[...] A l'été 1944, une épuration extra judiciaire spontanée se déchaîne contre les collaborateurs (environ 9000 exécutions). 20 000 femmes sont tondues. Une épuration légale est mise en place à partir de l'automne 1944.
160 000 procès ont lieu. Ils aboutissent à 7000 condamnations à mort mais à seulement 791 exécutions.
[...] Une mémoire héroïque de la France se met en place dès 1945. Elle donne une image rassurante et positive des Français pendant le conflit.
Cette représentation s'appuie sur deux groupes : les communistes et les gaullistes.
Le parti communiste se présente comme le « parti des 75 000 fusillés ».
Le PCF se considère comme le principal représentant légitime de la Résistance.
La mémoire communiste de la guerre s'appuie sur la glorification de héros communistes comme les martyrs de Châteaubriant (27 dont Guy Môquet, fusillé le 22 oct. 1944) ou Danièle Casanova (militante communiste morte à Auschwitz en 1943).
Quant aux gaullistes, ils revendiquent la primauté de l'acte de résistance, avec l'Appel du 18 juin comme événement fondateur. Le résistancialisme gaulliste nie la diversité du combat de la résistance intérieure et identifie la France à De Gaulle et à la résistance extérieure. Le général De Gaulle présente Vichy comme une parenthèse illégitime de l'histoire de France. La mémoire gaulliste de la guerre a aussi ses héros : le premier est Jean Moulin, mort le 8 juillet 1943, dans le train Paris-Berlin, après son arrestation à Caluire-et-Cuire. Le transfert de ses cendres au Panthéon en décembre 1964 marque l'apogée de la mémoire gaulliste de la guerre.
Ces deux mémoires sont concurrentes. Les gaullistes insistent sur le fait que les communistes ne sont entrés dans la résistance qu'à partir de 1941 quand Hitler rompt le pacte germano-soviétique.
Au fil des années, le souvenir de la guerre s'estompe, à mesure que le sentiment anti-allemand décline (construction européenne, rapprochement franco-allemand). Une forme d'oubli se manifeste. Elle renforce l'occultation d'autres mémoires de la guerre (...)
[...] A la Libération, une politique de reconstruction est mise en place. Elle s'appuie sur l'intervention de l'Etat qui veut aussi moderniser l'économie et s'engage donc sur la voie de la planification. Des grandes entreprises sont nationalisées (Renault). La situation matérielle désastreuse prolonge les difficultés de la vie quotidienne. Le pays compte un million de familles sans abri. Les Français souffrent de la faim et des privations. Les tickets de rationnement perdurent jusqu'en 1948. B. L'unanimité dans le deuil et la victoire La guerre a fait près de victimes. [...]
[...] Les procès se succèdent : Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, est condamné à perpétuité en 1987 ; René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy est inculpé en 1991 (il est assassiné en 1993) ; Paul Touvier est condamné à perpétuité en 1994 ; Maurice Papon est condamné en 1998, pour avoir participé à la déportation de Juifs vers le camp de Drancy. Les responsables politiques, comme Pompidou et Mitterrand, ont longtemps tenté d'apaiser cette mémoire, au nom de la réconciliation nationale. Ils considéraient aussi que la République ne pouvait pas être tenue pour responsable des actes du régime de Vichy. Mais une mémoire nationale officielle du génocide et des crimes de Vichy se met en place dans les années 1990. [...]
[...] Les enjeux de l'épuration A l'été 1944, une épuration extra judiciaire spontanée se déchaîne contre les collaborateurs (environ 9000 exécutions) femmes sont tondues. Une épuration légale est mise en place à partir de l'automne procès ont lieu. Ils aboutissent à 7000 condamnations à mort mais à seulement 791 exécutions. Les administrations, les entreprises et la presse sont épurées. Mais l'épuration vise d'abord les dirigeants du régime de Vichy. Le maréchal Pétain est condamné à mort puis gracié par le général de Gaulle. [...]
[...] La mémoire gaulliste de la guerre a aussi ses héros : le premier est Jean Moulin, mort le 8 juillet 1943, dans le train Paris-Berlin, après son arrestation à Caluire-et-Cuire. Le transfert de ses cendres au Panthéon en décembre 1964 marque l'apogée de la mémoire gaulliste de la guerre. Ces deux mémoires sont concurrentes. Les gaullistes insistent sur le fait que les communistes ne sont entrés dans la résistance qu'à partir de 1941 quand Hitler rompt le pacte germano-soviétique. Au fil des années, le souvenir de la guerre s'estompe, à mesure que le sentiment anti-allemand décline (construction européenne, rapprochement franco-allemand). [...]
[...] Le négationnisme se développe à partir de 1978 avec notamment l'universitaire Robert Faurisson. Ses positions trouvent des relais dans l'extrême-droite alors en pleine expansion. Pour faire face à ce déni de l'histoire, des témoignages et des travaux universitaires sont publiés. Ils contribuent à une meilleure connaissance du génocide et mettent à jour les responsabilités de Vichy. B. Un autre regard sur la France : le syndrome de Vichy Les années 1970 marquent la fin du mythe résistancialiste. Différentes raisons l'expliquent : la démission de De Gaulle en 1969, sa mort en 1870 ; le recul électoral du PC ; la diffusion de films comme Le Chagrin et la pitié (1971) de Marcel Ophüls, sur Clermont-Ferrand entre 1940 et 1944 ; le changement de génération. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture