Nous nous pencherons sur le développement du pays durant ces cinquante dernières années, et la place des différents acteurs : la bourgeoisie, les industriels, les multinationales, le FMI et la banque mondiale, les militaires, l'Eglise, les mineurs, les ouvriers, les paysans et indiens, ces derniers représentant soixante pour cent de la population. Nous voyons trois périodes clés concernant le processus de mondialisation en Bolivie sur la seconde moitié du vingtième siècle
[...] Ceci entraînera un flux migratoire important vers les villes et les basses terres. Peu à peu, nous en parlions, ce type de politique favorise la reconstruction de l'armée, alors que le gouvernement devient plus sévère à l'égard des mineurs. En 1964, le MNR, aux mains des Etats-Unis, est déchiré par des groupes dissidents. Il n'en faut pas plus pour voir éclater une dictature, favorable aux Américains : ici se termine une révolution qui n'en a pas toujours été une.[6] Le général Barrientos (1964/1969) : les acquis sociaux dus à la réforme agraire annulés Le général Barrientos, dont le but est de supprimer les réformes du MNR, se fait légalement élire en 1966, grâce notamment aux voix de la paysannerie, étant maître dans l'art de la démagogie. [...]
[...] Mais l'instabilité politique règne : le gouvernement sera renversé. S'en suit une période de diverses dictatures, entrecoupées d'élections présidentielles non respectées (le vainqueur, le leader de la gauche unie, étant chaque fois renversé). Le 17 juillet 1980, la junte militaire, appuyée par l'Argentine (mais contre l'avis des Etats-Unis) et financée par la mafia de la cocaïne, prend le pouvoir, c'est la répression. Mais cet événement est l'occasion d'une union sacrée entre les classes populaires : A l'occasion du coup d'Etat en juillet 1980, paysans, ouvriers et mineurs, pour la première fois depuis 1952, luttent au coude à coude contre la dictature Mais depuis les années 70 de Banzer, un secteur sauve relativement l'économie nationale : la cocaïne, «autrement dit, l'économie souterraine, celle qui n'apparaît pas directement dans les comptes de la nation, manipule des quantités d'argent supérieures à celle de l'économie officielle C'est l'instabilité économique et l'instabilité politique qui a favorisé cette voie qui fait qu'en 1980 des milliers de familles modestes vivent de la contrebande [ ] Elle implique à la fois des paysans, des commerçants, des transporteurs et bien sûr des policiers et des militaires qui prélèvent leur quote-part lors des nombreux contrôles. [...]
[...] Le pétrole est pillé par des trusts. La dette externe, qui était de 450 millions de dollars en 1971, passe à 2000 millions de dollars cinq ans après la dictature. La prise de pouvoir de Banzer en 1971 représentait le triomphe politique des grandes entreprises nationales et internationales qui depuis ont organisé l'appareil de l'Etat selon leurs intérêts économiques et politiques Dès lors, le peuple est condamné à mourir de faim, la minorité au pouvoir réalisant une politique fondée sur l'exportation : Cette politique d'abandon national, pratiquée par la grande majorité de la grande bourgeoisie, provoque une montée en flèche des prix du fait que la demande des produits dépasse largement l'offre qui peut en être faîte. [...]
[...] Pour ce dernier paragraphe, nous nous référons à Problèmes d'Amérique latine, numéro 62, page 99/100. Magda Bossart, Yvonne Jänchen, Gustavo Revollo Mouvements identitaires Indigènes en Bolivie Séminaire Sociologie du tiers monde (professeur Jean Ziegler, 1999) (page 22/23) disponible sur Internet : www.ogd.org Les agitations sociales en Bolivie, soubresauts d'un pouvoir sans imagination B.Verdière, décembre 2001, voir le site internet de l'Itinérant électronique enr. Réformes ou révolution, la Bolivie devra bientôt choisir article paru dans La Tribune le jeudi 17 janvier 2002. [...]
[...] En 1997, Hugo Banzer, l'ex-dictateur, revient au pouvoir (légalement) grâce à un programme populiste. Il lance alors le plan dignité dont l'objectif est simple : coca zéro Dans son article Coca Menteur en Bolivie au Monde du jeudi 4 avril 2002, Laëtitia Moreau écrit : Manière pour l'ex-dictateur élu président de s'attirer les bonnes grâces des Etats- Unis, promoteurs en Amérique latine de la lutte contre le narcotrafic et de faire oublier que les dictatures militaires boliviennes ont soutenu l'économie de la cocaïne (nous verrons tout à l'heure pourquoi). [...]
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