Les années 1955-1956 ne sonnent pas la fin du monde bipolaire né au lendemain de la guerre, mais cette période intermédiaire est placée sous le signe de "la coexistence pacifique". Cependant, c'est aussi une période charnière, où à l'intérieur même des blocs des tensions, des lignes de rupture apparaissent, notamment dans le bloc de l'Est, où, à la suite du XXe congrès du PCUS et de la déstalinisation, des crises secouent la Pologne et la Hongrie et des fissures naissent dans l'alliance sino-soviétique. Ce n'est pourtant qu'au long d'un long processus qu'en 1989, les démocraties populaires d'Europe de l'Est parviendront à se libérer de la domination soviétique, sonnant ainsi la fin du bloc de l'Est, dont le symbole le plus parlant reste celui de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989.
Nous pouvons donc nous demander comment évoluent les relations entre le modèle soviétique et les démocraties populaires entre 1956 et 1989. Ces démocraties populaires sont-elles en tous points conformes au modèle soviétique ? Comment évoluent les relations entre le modèle et les autres pays communistes? La structure des démocraties populaires reste-t-elle conforme à celle de l'URSS sur la période et sinon, comment sont-elles maintenues sous le joug soviétique? Les autres pays communistes se conforment-ils aux exigences du grand frère soviétique? Les explications de l'effondrement du bloc de l'Est sont-elles à rechercher en URSS ou dans les autres pays communistes? En résumé, peut réellement parler de « bloc socialiste » pour la période qui s'étend de 1956 à 1989?
[...] décide seule de ce qui est une menace pour les intérêts communs du camp socialiste et s'arroge le droit d'intervenir militairement, la limitation qui en résulte pour l'évolution intérieure des États socialistes est évidente. Le Parti s'intègre à l'Etat. Parallèlement, une bureaucratie hiérarchisée et tentaculaire imite le système administratif soviétique. L'U.R.S.S. a également cherché à renforcer les institutions communes aux États socialistes dans le sens de la coercition. Elle a en particulier cherché à augmenter les compétences du Comecon et des organes du pacte de Varsovie. [...]
[...] Le bloc socialiste: Unité et tensions (1956-1989) Dès 1956, l'expansion communiste et la soviétisation de l'Europe de l'Est paraissent des faits irréversibles. Pourtant, en quelques mois au cours de l'année 1989, tout l'édifice mis en place par l'URSS s'effondre. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les relations internationales s'inscrivent dans le contexte de guerre froide qui s'instaure dès la fin de la guerre. En 1945, face à une Europe ruinée par la guerre, deux superpuissances émergent dans le contexte géopolitique mondial, les Etats Unis détenant le monopole nucléaire et une puissance financière inégalée et l'URSS possédant une force militaire décisive en Europe orientale et un prestige politique considérable. [...]
[...] Désormais il n'existe plus de réel bloc soviétique mais diverses zones d'influence. Le mouvement communiste international a dès lors plusieurs pôles : Belgrade avec Tito, Moscou et Pékin. II- Les années 60: entre diversification et normalisation Dans les années 60, Brejnev développe la notion de souveraineté limitée, selon laquelle la souveraineté de chaque Etat passe après les intérêts de la communauté socialiste. Après les événements de Pologne et de Hongrie, l'U.R.S.S. a d'abord cherché à rétablir l'unité par une voie classique : celle de l'élimination des déviations. [...]
[...] Des ouvrages occidentaux sont traduits en magyar. Les Hongrois voyagent librement dans les autres démocraties populaires) - Le nationalisme en Albanie et en Roumanie (Dans les années 1960, l'Albanie se détache du bloc soviétique et s'oriente vers un nationalisme étroit. L'Albanie rompt les relations diplomatiques avec Moscou et se retire du Comecon en 1961 et du pacte de Varsovie en 1968.Ce développement du nationalisme caractérise également la Roumanie.) - Le Printemps de Prague et le socialisme à visage humain en Tchécoslovaquie (La Tchécoslovaquie, en 1968, a tenté d'aller beaucoup plus loin dans la modification du régime politique sous l'impulsion de Dubcek. [...]
[...] Cependant, suite à la déstalinisation khrouchtchévienne, dans les démocraties populaires et certains autres pays communistes comme la Chine, les oppositions se développent, des dirigeants réformateurs reviennent en grâce. Se manifestent alors des velléités d'émancipation. Cependant l'URSS normalise rapidement la situation. Cela n'empêche pas finalement l'existence de différents modèles socialistes en Europe mais aussi en Asie où la Chine développe sa propre vision du socialisme. Enfin en 89, la conjonction de différents facteurs tels que les pressions extérieures, le mécontentement des populations, les tensions qui fragilisent le bloc socialiste, provoque l'effondrement des démocraties populaires d'Europe de l'Est. [...]
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