Il a été beaucoup écrit sur les cathares ; parfois même trop, en ce sens que des idées assez éloignées de la réalité ont parfois été émises à leur sujet. La dérive des interprétations a conduit à entourer d'un halo surnaturel des événements tragiques qui ont occupé dans l'histoire française une place importante. Pour comprendre un ensemble de faits qui se sont déroulés sur près de deux siècles (l'élimination du dernier Parfait cathare date de 1321), il vaut mieux partir d'idées simples qui s'affineront au fur et à mesure de la description et de l'analyse que nous ferons de cette véritable tragédie humaine où l'intolérance a imposé sa loi absolue. En ce qui concerne le vocabulaire, il faut savoir que ni les « cathares », ni les prêtres ou religieux chrétiens, ni l'Inquisition n'ont employé ce terme ; l'expression la plus utilisée était « hérétiques albigeois » ; à l'intérieur de cette catégorie, les Inquisiteurs faisaient un sort à part aux « Parfaits », c'est à dire les prêtres ou prédicateurs hérétiques. Le qualificatif d' « albigeois » s'explique par le fait que dans cette région le catharisme avait beaucoup prospéré. Pour désigner le camp adverse, celui dont l'objectif était l'élimination de l'hérésie cathare, plusieurs termes peuvent être utilisés : les croisés, la papauté, les Français ; dans ce dernier cas, la référence est bien conforme à l'histoire ; à l'époque en effet le mot « Français » désignait les habitants de l'Ile de France, noyau central de ce royaume de France qui peu à peu émergeait. Or c'est bien de cette région que provenaient pour l'essentiel (en particulier leur chef Simon de Monfort) les membres de cette armée qui trancha par la force le problème cathare. On analysera donc successivement, le cadre et les acteurs de la tragédie des cathares (I), la religion cathare (II) et enfin le déroulement des événements (III).
[...] Au cours de la tragédie cathare, les mécanismes du système féodal vont fonctionner : des seigneurs demandent à leurs vassaux une assistance militaire pour les accompagner dans la croisade contre les Albigeois- cathares. Peu à peu, cette notion d'assistance militaire a été précisée ; elle ne peut porter que sur une période limitée : c'est l'ost (par exemple 40 jours de service consécutif ; au-delà, le suzerain doit verser une solde) ou s'exercer dans une région déterminée ; elle peut aussi être remplacée par un versement en nature (un cheval, une armure) ou en espèces. [...]
[...] Pour comprendre un ensemble de faits qui se sont déroulés sur près de deux siècles (l'élimination du dernier Parfait cathare date de 1321), il vaut mieux partir d'idées simples qui s'affineront au fur et à mesure de la description et de l'analyse que nous ferons de cette véritable tragédie humaine où l'intolérance a imposé sa loi absolue. En ce qui concerne le vocabulaire, il faut savoir que ni les cathares ni les prêtres ou religieux chrétiens, ni l'Inquisition n'ont employé ce terme ; l'expression la plus utilisée était hérétiques albigeois ; à l'intérieur de cette catégorie, les Inquisiteurs faisaient un sort à part aux Parfaits c'est-à-dire les prêtres ou prédicateurs hérétiques. Le qualificatif d' albigeois s'explique par le fait que dans cette région le catharisme avait beaucoup prospéré. [...]
[...] On peut noter à ce propos une particularité des prédicateurs cathares qui explique en grande partie leur succès ; devançant très largement la position de Luther en la matière, ces prédicateurs utilisaient la langue vulgaire c'est-à-dire l'occitan, langue comprise de tous alors que la prédication catholique se faisait en latin, langue incompréhensible par la quasi-totalité de la population. Sur les trois rituels cathares qui ont résisté aux flammes et au temps, deux sont écris en occitan et un en latin. Face au volume limité des matériaux disponibles, deux questions viennent immédiatement à l'esprit. La première est celle de savoir s'il y a vraiment eu une doctrine complète et homogène et en quoi consistait l' »église cathare, si tant est qu'il y en ait eu une. [...]
[...] Tout est-il déterminé dès sa naissance ou bien peut-il agir ? Et dans ce cas, n'y a-t-il pas une limite à la toute-puissance de Dieu ? - Le Bien et le Mal coexistent dans la réalité quotidienne ; comment se fait-il que Dieu si bon et tout puissant autorise le Mal ? C'est la réflexion sur cette dernière question qui est à l'origine du catharisme, le protestantisme et le jansénisme puisant leurs racines dans une tentative de réponse à la première question. [...]
[...] Les vassaux du roi de France prennent part à cette croisade. L'essentiel de l'armée se rassemblera à Lyon, descendra la vallée du Rhône et débutera sa campagne à Valence. Le problème du financement se pose d'une manière particulière, par rapport à d'autres croisades : Philippe Auguste ne veut pas fournir de contribution à partir de ressources royales ; le pape demande aux prélats français d'exhorter la population à verser volontairement le dixième de ses revenus. De plus afin que les croisés puissent financer leur voyage et leur équipement, le pape demande aux archevêques et au roi de contraindre les créanciers des futurs croisés à suspendre les demandes de remboursement et à faire remise des intérêts pour la durée de la croisade. [...]
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