Avant de parler des canards des tranchées, il est nécessaire de faire une première remarque : on trouve très peu de livres qui parlent exclusivement des journaux, au sens de médias. Les études qui ont été menées sur les tranchées, les conditions de vie qui y régnaient, la psychologie des Poilus… ont donné lieu ces dernières années à une étude approfondie des lettres écrites par ou pour les poilus ou encore des journaux (au sens de journal intime) et carnets qu'ils ont tenus tout au long de la Grande Guerre. Ce manque d'analyses mais aussi de sources, (car nous le verrons vu les conditions de production, il ne paraît pas étonnant que très peu de ces canards n'aient pu être conservé) est une première explication à la question posée : les canards des tranchées, mythe ou réalité ?
[...] Barbusse pour Le Tuyau de la Roulante. Mais tous ces rédacteurs poilus ont un point commun, ils vivent dans les tranchées, ils vivent ce que sont les tranchées et cette guerre. Nature des journaux des tranchées Ces canards ont la forme des journaux officiels : ils ont un titre, des articles, des rubriques sur différents sujets, mais ils n'en ont que la forme, ils se veulent vrais disant la vérité, la réalité de la guerre. Les journaux du front parlent le vrai langage des Poilus, sans clichés. [...]
[...] TURBERGUE, 1914-1918, Les Journaux de Tranchées, la Grande Guerre écrite par les Poilus, Ed. Italiques, Paris Avant de parler des canards des tranchées, il est nécessaire de faire une première remarque : on trouve très peu de livres qui parlent exclusivement des journaux, au sens de médias. Les études qui ont été menées sur les tranchées, les conditions de vie qui y régnaient, la psychologie des Poilus ont donné lieu ces dernières années à une étude approfondie des lettres écrites par ou pour les poilus ou encore des journaux (au sens de journal intime) et carnets qu'ils ont tenus tout au long de la Grande Guerre. [...]
[...] Ecrits par des Poilus, pour des Poilus. Chaque exemplaire parle à des lecteurs définis, avec ses propres mots, de leurs tranchées. Les canards reflètent un vécu unique pour chaque régiment auquel ils sont destinés, dans une guerre qui touche tout le monde. Ils passent de main en main et selon leurs moyens de production, ils ont un public qui va de quelques individus à tout un régiment. Pour ceux imprimés à l'Arrière, ils peuvent être un lien, une interface avec ceux qui ne peuvent pas comprendre, car rien n'empêche l'imprimeur de lire ces journaux ni de les distribuer. [...]
[...] Les feuillets les plus modestes étaient écrits à la main ou dactylographiés puis dupliqués à la pâte de gélatine ou ronéotés (reproduit à l'aide d'une machine à reproduire les textes ou les dessins au moyen de papier paraffiné). Les mieux étaient soigneusement calligraphiés. Beaucoup étaient décorés et/ou illustrés. Les canards les plus fortunés étaient imprimés à l'arrière ou avec des moyens de fortune, en collaboration avec les commerçants des villages alentour (certains des journaux du front étaient ainsi décorés par de modestes publicités des commerçants complices) ou avec la complicité de membres de leur famille. [...]
[...] Conclusion Les journaux des tranchées n'auraient pas dépassé un tirage moyen de exemplaires sur 472 titres environ, mais combien d'entre eux ont disparus sans laisser de trace ? Ce qu'il faut remarquer c'est que peu importe leur nombre, leur portée fut grande et conforte une certaine mythification : ces feuilles ont alimenté les conversations et sont devenues le creuset de l'esprit combattant, de ce mythe de l'esprit poilu au point que des quotidiens ou revues en reprenaient parfois les bonnes pages. [...]
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