« Boukharine n'est pas seulement le plus précieux et le plus fort théoricien du parti, mais il peut être légitiment considéré comme le camarade le plus aimé du parti ». Lénine dans son testament de 1923 reconnait à Boukharine sa position éminente dans les instances du Parti communiste, ce qui lui vaut parfois le surnom de « favori du parti ».
En effet, Nikolaï Ivanovitch Boukharine née en 1888 fut une figure centrale de l'histoire du parti bolchevick. Il tient une place à côté de Lénine pendant la révolution d'octobre, en étant membre du comité central du Parti bolchevik d'août 1917 à avril 1929. Engagé dans l'action politique, son influence idéologique n'est pas des moindres : il devient rédacteur en chef de la Pravda et le théoricien officiel du parti communiste soviétique pendant plus de dix ans. C'est durant cette période qu'il écrivit son oeuvre majeur, « La théorie du matérialisme historique ». Après la mort de Staline en 1924, sa carrière politique devient plus importante : il dirige l'International Communiste de 1926 à 1929 et il est à la tête du parti en tant que leader de droite, en coopérant de 1925 à 1928 avec Staline, leader du centre. Cependant la rupture entre les deux hommes intervient en 1928. En effet, Boukharine préconise un développement industriel progressif de l'URSS, ce qui l'oppose à la politique mise en place par Staline : industrialisation immédiate, collectivisation totale de l'agriculture et l'élimination de tout élément de démocratie. Boukharine a l'intuition que la politique de Staline peut déboucher sur une troisième révolution, c'est-à-dire une guerre civile dans les campagnes, et la répression sanglante et l'Etat policier. Sa prescience lui vaut définitivement l'animosité de Staline, qui gagnant du pouvoir à partir d'avril 1929, en profite pour l'exclure peu à peu des sphères de décisions, puis de la vie politique jusqu'à son élimination définitive le 15 Mars 1938, au procès du bloc des droitiers et des trotskystes (...)
[...] zèle et sentiment global de culpabilité progressifs Au début, ne comprenant pas ou l'engrenage va le mener, Boukharine proteste, essaye de démonter sa culpabilité point par point. Il qualifie le raisonnement qui l'inculpe d'incongruité logique Cependant, au fur et à mesure, il manifeste d'une façon plus évidente un sentiment de culpabilité et un esprit de zèle : deux points qui selon Annie Kriegel attestent du fait que Boukharine est conscient d'être en difficultés avec le parti. Par le fait que celui-ci est la seule mesure du juste, l'individu ne peut que se contraindre à son jugement en admettant sa culpabilité. [...]
[...] Seul un fou peut imposer à Staline un Fanfaron creux ou un littérateur piailleur p Boukharine est tragiquement conscient du fait que Staline incarne le parti, qui fait l'histoire, contre lequel nul ne peut avoir raison. Conclusion : Boukharine on l'a vu semble ne plus avoir qu'une fonction symbolique en 1936, bien qu'il soit toujours un homme politique estimé. Dès le premier procès de Moscou, il devient une figure qui cristallise la traitrise de tous les anciens oppositionnels. A partir de ce moment, l'engrenage de son élimination se déclenche. Celle-ci est implacable car elle est au cœur de l'idéologie du parti communiste. [...]
[...] Il est accusé d'avoir formé un groupe de conspirateurs pour renverser le gouvernement soviétique, espionné au profit d'Etat étrangers, et de vouloir démembrer l'union soviétique. Les membres du bloc avait perpétrés des actes terroristes ayant entrainé la mort de Kirov, Gorki Annie Kriegel dans son livre Les grands procès dans les systèmes communistes, avance l'idée que la purge intervient seulement après la défaite politique des opposants, elle frappe des cadavres politiques pour montrer définitivement que le conflit s'est résolu. Il me semble que Boukharine ne soit pas en 1936 un opposant capable de relayer une opposition interne. [...]
[...] C'est durant cette période qu'il écrivit son œuvre majeur, La théorie du matérialisme historique Après la mort de Staline en 1924, sa carrière politique devient plus importante : il dirige l'International Communiste de 1926 à 1929 et il est à la tête du parti en tant que leader de droite, en coopérant de 1925 à 1928 avec Staline, leader du centre. Cependant la rupture entre les deux hommes intervient en 1928. En effet, Boukharine préconise un développement industriel progressif de l'URSS, ce qui l'oppose à la politique mise en place par Staline : industrialisation immédiate, collectivisation totale de l'agriculture et l'élimination de tout élément de démocratie. [...]
[...] Ma lettre se terminait par je t'embrasse. La tienne se termine par salaud Toute une symbolique de signe, des fluides de suspicion selon Boukharine , accompagnés d'aucune justification rationnelle du parti contribuent à l'affaiblir mentalement. Boukharine apparait terrorisé, pris dans une toile d'araignée qui l'étouffe Un piège ou toute tentative de rébellion ou d'évasion ne fait que rapprocher Boukharine de l'issue fatale. Staline a mis en œuvre un processus qui visait à détruire psychologiquement les individus avant de les déférer devant son tribunal. [...]
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