boulangisme, Boulanger, mouvement boulangiste, campagne plébiscitaire de 1888
Entre 1887 et 1889, au moment où l'on va fêter le centenaire de la Révolution, un mouvement politique d'une ampleur considérable porte au sommet le général Boulanger. Ministre de la Guerre promu par les radicaux, il sera bientôt soutenu par des électeurs de tous bords ayant pour seul point commun d'être mécontents du régime. Avant de nous intéresser directement au boulangisme, il convient tout d'abord de comprendre ce qu'est la France de 1886, une France confrontée à une crise économique, sociale politique et morale
[...] II/Naissance et ascension du mouvement boulangiste A Le début d'une carrière politique Boulanger, exilé à Clermont-Ferrand, va tirer profit d'une affaire qui va secouer la France en cette fin d'année 1887 : l'affaire Wilson. Daniel Wilson, gendre de Grévy, s'est livré à un trafic de Légion d'Honneur. Cela va amener la démission de Grévy le 2 décembre 1887. Les partisans de Boulanger, aux côtés des radicaux et des socialistes veulent barrer la candidature de Ferry ; cela va fonctionner puisque c'est le médiocre Sadi Carnot qui sera élu ; Tirard va fonder son cabinet en prenant des ministres opportunistes et radicaux. [...]
[...] Toutes ces attaques vont faire pâlir le général, au point que voyant le sort réservé à ses collègues ligueurs, il craint d'être inculpé à son tour et va s'enfuir en direction de Bruxelles ; le mouvement boulangiste va donc devoir mener la future campagne électorale de 1889 sans son chef. B Le boulangisme : chronique d'une mort annoncée En effet l'été 1889 va être fatal au boulangisme, considérablement discrédité par la fuite de son chef. Petit à petit, les cadres boulangistes vont progressivement démissionner refusant d'être assimilé à un parti de « lâches ». [...]
[...] Sans attendre il récidive dans l'Aisne et les Bouches-du-Rhône ; battu à Marseille face au célèbre communard Félix Pyat, il emporte triomphalement le premier tour dans l'Aisne (45125 voix) avant de se retirer au second tour puisqu'il n'est pas éligible. Clemenceau et ses amis ont compris qu'il faudra désormais se méfier du général Boulanger et de son « césarisme » comme il le dit lui-même. Au lendemain de l'élection de l'Aisne, Boulanger apprend qu'il est réformé pour « fautes graves contre la discipline ». Désormais libre de ses obligations militaires, Boulanger peut se lancer activement dans la bataille politique. [...]
[...] Tout d'abord, le krach de la banque de l'Union générale en 1882 a plongé l'économie française dans une crise économique grave marquée par une forte décélération de la croissance. Dans ce contexte déprimé, la situation des couches populaires est difficile, la menace du chômage est omniprésente, le pouvoir d'achat lui stagne. Tout ceci va engendrer des tensions sociales ; de nombreuses grèves éclatent dont la plus retentissante est celle des mineurs de Decazeville de janvier à juin 1886. Face à l'impuissance des républicains modérés dits « opportunistes », un mécontentement général se fait jour. [...]
[...] C Le déclin et la mort du mouvement, à l'image de son instigateur La défaite des élections générales de 1889 marque la fin véritable du mouvement boulangiste. Les tentatives de relance du mouvement vont être un échec, par manque d'argent et de soutien monarchiste. De ce fait le boulangisme va retrouver sa fibre républicaine et sociale mais à terme va progressivement s'effacer de la scène politique. C'est le 8 novembre 1889 que Boulanger va reprendre en main ses hommes en réaffirmant la nécessité d'une République populaire, ouverte mais où les réformes sociales sont nécessaires. [...]
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