Je n'ai pas parlé d'un pays dans ma première partie ; ce n'est pas un hasard. En effet, au Portugal, les spécialistes n'expliquent pas une certaine poussée religieuse qui a lieu depuis quelques années. L'appartenance religieuse y est plus forte qu'en 1981, la pratique religieuse de 15% plus soutenue, la croyance au péché, au paradis ou à l'enfer plus importante Le Concordat de 1940 avec Rome n'a pas été dénoncé et les autres religions sont défavorisées faute d'avoir signé un accord du genre avec le gouvernement. [...]
[...] 15% des catholiques dans le monde vivent en Europe occidentale. Ce sont donc dans les autres régions du monde que le catholicisme doit rechercher un avenir plus radieux des catholiques sont aujourd'hui américains, l'Asie et l'Afrique en comptent 10% chacune et le développement du catholicisme y est rapide. En 1978, l'élection d'un pape non italien, Jean-Paul II, relève bien d'une logique sur laquelle pèse le sentiment d'une crise profonde. Deux autres noms circulaient en 1978 : un cardinal brésilien, un autre africain. [...]
[...] Après la Révolution des Oeillets de 1974, la constitution portugaise de 1976 ne fait plus de distinction entre Eglise catholique et les autres religions Le développement d'une religion à la carte Ce déclin du catholicisme dans les pays où il est encore majoritaire voisine avec une grande vitalité des marges religieuses. Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l'Europe occidentale a vu se développer d'importantes communautés juives et musulmanes, notamment après les mouvements de décolonisation. Et qui, partir des années 70, vont voir naître des groupements communautaires à forte identité religieuse (cf. le mouvement loubavitch). [...]
[...] En effet, le futur paysage religieux devra rimer avec liberté, laïcité et pluralité. [...]
[...] Pour sortir de la crise qui l'affecte, l'Eglise doit avoir de nouvelles missions, doit s'adapter aux situations inédites qui la mettent en danger, ou qui au contraire s'appuient sur elle, si bien que d'après Andrea Riccardi, avec la Bourse et le Dow Jones, l'Eglise catholique constitue l'un des indices les plus sensibles des changements en cours Cependant, le déclin du catholicisme n'est pas homogène et l'Eglise continue dans certains secteurs de jouer un rôle important, souvenons-nous qu'elle fut l'un des acteurs de la chute du communisme. Dans ces conditions, difficile de prévoir l'avenir du catholicisme en Europe occidentale qui fut autrefois l'un de ses bastions. Une chose est sûre, son avenir ne passera pas par la Restauration, mais par une recomposition. [...]
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