Si l'histoire du vingtième siècle devait se résumer à trois périodes majeures, les deux conflits mondiaux de 1914 – 1918 et 1939 – 1945 ainsi que la guerre froide, occuperaient certainement les premières places dans la hiérarchie de celles qui ont le plus marqué la mémoire collective. Ce classement virtuel ferait du même coup apparaître que le monde, dans ce cadre chronologique, a essentiellement vécu avec des conflits comme réalité quotidienne. Même si les affrontements n'ont pas touché directement tous les États, ces derniers ont été influencés, de près ou de loin, par la situation politique et diplomatique qui a prévalu durant ce « court vingtième siècle » . La période de guerre froide, qui a régné sur la planète pendant plus de quarante ans et dont le point d'orgue est la chute du mur de Berlin, le neuf novembre 1989, est peut-être, parmi les trois, la période la plus complexe à étudier, mais également la plus intéressante, car ayant actuellement encore des répercussions. Sa durée, les motivations idéologiques qui la sous-tendent, le nombre des puissances engagées et touchées par les différentes crises et conflits, ainsi que la multitude des sources, demandent en effet à l'historien de maîtriser et de considérer une foule de données, s'il souhaite restituer une image à la fois globale et non grossière de ces années de « paix belliqueuse » . Mais l'analyse détaillée de certains événements est plus nécessaire encore qu'une vision de surface. En effet, elle seule permet de mieux comprendre et de dégager quels ont été les mécanismes qui ont régi et dicté l'opposition des deux blocs. C'est ce que nous nous proposons de mettre en œuvre dans ce travail, en nous penchant sur l'épisode de la crise de Berlin, qui bouleverse le monde entre le mois de mars 1948 et le mois de mai 1949.
Considéré par les spécialistes comme le premier épisode de la guerre froide, elle constitue, par son caractère précurseur, un témoignage extrêmement important des représentations idéologiques et de la redistribution de la géographie européenne et mondiale qui se dessinent au milieu du siècle. Au cours de notre étude, nous chercherons dans un premier temps à comprendre, sur la base d'ouvrages généraux et d'articles, comment et pourquoi les relations des Alliés, vainqueurs de la seconde guerre mondiale, se sont dégradées puis rompues, ce qui devient flagrant au cours de l'année 1947. Nous concentrerons ensuite notre analyse sur le blocus, qui s'inscrit dans la première crise de Berlin . Nous tâcherons alors d'en distinguer les causes, le déroulement et les conséquences, et nous attarderons particulièrement sur les tentatives de négociation qui ont été lancées dès le début de la crise. Pour ce dernier point, nous nous baserons sur les sources que sont les déclarations et notes des différents gouvernements. Pour terminer, nous nous projetterons à un niveau plus général, afin de comprendre en quoi la crise berlinoise peut être considérée comme une étape essentielle dans l'affrontement des deux blocs.
[...] Entre crainte et confiance Nous avons jusqu'à présent essentiellement considéré la politique extérieure menée par les différentes puissances, sans se pencher sur les réactions que le blocus a engendrées. Nous avons tenté de montrer l'ampleur de la crise et ses répercussions au niveau mondial. Il est ainsi impressionnant de constater que tous les regards sont tournés vers Berlin, comme si la paix dépendait de la résolution de la crise. Ceci n'est en effet pas faux, puisqu'un affrontement armé entre les Quatre Grands conduirait certainement à un troisième conflit mondial[92]. La guerre aura-t-elle ou n'aura-t-elle pas lieu ? [...]
[...] in Berlin only and not in the Soviet zone). After long discussions Generalissimo Stalin, on August personally agreed to this Four-Power control and himself proposed the establishment of a Four- Power Financial Commission which would control the practical implementation of the financial arrangements involved in the introduction and continued circulation of a single currency in Berlin and which, Generalissimo Stalin specifically stated, would have the power to control the German Bank of Emission of the Soviet zone insofar as its operations with respect to Berlin were concerned It was with these understandings, personally confirmed by Generalissimo Stalin, that the agreed directive was sent to the four Military Governors in Berlin to work out the technical arrangements necessary to put it into effect Despite these clear understandings, the Soviet Military Governor soon made it plain in the discussions held by the four Military Governors that he was not prepared to abide by the agreed directive. [...]
[...] Les Russes, quant à eux, considèrent que si la question allemande est réglée, le cas de Berlin le sera aussi. Il y a ainsi deux préoccupations différentes qui s'affrontent. Pour terminer, les Etats- Unis demandent que les Soviétiques lèvent le blocus avant de commencer les négociations, mais ces derniers y seront constamment opposés. Par conséquent, les adversaires s'opposent avant même d'avoir pu commencer à négocier. Aux accusations de l'un, répondent les réfutations de l'autre ; la situation se trouve dans une impasse dont il semble bien difficile de sortir. [...]
[...] Ces accords impliquaient le droit de libre accès à Berlin. Ce droit est depuis longtemps confirmé par l'usage. Il a été clairement spécifié dans un message envoyé le 14 juin 1945 par le président Truman au chef de gouvernement Staline marquant l'accord pour le retrait des forces américaines jusqu'à la limite de sa zone, à condition qu'un arrangement satisfaisant puisse être trouvé entre les commandants militaires, permettant l'accès ferroviaire, routier et aérien aux forces américaines à Berlin. Le chef de gouvernement Staline a répondu le 16 juin pour proposer un changement de date mais aucune autre modification n'a été apportée au plan présenté par le président. [...]
[...] La forme que prendra l'Etat allemand, son futur système économique et le sujet des réparations restent ainsi au cœur des débats, sans que les Quatre Grands parviennent à s'accorder. Alors que les Soviétiques et les Britanniques prônent la mise sur pied d'une Allemagne centralisée, la France et les Etats-Unis s'y opposent[21]. En ce qui concerne l'unification économique de l'ancien Reich, c'est cette fois l'URSS qui fait opposition. Ainsi, dès la fin du conflit mondial, on constate que des divergences s'expriment dans la volonté des Grands, compris sur les fondements qui régiront la nouvelle Allemagne. [...]
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