Réflexion sur le coup d'Etat de Bonaparte et son accession au pouvoir.
[...] L'aboutissement logique d'une politique 1. Le sauveur providentiel La France de 1851 n'est pas sortie de la crise apparue en 1846, et dans les campagnes, le mécontentement à l'encontre du gouvernement conservateur ne cesse de s'accroître. On assiste donc à une résurgence des troubles paysans, qui aspirent à une république sociale qui arracherait le terre aux notables traditionnels. Cette situation profite aux montagnards qui multiplient les clubs et sociétés secrètes surtout dans le Sud : elles sont animées et coordonnées par la nouvelle Montagne, regroupant 24 représentants encouragés par les exilés Ledru-Rollin et Louis Blanc. [...]
[...] Le coup d'Etat est donc l'aboutissement d'un processus de réaction politique et sociale, conduit depuis le 10 décembre par le Louis-Napoléon Bonaparte. La préparation du 2 décembre met en évidence l'utilisation judicieuse des ambiguïtés du bonapartisme : le Président se fait fort à la fois d'assurer le salut de la société menacée par les anarchistes et conduite à sa perte par des parlementaires incapables et divisés, et de restaurer dans sa plénitude le principe de la souveraineté populaire bafoué par les partis rétrogrades. [...]
[...] L'objectif de Bonaparte est de Rester au pouvoir après l'échéance de mai 1852. Il subventionne secrètement des journaux très antiparlementaires tels Le dix décembre, le Napoléon, se fait escorter par ses fidèles de la société du dix décembre, et compte à l'Assemblée sur le soutien d'environ 150 représentants, qui forment désormais le Parti de l'Elysée Ayant reconquis son autonomie politique, Louis-Napoléon peut mettre en œuvre sa stratégie L'échec de la voie légale Alors que son demi-frère Morny lui conseille de prendre le pouvoir par un coup d'Etat, le Président préfère tenter d'effectuer une révision constitutionnelle, pour laquelle il doit obtenir l'appui des trois quarts des parlementaires, ce qui l'oblige à ménager encore le parti de l'ordre, et à continuer de s'en jouer. [...]
[...] Le coup d'Etat est tout entier marqué par ce double- jeu constant. Quoi qu'il en soit, lorsque vers 10h du matin Louis- Napoléon sort à cheval pour une solennelle inspection des troupes (ce qui ne déclenche pas l'enthousiasme des Parisiens), le coup d'Etat a eu lieu sans qu'on ait arraché un cheveu à personne, sans une égratignure comme le recommandait Morny. Mais la résistance ne se fait pas attendre, d'abord parlementaire, puis parisienne, et enfin provinciale. Plus de 220 représentants, pour la plupart des libéraux orléanistes, comme Rémusat et Odilon Barrot, quelques légitimistes comme Berryer et Falloux, et des républicains modérés comme Marc Dufraisse et Pascal Duprat, se réunissent à la mairie du 10°arrondissement, ils votent à l'unanimité la déchéance du Président. [...]
[...] Un de ses proches, Romieu, fait publier une brochure intitulée Le Spectre rouge qui prédit des événements abominables et en appelle par conséquent à la dictature pour s'en protéger bientôt surgira le chef, pour apaiser ce tumulte immense On attend donc du Président Bonaparte une stabilisation politique, on attend un sauveur au milieu de cette panique. Afin d'apparaître comme le sauveur providentiel, Louis-Napoléon se détache du parti de l'ordre, incapable de résoudre le malaise social des campagnes. Dès 1849, des divergences notables apparaissent avec son gouvernement sur la question romaine comme sur la question allemande. Le divorce constitutionnel alors inévitable se concrétise le 31 octobre 1849 par un message à l'Assemblée, annonçant la formation d'un nouveau gouvernement, responsable devant lui seul. [...]
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