Brève, histoire, syndicalisme, place, nation, après guerre
Le mouvement syndical s'est impliqué fortement dans la résistance. Ainsi, la période de la libération est extrêmement favorable aux syndicats. Une ordonnance du 27 juillet 1944, déclarant nulle et non advenue de la charte du travail, rétablit les organisations syndicales existantes en septembre 1939 dans leur biens et attributions. Les syndicats reconstituent leurs forces dans une atmosphère optimiste d'avancées sociales plus importantes encore que celle du front populaire.
[...] La puissance syndicale connaît un apogée à la fin de la guerre. L'action syndicale dans les années 1945-1948 se propose d'établir de nouveaux cadres économiques. Ainsi, le syndicalisme parvient à mettre sur pied d'importantes institutions : comités d'entreprise, nationalisations, sécurité sociale ; 3 innovation de la libération qui sont le reflet de l'esprit du temps, avide de démocratie et de progrès social. La mise en place des comités d'entreprise, par l'ordonnance du 22 février 1945, a pour effet de démocratiser le fonctionnement de l'entreprise. [...]
[...] Pénurie, rationnement, politique de blocage des salaires pour stopper l'inflation : tous ces éléments expliquent l'ampleur du mécontentement ouvrier en 1947. Les grèves culminent à l'automne dans un véritable climat de guerre civile. Le PCF soutient ce mouvement social. Ainsi, les seuls responsables syndicaux favorables aux grèves de 1947 sont les communistes. Les autres sont hostiles aux grèves. A noter que dès la libération, les communistes deviennent majoritaires au sein de la CGT. Il se pose donc aux non communistes de la CGT, favorable à l'arrêt des grèves, le problème de la cohabitation avec les communistes. [...]
[...] Le conflit de 1963 inaugure donc un nouveau temps de la vie syndicale, favorisé par les conditions socio-économiques. Du coté de la CFTC, une mutation se prépare, sous l'impulsion d'Eugène Descamps et des tenants du socialisme démocratique. Leur perspective est de faire sortir la CFTC, par la déconfessionnalisation et la référence au socialisme démocratique, de l'impasse où elle se trouve. La campagne réformatrice conduit au congrès de novembre 1964, au cours duquel la CFTC devient la CFDT (la confédération française démocratique du travail). [...]
[...] La grève de 1955, plus localisée, est aussi plus longue et plus violente. Les métallurgistes de Saint-Nazaire demande un alignement de leurs salaires sur ceux des parisiens. La CFTC locale est à la pointe de la lutte, et la détermination ouvrière permet d'obtenir de solides gains matériels : le patronat concède 15% d'augmentation des salaires. Mais ces victoires ne doivent pas cacher l'apathie d'une grande part des salariés, provocant donc un repli du conflit social dans ses modalités classiques au cours des années 1950. [...]
[...] Après les événements de 1968, le changement social est à l'ordre du jour. A partir de mars 1969, 1ère journée d'action unitaire CGT-CFDT, les luttes unitaires vont se développer dans tout le pays, tel que le conflit de Lip, ouvert le 17 avril 1973, conduit par CGT et CFDT. Les 30 glorieuses peuvent apparaître rétrospectivement comme une sorte d'age d'or du syndicalisme, mais cette période bénie est aussi celle des occasions manquées. P. Karila-Cohen & B. Wilfert, Leçon d'histoire sur le syndicalisme en France, PUF R. [...]
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