La IVe République est tout à fait spécifique dans l'histoire politique française : c'est en effet la seule république qui s'est achevée d'elle-même, les précédentes républiques ayant toutes été renversées par un régime plus ou moins dictatorial (Napoléon en 1799, Napoléon III en 1851, Vichy en 1940…). Pour un observateur objectif, cela devrait faire de ce régime, qui n'a tenu que de 1946 à 1958, un régime qui s'est effondré de lui-même, donc un régime mauvais et dont on a vite aperçu les limites. Cependant, cette observation est-elle exacte ?
Quel est le bilan de la IVe République ?
Nous tâcherons de répondre à cette question en trois temps : en voyant d'abord en quoi cette IVe République s'affiche et se comporte dans un esprit social, puis pourquoi sa vie politique est si instable, avant de se pencher sur la politique extérieure, notamment coloniale, par qui sa chute arrive.
[...] Cependant, par le redressement économique, les créations sociales, et l'effort européen, cette IVe République si décriée ne présente pas un bilan si négatif. Son instabilité gouvernementale a pourtant rappelé la IIIe République (de laquelle des Français avaient refusé le retour) synonyme de défaite et la décolonisation le sentiment d'un empire qui s'effondre. De Gaulle lâchera pourtant l'Algérie. D'ailleurs, nous nous rendons compte aujourd'hui que la Ve République n'a pas finalement su en finir avec le régime des partis : le mode de scrutin actuel évite simplement le morcellement des forces. [...]
[...] Sur le plan de la politique extérieure, la IVe République présente aussi un bilan mitigé. Certes, la Troisième Force a ouvert la voie à l'Europe. Cela commence par la création de l'Organisation Européenne de Coopération Économique (OECE) pour répartir les aides accordées par les États-Unis : à cette première collaboration s'en ajouteront d'autres, plus ambitieuses. C'est Robert Schuman qui annonce la mise en commun des productions de charbon et d'acier entre la France, le Bénélux, l'Italie et la RFA, l'intégration de ce dernier pays, considéré comme ennemi six ans plus tôt, étant une vraie marque de confiance et un pas en avant. [...]
[...] Quel est le bilan de la IVe République ? La IVe République est tout à fait spécifique dans l'histoire politique française : c'est en effet la seule république qui s'est achevée d'elle- même, les précédentes républiques ayant toutes été renversées par un régime plus ou moins dictatorial (Napoléon en 1799, Napoléon III en 1851, Vichy en 1940 Pour un observateur objectif, cela devrait faire de ce régime, qui n'a tenu que de 1946 à 1958, un régime qui s'est effondré de lui-même, donc un régime mauvais et dont on a vite aperçu les limites. [...]
[...] Signe d'une situation différente, Pierre Mendès- France, qui a lancé la décolonisation, se montre sévère avec les terroristes algériens. Guy Mollet en appelle à l'armée en 1956. La situation tendue explose en mai 1958 quand Pfimlin, réputé libéral, est annoncé comme futur Président du Conseil. Craignant l'accord de l'indépendance, les partisans de l'Algérie française se soulèvent. Les généraux Salan et Massu préside un Comité de salut public (terme qui donne un ton dramatique à la crise) qui en appelle à de Gaulle pour régler le conflit. [...]
[...] La Troisième Force, formée par les socialistes, le MRP, les radicaux, et certains de la droite modérée, s'accorde sur la politique extérieure mais s'oppose sur la politique économique, entre dirigisme et libéralisme. Elle se disloque finalement sur la question des subventions aux écoles privées et publiques. La coalition de centre-droite qui succède à la Troisième Force divergera, elle, sur la politique extérieure. Dans ce contexte, les politiques préfèrent l'immobilisme. Le gouvernement du Docteur Queuille” doit sa longévité (septembre 1948-octobre 1949, soit un des plus longs de la IVe République) à son peu d'initiatives. [...]
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