Il faut reconnaître, malgré le mythe, que Napoléon Bonaparte a marqué l'histoire de France et a bouleversé l'Europe. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre l'évolution de la carte de l'Europe lorsqu'il était au pouvoir. Napoléon a expérimenté un régime à la fois héritier de l'Ancien Régime et de la Révolution. C'est en jouant de cette ambiguïté que Napoléon a fait du bonapartisme une situation d'exception dans l'affrontement droite-gauche constitutif de la vie politique française depuis 1789, bien qu'avec le renouveau national des années 1880, le bonapartisme stabilise son héritage vers la droite. Son originalité, grosse de contradictions fatales, réside dans l'aspiration à fonder une légitimité personnelle sur l'adhésion populaire, le suffrage universel et sur l'autorité de l'Etat et de ses appareils répressifs. De cette manière, le bonapartisme concilie autorité et démocratie (...)
[...] La mort de Napoléon en 1821 relance d'ailleurs l'agitation mais celle-ci s'apaise rapidement au niveau de l'année 1824, ce qui marque la disparition provisoire du bonapartisme en tant que force politique. Néanmoins, il s'entretient en France le souvenir idéalisé de Napoléon (notamment dans les campagnes). Beaucoup d'anciens soldats ont à ce sujet, participé volontairement ou non, à diffuser une image mythifiée de l'Empire et de la grandeur nationale. Ainsi, la mort de Napoléon en 1821 puis la publication du Mémorial de Sainte-Hélène en 1823 ont ainsi contribué à développer cette légende d'abord véhiculée par le peuple puis reprise en littérature et dans les arts pendant la période romantique. [...]
[...] L'impact du bonapartisme après le Second Empire (1870-1958) A. La persistance d'un courant d'influence bonapartiste L'échec du bonapartisme sous Napoléon III n'a cependant pas signé la disparition des bonapartistes. Ceux-ci restent influents jusqu'en 1881 puisqu'ils constituent la moitié des élus conservateurs, mais ils ne peuvent pas stopper la dérive de leur électorat vers le radicalisme. A travers le boulangisme et le renouveau nationaliste, le bonapartisme stabilise alors son héritage vers la droite, dont il devient l'une des familles constitutives et à l'ensemble de laquelle il insuffle ses thèmes de prédilection comme l'antiparlementarisme, l'appel au peuple, le plébiscite, la réforme constitutionnelle, l'arbitrage d'un chef, ou encore la grandeur nationale. [...]
[...] De 1852 à 1870, le bonapartisme de gestion est pleinement de retour avec, pour redonner l'idée de grandeur à la France, une politique extérieure active s'appuyant sur le soutien aux nationalités de manière à renverser l'Europe de 1815 et organiser un nouvel ordre autour de la puissance française. Le Second Empire peut se traduire par des mots clés : libéralisme, autoritarisme, nationalisme et préoccupations sociales. C. Des concessions libérales à l'échec du bonapartisme Cependant les années 1860-1870 se caractérisent par un jeu de concessions progressives qui ne sera jamais suffisant. L'empire se libéralise contrairement à la volonté des notables. [...]
[...] Il faut enfin préciser que durant les années 1830, la littérature, l'art influencent la légende napoléonienne comme nous l'avons dit, mais même le gouvernement finance la légende napoléonienne (avec par exemple la cérémonie de 1840 aux Invalides qui est la consécration de Napoléon Ier). Cependant il est important de préciser la distinction qui réside alors entre la légende napoléonienne et le bonapartisme, ce qui explique pourquoi le gouvernement ne voyait pas de risque à raviver la légende napoléonienne, car l'Aiglon est mort. [...]
[...] De plus, Napoléon à un énorme avantage par rapport à Cavaignac, son nom n'a pas été souillé dans la répression menée contre le courant révolutionnaire de juin 1848. Enfin, sans doute le plus important de tous les avantages, son nom rappelle à de nombreux habitants des campagnes peu instruits la légende napoléonienne, ce qui lui permet de se distinguer de ses adversaires par un vote populaire et d'être élu. B. Le césarisme démocratique ou la tentative de réconciliation entre l'autorité et la démocratie Après son élection, le Président Louis-Napoléon Bonaparte organise alors des tournées en province où il se présente comme le défenseur du peuple et le partisan d'un pouvoir capable de sortir la France de la crise. [...]
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