Dès la fin de la seconde guerre mondiale, de fortes dissensions se firent sentirent au sein de la coalition alliée. Au cours de l'année 1947, une succession d'événements plus ou moins interdépendants tels que l'arrivée d'Harry Truman à la présidence des Etats-Unis et la formulation de sa doctrine, l'attribution d'aides de la part des Etats occidentaux à la Grèce, la Turquie et l'Iran dans le cadre du plan Marshall ou encore le basculement de la France dans le « camp » des Anglo-saxons, révéla les divergences croissantes opposant Soviétiques et Occidentaux tant sur le plan idéologique que sur les plans géopolitique et stratégique.
Berlin ne tarda pas à constituer dans ce contexte le nœud du problème, focalisant toutes les craintes et les attentions des anciennes Nations alliées. Au sortir de la seconde guerre mondiale, Berlin avait conservé son statut de capitale de l'Allemagne, pays toujours considéré comme unifié bien que divisé en quatre zones d'occupation. La ville de Berlin, enclave située au cœur de la zone d'occupation soviétique était, elle aussi, divisée en quatre secteurs distincts.
Le 20 juin 1948, les trois administrations occidentales adoptèrent, lors de la Conférence de Londres, le Deutsche Mark en remplacement de la monnaie d'occupation avec l'intention de dynamiser l'économie allemande et d'accélérer la reconstruction du pays. Cette décision fut prise sans consultation préalable des Soviétiques, qui l'auraient par principe rejetée. Par cette réforme monétaire, les Occidentaux détachèrent économiquement leur « trizone » de la zone soviétique, en attendant de l'en dissocier politiquement.
[...] L'origine de la crise : les accords de Yalta et Potsdam et leur remise en cause par le bloc occidental lors de la Conférence de Londres Dès l'entrée en guerre de la Russie, celle-ci tendit à maximiser son expansion par l'annexion de territoires conquis et l'établissement d'alliances avec ses états voisins. Staline demanda la reconnaissance des frontières russes ainsi que de l'occupation de bases militaires en Finlande et en Roumanie par les alliés dès octobre 1941. Afin de cantonner ces ambitions expansionnistes soviétiques, à certaines limites, Churchill proposa lors d'une visite à Moscou en octobre 1944 qu'un accord de principe soit adopté quant à l'établissement de sphères d'influence. 2.a.i. [...]
[...] Cette recherche comprendra deux volets distincts. Le premier consistera en un récapitulatif factuel ainsi qu'en l'observation des rapports et échanges ayant eu lieu entre les différents dirigeants et diplomates avant, pendant et après la crise. Les objectifs poursuivis et les moyens mis en œuvre par ces acteurs pour les atteindre seront également mis en lumière. Il s'agira, dans un second temps, de tenter une théorisation du blocus. Dans quels schémas s'inscrivait chacune des parties ? Quelle situation déboucha de la confrontation de ces différentes approches ? [...]
[...] En réponse à ceci, les ministres des Affaires étrangères du bloc soviétique tinrent à leur tour une conférence à Varsovie le 24 juin 1948. Condamnant les mesures adoptées lors de la dernière conférence de Londres, ces derniers décrétèrent le lancement du blocus de Berlin. 2.b. Les échanges diplomatiques durant le blocus[10] Jamais au cours du siège de Berlin ne fut totalement interrompu le contact entre les Alliés Une fois l'impasse diplomatique constatée, les échanges de notes entre les Quatre se résumèrent à des échanges de reproches ainsi qu'au rejet sur l'autre camp de la responsabilité de la crise. [...]
[...] Le pont aérien était assuré essentiellement par les Américains et les Britanniques. La France quant à elle n'y participa que dans une moindre mesure. Sa contribution majeure consista en la construction de l'aéroport Berlin-Tegel. Après la mise en place du pont aérien, les Soviétiques se montrèrent persuadés que l'hiver approchant précipiterait la chute de Berlin-Ouest. Cela eut probablement été le cas si l'hiver avait été moins doux. Le printemps venu et après avoir constaté l'échec de cette opération, Staline ordonna la levée du blocus le 11 mai 1949 à minuit. [...]
[...] Quelles que soient les conclusions que l'on tire de ces faits, ce n'est certainement pas là l'Europe libérée pour laquelle nous avons combattu; et ce n'est pas non plus celle qui porte en elle les ferments d'une paix durable». La volonté de réarmement de l'Occident face à la montée d'un péril soviétique fut ainsi clairement formulée. Le Président Truman, qui avait fait preuve de beaucoup de patience et de modération envers l'U.R.S.S., prit la suite de Churchill et formula le 12 mars 1947 sa doctrine en matière de politique étrangère : le containment[13]. [...]
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