Même si aujourd'hui un relatif consensus s'est établi autour de la personne de Jean Jaurès, cela n'a pas toujours été le cas. Car s'il a suscité un réel dévouement et provoqué souvent l'admiration, il a été aussi critiqué, haï, menacé par ses adversaires bien sûr, qui, pour les plus extrêmes, ont armé la main de celui qui fut son assassin, le 31 juillet 1914, mais il a été aussi souvent controversé par ses propres 'amis'.
C'est avec l'affaire Dreyfus que Jean Jaurès entre pleinement dans l'Histoire. Au début, il ne prend pas clairement position et condamne même la sanction de Dreyfus qu'il juge trop clémente. Très vite cependant, face à la pression populaire, politique, et intellectuelle (l'engouement des jeunes normaliens en particulier de Lucien Herr), il s'engage avec passion. Cette affaire est non seulement une injustice individuelle mais surtout met en jeu le respect de l'humanité elle-même. Jaurès se distingue alors des marxistes orthodoxes (qui ne jugent pas nécessaire la défense de Dreyfus) car il considère que l'accablement de malheurs et d'injustices qui accable Dreyfus gomme les différences de classe.
Jean Jaurès, cet homme de paix – c'est l'image universellement connue – a été également un homme de conflit.
Dans quelle mesure le parcours de Jean Jaurès lui a-t-il finalement permis d'opérer la synthèse entre le socialisme et la République ?
[...] Après avoir hésité entre plusieurs candidats, c'est à Jean Jaurès, qui a soutenu activement leur grève (par des articles dans la Dépêche et un déplacement à Carmaux le 20 octobre) et accepté le programme du Parti Ouvrier Français que les mineurs font appel comme député. Il est opposé à un ancien député, Jean Héral, républicain opportuniste et favorable au gouvernement en place et à un autre candidat socialiste, Augustin Soulié, banquiste. Les conservateurs n'ont pas de candidat. Jaurès l'emporte au second tour par 5.180 voix contre 4.701 à Héral. [...]
[...] tardive de Jean Jaurès. "C'est parce que le socialisme proclame que la république politique doit aboutir à la république sociale, c'est parce qu'il veut que la république soit affirmée dans l'atelier comme elle est affirmée ici ; c'est parce qu'il veut que la nation soit souveraine dans l'ordre économique pour briser les privilèges du capitalisme oisif comme elle est souveraine dans l'ordre politique, c'est pour cela que le socialisme sort du mouvement républicain". J. Jaurès, Chambre des Députés (21 novembre 1893). [...]
[...] Lui et ses amis acceptent les conditions du Congrès de la Deuxième Internationale à Amsterdam en août 1904 appelant à l'unité. Au congrès de Paris, le samedi 23 avril 1905, Jean Jaurès se rallie avec armes et bagages au nouveau parti socialiste de Jules Guesde: la SFIO (Section française de l'Internationale socialiste). L'Humanité en devient très vite le porte- parole. Jean Jaurès, qui a feint de s'incliner, ne s'avoue pas vaincu. Avec Édouard Vaillant, il arrive à reprendre la tête de la SFIO et impose une orientation réformiste au parti. [...]
[...] À travers Carmaux et la mine, il fait alors l'apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Intellectuel bourgeois, républicain social, il sort de la grève de Carmaux converti au socialisme. Sous la pression de Jaurès et de la grève, le gouvernement arbitre le différend au profit de Calvignac. Jaurès est tout naturellement désigné par les ouvriers du bassin comme leur représentant à la Chambre. Il devient leur leader. À l'élection partielle de 1893, Jaurès est élu comme socialiste indépendant. [...]
[...] Il milite avec ardeur contre les lois scélérates ou en faveur des verriers de Carmaux. B. L'affaire Dreyfus, un symbole de son socialisme en rupture avec le socialisme marxiste C'est avec l'affaire Dreyfus que Jean Jaurès entre pleinement dans l'Histoire. Au début, il ne prend pas clairement position et condamne même la sanction de Dreyfus qu'il juge trop clémente. Très vite cependant, face à la pression populaire, politique, et intellectuelle (l'engouement des jeunes normaliens en particulier de Lucien Herr), il s'engage avec passion. [...]
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