La campagne, c'est une grande étendue de plaine ouverte largement pourvue de champs et de prairies ; et une partie du territoire où l'urbanisation est peu importante voire inexistante. On parle également de régions rurales marquées par une prépondérance de l'agriculture comme activité même s'il existe aussi quelques industries familiales (textiles des Vosges, horlogerie du Jura). Mais on évoque ici, des campagnes au pluriel, parce qu'il est vrai que le destin des campagnes françaises à travers le XXe siècle est loin d'être uniforme et que le monde rural possède plusieurs visages.
Les deux guerres et la crise qu'elles encadrent ont certes des effets chaotiques mais souvent mal perçus par nos contemporains. La Première Guerre mondiale a pour effet le renforcement de la petite exploitation familiale et un repli à nuancer du monde rural sur lui-même. La crise qui touche durement l'agriculture fait naître un malaise profond des campagnes qui a rejailli lors de la Deuxième Guerre mondiale. Enfin, à partir de 1945, les pouvoirs publics et le monde rural finissent par accepter l'entrée dans l'ère de la modernisation qui bouleverse définitivement le visage de nos campagnes.
Problématique : Dans quelle mesure les campagnes françaises sont-elles marquées par une dualité continue entre permanences et mutations ?
[...] La crise révèle l'archaïsme des campagnes en ce qu'elles sont incapables d'y faire face. Renforcement des syndicats agricoles, mobilisation politique des paysans sous la houle d'Henry Halluin dit Dorgès qui mènent des actions directes par le biais des Comités de Défense des paysans : ce sont les fameuses chemises vertes et leur organisation paramilitaire : preuve du néo-conservatisme qui peut exister dans les campagnes. Les paysans prennent en quelque sorte leur revanche pendant la Seconde Guerre mondiale, car les paysans sont glorifiés par le régime de Vichy qui en fait le centre de ses préoccupations : Pétain affirmait : La terre, elle, ne ment pas Peu de résistance, les campagnes sont le soutien inconditionnel à ce retour aux valeurs du passé. [...]
[...] Recul de la culture paysanne (danses, chansons, valeurs religieuses)= la campagne est acquise aux valeurs de la République Du coup, l'habitat, l'outillage et l'alimentation évoluent, mais de façon limitée. Les femmes demeurent astreintes aux tâches ménagères. Les conditions restent tout de même difficiles et une forte prégnance des traditions est encore à noter à cette époque. L'impact de la 1re guerre mondiale sur les campagnes C'est dans les campagnes que les plus forts contingents de soldats vont être réquisitionnés alors que l'exploitation des sols nécessite encore beaucoup de bras. [...]
[...] On assiste à un repli des campagnes sur elles-mêmes, à une forte baisse de la production, et à l'essor de l'économie de subsistance. Le bilan de la guerre est catastrophique : 2 millions d'hectares de culture détruits travailleurs agricoles tués, c'est une saignée démographique sans précédent. Cela engendre le dépeuplement de certaines régions et entame l'impossibilité de l'agriculture de se moderniser. Alors que l'ensemble de la France connaît une période de prospérité dans les années 20 (les années folles), les campagnes semblent se situer à l'écart de ce processus de modernisation certes limité, mais qu'en est-il réellement ? [...]
[...] Le modèle de l'exploitation familiale a bcp de difficultés à répondre aux exigences du capitalisme moderne. Une société dualiste Période de manque croissant de main-d'œuvre, car saignée démographique, faible taux de natalité, et surtout exode rural : entre 1921 et 1939 ce sont près de 1,6 million de personnes qui s'en vont vers les villes. Campagnes lieu de mutations : diversification alimentaire, habillement plus évolué, globalement amélioration du niveau de vie en zone rurale même si cela est très limité. [...]
[...] Le jeune agriculteur d'aujourd'hui n'a plus rien de commun avec son grand-père. C'est un producteur urbanisé qui vit à la campagne, regarde la télévision, et fait ses comptes ou les confie à un expert, comme un cadre ou un commerçant des villes. La vie dans un village est aujourd'hui si différente de celle d'hier, qu'on s'interroge pour savoir si ce sont les mêmes maisons, la même église, la même école qui sont peuplées par les enfants des villageois d'hier. La civilisation paysanne est morte en France avec la dernière génération de paysans De nouveaux défis à l'approche du XXIe siècle Désormais, lutte contre la surproduction avec la mise en place de quotas laitiers en 1984 Dualisme des campagnes entre celle des petits exploitants des régions plutôt défavorisées qui dépendent fortement des fluctuations du marché et des grandes enseignes de distribution et les exploitants très productifs (Bassin parisien) qui font presque partis de la nouvelle bourgeoisie On peut parler de crise dans le monde agricole du fait de la concurrence étrangère, de la réforme de la PAC qui entraîne des restrictions d'ordre budgétaire. [...]
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