« Staline était un Dieu, nous ne sommes que des hommes », affirmait Nikita Khrouchtchev, portant aux nues le charisme inégalé de son prédécesseur qui dirigea d'une main de fer l'URSS de 1928 à 1953. En effet, le stalinisme a érigé le bloc soviétique à partir de 1945, surgissant alors comme une composante essentielle de l'ordre international de la Guerre Froide. Le bloc soviétique se constitue d'un ensemble de pays qui, volontairement ou contre leur gré, se sont ralliés au camp soviétique centré sur l'URSS. Cet état multinational (il intègre des pays d'Asie Centrale : Kazakhstan, peuples tchétchènes) surplombe cette entité supra-étatique au sein de laquelle le Kremlin impose ses choix économiques et politiques, sa vision idéologique ainsi que sa présence militaire. La formation du bloc soviétique découle d'une divergence irréductible entre les membres de la Grande Alliance : Staline et donc la totalité du camp soviétique ne croient guère à la sécurité collective des institutions onusiennes neuves. C'est pourquoi, dès la conférence de Postdam lors de l'été 1945, les Soviétiques se montrent plus enclins à renforcer la sphère d'influence directe de l'URSS, en s'appuyant sur les rapports de force de l'immédiat après-guerre qui penchent en faveur de l'Armée Rouge. C'est donc par les armes ou du moins la menace que l'URSS a annexé de territoires et que le communisme s'est propagé partout dans le monde.
Toutefois, la cohérence du bloc a souvent été remise en cause : ainsi, imposer un Etat idéocratique et un modèle conforme au centralisme démocratique est une tâche ardue d'autant plus que les peuples de cet ensemble sont très dissemblables par leur histoire ou leur culture. Les révoltes populaires et les sursauts nationalistes illustrent la précarité des liens tissés par l'internationalisme communiste. Cet aspect tumultueux remet en question la notion même de « bloc » en tant qu'ensemble homogène et solidaire. Le refus de tout dialogue, de tout assouplissement entre Moscou et ses alliés, a donné naissance à des relations profondément dissymétriques. La perception transnationale du bloc de l'Est est éloquente sur ce point : comment est-on passé d'un universalisme véhiculant un idéal de partage à une aversion croissante contre le régime soviétique? Le bloc soviétique est-il parvenu à asseoir de manière durable et stable le modèle communiste, tout en surmontant ses propres tensions internes pour préserver une cohésion nécessaire à l'affrontement Est/Ouest dont il découle ?
[...] En conséquence, l'idéologie, qui sous-tend le bloc soviétique, perd son sens à cause d'une mise en oeuvre d'une réalité inégalitaire, contradictoire avec les principes du communisme. Ce rejet est accentué en Europe Centrale et Orientale où les informations circulant davantage, le mode de vie occidental est mieux connu et les privations, les pénuries et l'absence de libertés moins acceptées. De plus, la perception externe se dégrade également: la révélation progressive de la réalité du Goulag (Soljénitsyne) et le Printemps de Prague médiatisé présentent l'envers du décor aux yeux du monde entier. [...]
[...] En effet, le stalinisme a érigé le bloc soviétique à partir de 1945, surgissant alors comme une composante essentielle de l'ordre international de la Guerre Froide. Le bloc soviétique se constitue d'un ensemble de pays qui, volontairement ou contre leur gré, se sont ralliés au camp soviétique centré sur l'URSS. Cet état multinational (il intègre des pays d'Asie Centrale: Kazakhstan, peuples tchétchènes) surplombe cette entité supra- étatique au sein de laquelle le Kremlin impose ses choix économiques et politiques, sa vision idéologique ainsi que sa présence militaire. [...]
[...] Le ministre des affaires chinois Zhou Enlai anime avec verve la conférence de Bandoug en 1955. Par ce conflit fratricide dont l'illustration la plus pertinente est l'incident du fleuve Ossouri entre les armées chinoises et soviétiques en 1969, le bloc se morcelle inexorablement, ce qui est renforcé par le ralliement de l'Albanais Hodja à la Chine. Toutefois, ce morcellement est à nuancer par la diffusion de guérillas marxistes en Amérique latine et l'alliance avec Cuba, à proximité des Etats Unis, ce qui déclenchera en partie la crise de 1962. [...]
[...] Signe des temps, le lancement de l'appel de Stockhlom en 1950 contre l'arme atomique est largement animé par d'éminents sympathisants communistes (P.Eluard, Julian Huxley . alors même que l'URSS se dotait de la bombe nucléaire au début des années En 1953, la mort brutale de Staline bouleverse le bloc soviétique, la difficulté consiste à succéder à un chef aussi charismatique, capable de mobiliser son peuple et de faire oublier de nombreux excès. Ce choc s'adjoint aux tâtonnements du régime soviétique en politique intérieure et étrangère. [...]
[...] C'est le début de la Guerre Froide consubstantielle à la formation des blocs, ces ensembles de pays qui, volontairement ou contre leur gré, se rallient soit du côté état unien, soit du côté soviétique et deviennent automatiquement adversaires les uns des autres. Le bloc soviétique se forme autour de l'URSS ravagée par la Seconde Guerre mondiale. Elle cumule un bilan humain très lourd (plus de 20 millions de morts) à des dommages matériels colossaux (techniques de la terre brûlée C'est pourquoi l'URSS souhaite disposer la plus vite possible d'un glacis défensif sur son flanc Ouest non seulement pour éviter les invasions (traumatisme de l'opération Barbarossa mais aussi pour obtenir des réparations de guerre. [...]
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