De la IVe république, la mémoire collective des Français ne retient généralement qu'un sentiment négatif et plutôt désagréable. Sa réputation n'est guère flatteuse et on évoque avec mépris la « valse des ministères », le « jeu des partis ou la république des partis » ou bien encore, avec tristesse, la « sale guerre » d'Indochine et celle d'Algérie. Cette impopularité s'était manifestée, dès 1946, à l'occasion du référendum approuvant la Constitution. Par la suite, le discrédit ne fit que s'aggraver.
De 1946 à 1958, ce régime survit difficilement et de manière chaotique face au cumul des problèmes intérieurs et extérieurs à la France. La conjoncture internationale ne lui est, en effet, guère favorable, la guerre froide et la décolonisation le malmènent. Née dans l'enthousiasme de la Libération, la IVe république éteint vite les espoirs d'un renouveau politique ; le consensus insuffisant dès 1946 sur lequel elle peut s'appuyer s'effrite alors que la société bouillonne de sang nouveau, d'ambitions multiples qui aspirent à plus de bien-être et à plus de liberté.
Pourtant, les douze ans de vie de la IVe république sont aussi synonymes d'entrée de plain-pied dans le monde moderne de l'industrie et de la société de consommation, et donc de réussites économiques et de progrès sociaux. Ce travail a pour ambition de réaliser un bilan tant politique, économique, constitutionnel que culturel de la IVe république.
[...] Le niveau de vie a plus que doublé entre 1946 et 1958. Le pouvoir d'achat supplémentaire et les besoins jeune et dynamique augmentent considérablement la demande et modifient l'équilibre du budget familial : surtout en ce qui concerne le logement (allocation logement en 1948 et création des HLM en 1950), le confort ménager, la voiture (4CV en 1946 et Dauphine en 1956), les loisirs (Club méditerranée en 1950 et troisième semaine de congés payés en 1956). Les prix de l'automobile ont, par exemple, augmenté quatre fois moins vite que les salaires et plus de des ménages possèdent une automobile des ménages français possédant[7] en décembre 1954 en septembre 1957 Un poste de radio Un téléviseur Un réfrigérateur Une machine à laver Un aspirateur Les transformations sociales et du cadre de vie : Le développement des villes et surtout des banlieues s'accélère, avec, par exemple, la création de la célèbre banlieue de Sarcelles en 1956. [...]
[...] Ainsi, entre novembre 1946 et mai 1958, la quatrième République aura vécu trois législatures c'est-à-dire trois élections législatives du fait de l'instabilité du système qui ne réussit pas à trouver un point d'équilibre. L'émiettement des partis et l'absence de parti politique qui se détache véritablement empêchent la domination d'une majorité. En réaction à cet immobilisme, la IVe République est alors confrontée à l'essor du Poujadisme. Il s'agit, pour le mouvement syndical de Pierre Poujade, l'Union de la Défense des Commerçants et des Artisans (UDCA) de défendre les artisans et les commerçants menacés par les monopoles, les grandes surfaces et le fisc. [...]
[...] D'autres problèmes se greffent sur le problème de l'inflation : l'endettement du pays augmente ; le stock d'or diminue et les balances commerciales et des services sont le plus souvent déficitaires. Une relative crise sociale se développe dans le même temps : certaines catégories de la population sont victimes des transformations socio- économiques, petits commerçants et personnes âgées en particulier. Les luttes sociales sont nombreuses : fonctionnaires, mineurs, paysans revendiquent essentiellement des augmentations de salaire ou des garanties de niveau de vie. La crise morale est manifeste du fait de la tragédie de la décolonisation en général et la torture en Algérie en particulier. [...]
[...] Bilan de la quatrième (IVe) république : politique, économique, constitutionnel et culturel I. À L'ACTIF : DÉMOCRATIE, MODERNITÉ, croissance et progrÈS sociaux A. LE RÉTABLISSEMENT ET L'EXTENSION DE LA DÉMOCRATIE B. reconstruction de la France et croissance exceptionnelle C. Des mutations sociales et culturelles II. au passif : impuissance politique, antiparlementarisme et tragÉDIE coloniale A. impuissance politique et faiblesse des institutions B. l'antiparlementarisme ou la poussÉE VIOLENTE DU POUJADISME C. [...]
[...] Globalement, la mobilité sociale s'accroît. Les transformations sociales et du cadre de vie : Durant cette période une revendication sociale nouvelle émerge : l'éducation. Celle-ci entraîne logiquement un allongement de la scolarité. Si ce mouvement qui gonfle le nombre d'étudiants est la partie la plus visible du mouvement, de nouvelles pratiques culturelles se mettent aussi en place dans la même période, principalement pour les classes moyennes qui s'homogénéisent : Maison de la culture ; théâtre populaire (festival d'Avignon en 1947 et Théâtre national populaire (TNP) en 1951) ; Nouvelle Vague cinématographique (1958) ; développement et diversification de la presse (presse féminine, hebdomadaire) : programme télévisés de qualité ; apparition du livre de poche en 1953. [...]
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