Bismarck naît en 1815, dans une Europe qui sort déchirée des guerres napoléoniennes, et non pas seulement déchirée, mais aussi totalement réorganisée par le Congrès de Vienne. Une Europe nouvelle s'est dessinée, fondée sur un système d'équilibre territorial. En Allemagne, la Confédération germanique, réunion de 39 Etats, prend la relève du Saint Empire sous la présidence de l'Empereur d'Autriche, les différents Etats étant représentés à la Diète de Francfort. Destinée à encadrer l'historique querelle austro-prussienne, la Confédération n'en fait pourtant rien, et la rivalité est à chaque instant palpable.
Issu d'une famille bourgeoise, maîtrisant aussi bien l'anglais que le français, Bismarck étudie le droit comme matière principale à Göttingen puis Berlin sans grande assiduité, excepté pour es cours d'histoire de A. Heeren, qui l'initie à l'histoire pragmatique. Diplôme en poche, il commence une carrière administrative, et ne se cache pas de ses ambitions ; il déclare en 1838 « Le fonctionnaire prussien est comme un musicien dans un orchestre ; qu'il soit premier violon ou qu'il joue du triangle, sans voir et sans influencer l'ensemble, il faut qu'il joue sa petite partie comme elle est écrite, bonne ou mauvaise. Mais moi, je veux faire de la musique comme je l'estime bonne, ou je n'en ferai point du tout. ». A 23 ans, Bismarck sait déjà que ce sera la haute marche, sinon rien.
Sa carrière politique commence véritablement en 1847, lorsque qu'il entre au Landtag uni, et alors, c'est la lente envolée, et ce pour plus de 40 ans. Cependant, son parcours reste difficile à définir, tant l'homme semble parfois contradictoire. C'est ainsi que vient la question finalement de ses intérêts, de ceux qu'il défend, et que l'on peut alors se demander comment le nationalisme prussien prime sur le nationalisme allemand chez Bismarck.
En effet, Bismarck se pose tout d'abord en ardent défenseur de la Prusse (I), sa plus grande œuvre, à savoir l'unité allemande, se fera bien dans une optique prussienne (II), mais cependant, il se fera un ardent défenseur du 2nd Reich allemand (III).
[...] C'est alors que Bismarck entre en scène. La révolution de 1848 : sauver le Roi, sauver la Prusse Ses divers contacts lui permettent de siéger dans cette Assemblée, où il se fait vite remarquer par son talent oratoire aussi bien que par la fermeté de ses convictions. Il attaque de front les concessions libérales accordées par Frédéric-Guillaume IV afin de calmer la révolution qui sévit à partir de mars 1848, faisant alors figure d' ultra certains libéraux le qualifiant même de débris du Moyen Âge Le Roi va même jusqu'à renier la Prusse en déclarant, drapé des couleurs allemandes, Je porte ces couleurs qui ne sont pas les miennes, mais je ne veux ni couronne ni autorité, je veux la liberté de l'Allemagne, l'unité de l'Allemagne. [...]
[...] Ainsi, on peut voir que dans un premier temps, c'est en réaction à un nationalisme allemand et au désir de s'unifier de celle-ci sous un mode qui ne lui convient pas que se forme le nationalisme prussien en Bismarck. Mais il saura cependant faire en sorte que la situation s'adapte à ses idées et projets. L'unité allemande, dirigée et au service de la Prusse La résistance prussienne à l'hégémonie autrichienne dans le cadre de la confédération germanique se raidit. Représentant entre 1851 et 1859 de la Prusse à la Diète reconstituée de Francfort, Bismarck réalise très vite que la lutte contre l'Autriche, si l'on veut protéger les intérêts de la Prusse, est inévitable, et dans cette logique il ne cessera de s'opposer à elle, lorsqu'elle souhaite entre dans le Zollverein (1853), lors de la guerre de Crimée (1854), de celle d'Italie (1859), se retournant ainsi contre le conservatisme étroit, paralysant l'Autriche. [...]
[...] A 23 ans, Bismarck sait déjà que ce sera la haute marche, sinon rien. Sa carrière politique commence véritablement en 1847, lorsqu'il entre au Landtag uni, et alors, c'est la lente envolée, et ce, pour plus de 40 ans. Cependant, son parcours reste difficile à définir, tant l'homme semble parfois contradictoire. C'est ainsi que vient la question finalement de ses intérêts, de ceux qu'il défend, et que l'on peut alors se demander comment le nationalisme prussien prime sur le nationalisme allemand chez Bismarck. [...]
[...] Il contribuera à en faire la première puissance du Continent, s'inscrivant ainsi dans un nationalisme allemand, belliciste par essence, préfigurant pour certains historiens le 20e siècle allemand, et par là inévitablement européen. A la vague monumentale de Bismarck exprimant une nouvelle forme de sentiment national, la Nation s'y mettant en scène comme une communauté éternelle suit à sa mort une monumentalisation de Bismarck, le déifiant. En 1898, année de sa mort, on compte déjà 33 monuments tours, et 4 pierres, et plus de 700 projets seront discutés entre 1898 et 1914, dont près de 500 seront réellement construits, en plus de près de 300 tours. [...]
[...] Redoutant une revanche française, il la pousse vers l'expansion coloniale et l'isole diplomatiquement par une série d'alliances fragiles de la Triplice de 1872 à celle de 1882. Cette politique de préservation du Reich par les alliances le perdra, puisque, craignant un rapprochement franco-russe, il signera avec cette dernière un traité secret de contre-assurance secret, ce qui n'est pas du goût de Guillaume II favorable à un rapprochement avec l'Autriche. Aussi Bismarck est-il contraint à la démission. Bismarck est à l'Allemagne du 19e ce que Frédéric II est à celle du 18e, il en façonne le destin pendant plus d'un demi-siècle. [...]
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