Le 10 novembre 1793, à Notre-Dame de Paris, la célébration de la fête de la Raison marque le début officiel de la déchristianisation révolutionnaire. Onze ans plus tard le 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur en cette même cathédrale. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen affirma l'entière liberté des opinions religieuses et les révolutionnaires mirent en place le principe de laïcité. L'instruction, l'assistance, l'état civil furent laïcisés et le divorce admis. La conséquence logique fut la proclamation du régime de séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1795 à 1802. La situation politique européenne incite le Pape Pie VII et Napoléon à prendre conscience de leurs intérêts communs et donc à trouver un terrain d'entente pour sortir de la crise révolutionnaire. La pacification intérieure passe impérativement par la restauration religieuse qu'il faut imposer à l'administration, à l'armée et à la classe politique. Suite à l'échec de la laïcisation forcée de la révolution de 1789, les Français aspiraient au retour d'une vie religieuse normale et étaient nostalgiques de ses manifestations extérieures. Après le coup d'Etat du 18 Brumaire, Bonaparte fit en sorte que les Français retrouve le côté religieux que la Révolution avait estompé. «C'est en me faisant catholique que j'ai fini avec la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Egypte, en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de juifs, je rétablirais le temple de Salomon.» Napoléon n'hésite pas comme nous le voyons à séduire et à utiliser toutes les religions afin de servir sa politique sur le sol français ou à l'extérieur. Bonaparte a-t-il pu aller au bout de ses ambitions en ayant recours à l'instrumentalisation des religions?
Au début du Consulat avec l'adoption du Concordat puis d'autres dispositions établissant une totale égalité entre toutes les religions favorisent la popularité de Napoléon. Cependant, l'empereur se montre de plus en plus despotique et autoritaire et peu à peu le royaume et sa population commencent à lui échapper et l'Eglise à retrouver son indépendance.
[...] Bonaparte et les religions: une instrumentalisation réussie? Le 10 novembre 1793, à Notre-Dame de Paris, la célébration de la fête de la Raison marque le début officiel de la déchristianisation révolutionnaire. Onze ans plus tard le 2 décembre 1804, Napoléon est sacré empereur en cette même cathédrale. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen affirma l'entière liberté des opinions religieuses et les révolutionnaires mirent en place le principe de laïcité. L'instruction, l'assistance, l'état civil furent laïcisés et le divorce admit. [...]
[...] Le judaïsme devint la troisième religion du pays à égalité avec le protestantisme et le catholicisme. Son but était d'assimiler la communauté juive et parachever l'œuvre de la Révolution. La reconnaissance du judaïsme lui permet d'attirer les riches juifs et donc d'enrichir le royaume puisque les juifs disposent de privilèges qu'ils n'ont pas ailleurs. Cependant, en 1809 le «Décret infâme» qui impose aux juifs exerçant une profession commerciale ou industrielle l'obligation d'obtenir un certificat de non-usure afin de recevoir une patente leur permettant de travailler chaque année Reconnaissance extérieure En 1804, Pie VII est présent en France et sacre Napoléon empereur. [...]
[...] Pour la conquête de l'Egypte, il s'appuie sur les notables locaux en multipliant les déclarations de respect à l'égard de l'islam et fait valoir que sa mésentente avec le pape est un gage de sympathie pour l'islam. L'empereur engage alors le dialogue avec les ulémas et fait fêter Mouloude», le jour de la naissance du Prophète Mahomet. Echecs 1. Remises en cause Une partie de l'épiscopat refuse d'intégrer le concordat et forme le mouvement de la Petite Eglise. La guerre de Vendée est terminée mais de fortes traces demeurent dans la mémoire des populations et les prêtres réfractaires ne sont toujours pas autorisés à reprendre possession de leurs églises. [...]
[...] Le consul exige cependant que le Pape demande la démission de tous les prêtres réfractaires pour pouvoir ensuite choisir ceux qu'il désire réincorporer. C'est là un vrai coup d'Etat puisque jamais le Pape n'avait eu le droit de demander la démission d'un ecclésiastique qui n'avait rien à se reprocher. Bonaparte continue de pouvoir nommer les évêques investis cependant par le Pape (Concordat 1516). Le Pape renonce officiellement au nom du clergé français aux biens ecclésiastiques mis en vente depuis 1789 et que les actuels possesseurs ne seraient pas inquiétés. L'état commença à soutenir l'église matériellement en rémunérant le clergé. [...]
[...] cherche en vain à placer les limites entre les autorités civiles et religieuses. L'existence de ces limites n'est qu'une chimère. J'ai beau regarder je ne vois que des nuages, des obscurités des difficultés». En effet, l'Eglise tente d'abuser du pouvoir que lui lègue le Concordat en connivence avec Portalis qui ne renseigne pas l'empereur avec exactitude et interprète ses ordres de manière à satisfaire les prélats. L'Eglise s'oppose à un grand nombre de libertés, telle que le droit de divorce ou bien la reconnaissance de l'athéisme. [...]
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