Après un début de carrière peu brillant, Georges Boulanger se porte volontaire en avril 1859 pour la campagne d'Italie : blessé à la poitrine à la veille de la bataille de Magenta, il est décoré de la Légion d'honneur. De janvier 1862 à janvier 1864, c'est en Indochine qu'il se distingue : blessé une nouvelle fois et victime du paludisme, il est promu capitaine. Il progressera pendant la guerre de 1870 puis lors de la Commune, où il ne participe pas à la semaine sanglante, blessé qq jours auparavant (...)
[...] Amertume pour un gvt qui semble avoir oublié la Revanche Dans l'esprit des pères fondateurs de la Rép, le patriotisme revanchard est un des piliers de l'esprit civique. En témoigne l'abondance des souvenirs, récits et romans consacrés à la guerre et exaltant les vertus patriotiques et l'héroïsme des combattants français : le sommet de cette littérature patriotique se trouve dans Les Chants du soldat écrits par Paul Déroulède en 1872. Celui-ci fonde le 18 mai 1882 la Ligue des Patriotes, qui sera, jusqu'au boulangisme, l'instrument privilégié de la Revanche. [...]
[...] Fort de ces succès, Boulanger se présente le 27 janvier 1889 à Paris. Les radicaux l'avaient mis au défi de se présenter dans le bastion de la gauche et de la République. Ce fut un triomphe : il obtint voix contre au radical modéré Jacques. Les quartiers populaires avaient voté pour Boulanger : au sein du Paris des révolutions se profilent une autre ville, nationaliste et antiparlementaire. Ainsi, au soir du 27 janv, Boulanger apparaît comme le maître du jeu politique français. [...]
[...] C'est plus que vraisemblable, surtout au vue de son attitude le 27 janv En exil à Clermont Ferrand, il va tirer profit du scandale des décorations qui éclabousse directement Jules Grévy. Wilson, le gendre du président de la Rép, se livrait au trafic de la Légion d'honneur, usant de son influence. Le 19 nov une majorité de radicaux et de monarchistes votent la démission du président du Conseil, Rouvier. Le 2 déc. C'est Grévy qui démissionne à son tour, ouvrant une crise politique dans laquelle s'engouffrent les partisans de Boulanger : ils se réunissent ds la rue pr barrer la route à J. Ferry, candidat opportuniste pr succéder à Grévy. [...]
[...] Le projet de loi s'impose après la victoire de Boulanger à Paris : il n'emporte pourtant qu'une faible majorité (268 vs 222) grâce aux républicains modérés. Constans, ministre de l'Intérieur du nouveau cabinet Tirard, fait dissoudre la Ligue des Patriotes, seulement 8 jours après son entrée en fonction. Les membres du Comité furent poursuivis pour délit de société secrète. Cependant, l'état-major boulangiste tenta un suprême effort pour gagner les élections et chercha à rallier les voix catholiques lors du discours de Tours le 17 mars. [...]
[...] Un avatar du bonapartisme ? René Rémond inscrit le boulangisme dans une tradition politique qui lui est antérieure : le bonapartisme. Il existe en effet des analogies frappantes entre la répartition des voix de Boulanger en janvier 1889 et celle de Louis-Napoléon Bonaparte aux élections présidentielles de déc ( bastions = nouveaux quartiers ouvriers des arrondissements périphériques et de la banlieue nord. On peut ainsi considérer le boulangisme comme un avatar de cette tradition profondément enracinée dans notre culture politique qui associe l'appel au peuple et la confiance à un homme. [...]
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