The British Decline, Sir John Nicholas Henderson, Royaume-Uni, déclin britannique, diplomate, couronne britannique
Sir John Nicholas Henderson était un diplomate de renom au service de la couronne britannique. Il fut consécutivement ambassadeur en Pologne de 1969-1972, en RFA de 1972-1975, en France de 1975-1979 et enfin aux États-Unis de 1979-1982. Par ce poste, il accumule de nombreuses connaissances tant sur les structures internes du pays que sur les politiques menées par les différents gouvernements qu'il côtoie. Le document qui nous est présenté ici intervient alors que Henderson cesse sa carrière de diplomate après avoir exercé en France pendant 4 ans en 1979. Selon une tradition les ambassadeurs rédigent un bilan à la fin de leur fonction qu'ils envoient au Foreign Office. Ce document au traitement informel dans sa formulation n'a pas pour vocation a être publié : il est en effet confidentiel ceci lui donnant toute sa valeur. The Economist a réussi à en obtenir une copie par une fuite et s'est empressé de le divulguer.
[...] On le verra par la suite, cette industrie qui périclite provient également d'une volonté du gouvernement en empêchant les investissements pour éviter des importations massives de matériels étrangers : le taux d'investissement britannique était le plus faible de tous les grands pays développés dans les années 60. Le gouvernement préféré lutter contre l'inflation et défendre la livre au détriment de la production, on peut le justifier par ses chiffres : Entre 1960-1973, le gain de productivité dans l'industrie était de il était passé à entre 1973-1978. Henderson aux lignes 13-14 nous dit : « Productivity was about the same in Britain, France and West Germany in 1954 », donc que la productivité était à peu près la même en Grande- Bretagne, France et Allemagne en 1954. [...]
[...] En revanche, il a raison d'affirmer que « Britain has declined badly in relation Germany » à la ligne 16, car l'Allemagne a su se démarquer pendant cette période des années 70. Voyons maintenant les raisons avancées par Henderson concernant cette situation de la Grande-Bretagne en Europe. II) Les raisons avancées par Henderson Une tertiairisation de la société dénoncée On s'intéressera particulièrement au paragraphe intitulé Management= gestion/administration L'auteur ne dissimule pas son regret de constater la perte d'attractivité du secteur industriel. Mais au-delà c'est une critique ouverte de la non-valorisation de l'Industrie. [...]
[...] Les gouvernements anglais depuis Attlee(1945) ont toujours souhaité une coopération européenne étroite dans un cadre intergouvernemental et non supranational ce qui a constitué un obstacle à son adhésion à la CECA puis à la CEE. De la même manière, en 1973 à son adhésion cette question est remise au goût du jour. Dans les années 50, les Britanniques avaient la volonté de développer uniquement une zone de libres-échanges et non une union douanière : pourquoi ? Pour garder leur « monopole » commercial avec les pays du Commonwealth. [...]
[...] Il sera intéressant de voir sa politique économique plutôt libérale en privatisant une partie du secteur public. Elle fera de la lutte contre l'inflation, la base de son programme. Bibliographie Ouvrages généraux CHASSAIGNE Philippe, Histoire de l'Angleterre : des origines à nos jours, Paris, Flammarion DELFAUD Pierre, GÉRARD C., GUILLAUME Pierre et alii, Nouvelle Histoire économique : le XXe siècle, tome Paris, Armand Collin MARX Roland, Histoire de la Grande-Bretagne, Paris, Perrin, coll.Tempus Ouvrages spécialisés AZUELOS Martine, L'économie du Royaume-Uni et des États-Unis depuis la fin des années 70, Paris, PUF CHARLOT Monica, L'Angleterre : 1945-1980, Paris, Notre Siècle HARRIS Trevor, La Grande-Bretagne et l'Europe depuis 1945, Paris, Ellipses LOUSSOUARN Sophie, L'Économie Britannique depuis 1945 : son rôle et son avenir dans le cadre européen, Paris, Ellipses SCHNAPPER Pauline, La Grande-Bretagne et l'Europe : le grand malentendu, Paris, Presses de Sciences Po VAISS Paul, Histoire économique et sociale de la Grande-Bretagne de 1945 à nos jours, Paris, Armand Collin Webographie « Britain's decline ; its causes and consequences » sur le site The Economist. [...]
[...] CCL : Ce télégramme confidentiel de Sir Nicholas Henderson adressé au Foreign Office nous a montré la vision de l'auteur par rapport à la situation de l'Angleterre en 1979. Par son statut, cet homme cultivé et assez réaliste, nous propose donc un point de vue plutôt sévère sur les politiques européennes menées par les gouvernements qui se sont succédé. Il n'intègre pas cependant la dimension des opinions publiques et médiatiques qui ont fortement pesé dans une intégration partielle européenne. Il s'appuie également sur une vision biaisée de la France, contrairement à l'Allemagne, pour accentuer la dégradation du sort du Royaume-Uni. [...]
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