Considéré parfois comme un mouvement sectaire, les origines et les objectifs du carbonarisme sont flous, et portent à controverse. Pour une majorité d'auteurs, le terme prend sa source dans les charbonniers français, dont l'organisation en corporation a été reproduite par les Carbonari. Ainsi, bien que le mouvement débute en France, il se structure et prend tout son sens en Italie. En effet, on estime que la Carboneria a été fondée en 1806 par Philippe Buonarotti, et en 1807 l'existence d'un mouvement libéral combattant pour une Italie unie est attestée à Naples. Par la suite, les objectifs des Carbonari évoluent au fur et à mesure des différents apports et du contexte politique européen.
Ainsi, dès 1814 et le congrès de Vienne, une partie de la bourgeoisie italienne, quelques nobles « éclairés », et des soldats italiens de l'ancienne armée napoléonienne, déçus de la Restauration, s'associent à ce mouvement républicain, grossissant les rangs de l'organisation. Dans les années 1830, cependant, la répression féroce des autorités et l'absence d'une structure efficace provoquent le déclin du mouvement.
[...] C'est auprès de ces notables et militaires que le mouvement carbonariste va se propager. Le carbonarisme, comme d'autres mouvements prenant racine dans le Risorgimento, la renaissance italienne, sont révolutionnaires dans le sens où ils sont influencés par les Lumières du XVIII° siècle. Ils sont donc de fait hostiles à l'Ancien Régime et en abhorrent toutes les manifestations, l'Ancien Régime étant considéré comme létal pour leurs idéaux démocratiques. C'est notamment visible lors des révoltes de 1820-1821, dirigées contre les souverains. En particulier, le 15 juillet 1820 l'insurrection palermitaine est calquée sur le modèle des révoltes populaires s'opposant à l'Ancien Régime : sous l'impulsion des carbonari, le peuple citadin s'emploie à détruire tous les symboles du roi de Naples en s'attaquant aux prisons, emblèmes de l'arbitraire royal, et en pillant le palais royal. [...]
[...] Conclusion Ainsi, si on aborde la démocratie comme le simple inverse de la monarchie, le carbonarisme est un mouvement démocratique. En effet, refusant la tyrannie, luttant pour la souveraineté populaire et les libertés individuelles, le carbonarisme est l'héritier des revendications démocratiques et nationalistes de la Révolution française. A travers leur républicanisme et le souhait d'un système politique, les carbonari défendent également une certaine vision de la démocratie, qui se rapproche en fait du libéralisme politique. Cependant, à travers l'étude du carbonarisme on bute sur l'éternelle question : La fin justifie-t-elle les moyens? [...]
[...] Cette société secrète fonctionne selon des rituels codifiés, des cérémonies d'initiation notamment avec des mots de passe pour révéler aux initiés le programme et les objectifs des carbonari. On voit bien ici la volonté de ne pas rendre accessible à tous l'idéologie carbonariste, ce qui est peu démocratique puisque peu respectueux de la liberté de chacun et de l'égalité. La revendication d'une constitution par les carbonari est principalement liée à la bourgeoisie. Par exemple, ils ne prônent pas l'égalité sur le droit de vote. [...]
[...] Les carbonari italiens se présentent comme les thaumaturges des mouvements révolutionnaires libéraux de 1820-1821. A Naples, ils déclenchent une révolte visant à rétablir la constitution de 1812 abolie par le roi en 1816. Ils provoquent ensuite de nouvelles insurrections en 1831 en Italie centrale, pour obtenir le soutien de Louis Philippe, mais en vain. La quête des libertés fondamentales A travers le rejet de l'occupant et de la tyrannie, les carbonari veulent surtout établir une unité nationale sans domination étrangère, pour former une République italienne libre et indépendante, où les libertés fondamentales de l'homme seraient respectées. [...]
[...] Il s'agit d'un mouvement d'intellectuels, de bourgeois mais aussi de militaires. De fait les militaires ont joué un rôle important lors des premiers évènements révolutionnaires que connut la péninsule : ils avaient l'intention de chasser les occupants par les armes. D'ailleurs on retrouve ces pratiques violentes lors de certains de leurs rites christiques : la croix servait à crucifier l'oppresseur et la couronne d'épines permettait de percer la tête de ces tyrans. Entre 1817 et 1819, le Général Guglielmo Pepe était perçu par la bourgeoisie comme un protecteur grâce à sa milice qui éliminait violemment les brigands Cette milice était devenue la nouvelle police napolitaine. [...]
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