La fondation officielle de Berlin remonte à 1237. Dès le départ, la ville mène une existence double : on a Berlin sur la rive nord-est de le Spree et Cölln sur une île de la Spree (aujourd'hui l'île des musées). L'union des deux villes est scellée en 1307. Ainsi, Berlin débute son existence en étant coupée et réunie. C'est pour cela que l'écrivain Peter Schneider l'appelle « ville siamoise ». Elle conserve en effet cet aspect double par la suite. En 1871, Berlin, capitale de la Prusse, devient la capitale de l'Allemagne, c'est-à-dire une double capitale. Par ailleurs, Berlin en tant que capitale allemande peut désigner le pouvoir politique, ce qui pose la question de la vision du reste du monde par rapport à ce dernier, en tant que Hauptstatdt d'un Land et Land à elle seule, elle peut désigner le pouvoir régional, ce qui pose la question de la vision du reste de l'Allemagne, en tant que ville, elle représente des habitants, donc une opinion publique, ainsi que la ville elle-même dans ses structures urbaines et les modifications que ces dernières peuvent enregistrer. Il semble dès lors intéressant d'étudier les interactions entre ces divers éléments d'étude, en analysant l'influence de Berlin (ville +habitants) sur Berlin (politique) et l'inverse, entre ordre et désordre de 1918 à 1991, en distinguant trois phases. La première, de 1918 à 1933 (avec en 1933 l'arrivée d'Hitler au pouvoir), est celle de Weimar où l'on constate une image contrastée de Berlin ; la deuxième, de 1933 à 1945 (avec en 1945 la mort d'Hitler), est celle de l'hitlérisme, où l'on observe une instrumentalisation de Berlin ; en fin, la troisième, de 1945 à 1991 (avec en 1991 l'effondrement du communisme), est celle d'un futur incertain, d'une ville coupée en deux, phase dans laquelle on remarque une objectivisation de Berlin.
[...] Scheidemann dira même que la ville de Goethe est un bon symbole pour la jeune république allemande C'est comme si Berlin ne pouvait symboliser l'Allemagne alors qu'elle est sa capitale. Or, si Berlin en tant que capitale représente le pouvoir politique, Berlin devient non-symbole de Berlin, la capitale ne représentant plus le pouvoir politique. Par ailleurs Berlin est mal vue en Allemagne. Le fait qu'elle fût capitale de la Prusse est un rappel de la domination prussienne sur le reste de l'Allemagne. [...]
[...] Berlin 1918-1991 Introduction La fondation officielle de Berlin remonte à 1237. Dès le départ, la ville mène une existence double : on a Berlin sur la rive nord-est de le Spree et Cölln sur une île de la Spree (aujourd'hui l'île des musées). L'union des deux villes est scellée en 1307. Ainsi, Berlin débute son existence en étant coupée et réunie. C'est pour cela que l'écrivain Peter Schneider l'appelle ville siamoise Elle conserve en effet cet aspect double par la suite. [...]
[...] Mais les partisans de Berlin ne l'entendent pas de la même manière. Pour eux, Berlin, comme la porte de Brandebourg qu'elle abrite est le symbole de l'unité allemande : je vote pour Berlin, le point brûlant de l'Allemagne divisée et de son aspiration à l'unité. Sans Berlin, l'unité allemande n'aurait pas été possible (Helmut Kohl). On constate que l'unité allemande est tout de même bien relative. Cette querelle sur les villes continue, à tel point que l'on propose que Berlin soit la capitale, mais que les institutions soient ailleurs (comme en Hollande avec le rôle prépondérant de La Haye) afin d'éviter toute centralisation. [...]
[...] Par la suite les troubles s'accentuent, Ebert veut rétablir l'ordre. Pourtant, la vie continue comme elle peut à Berlin (même si des locaux SPD/KPD sont détruits ou occupés). Mathilde Jacob (une amie de Rosa Luxemburg) raconte l'atmosphère qui règne : dans la Friedrichstrasse et sur Unter den Linden, il y avait foule. Pas des promeneurs, pas les flâneurs habituels mais des masses de gens discutant politique ; la joie se lisait sur les visages Ceci témoigne d'une grande conscience politique de l'opinion publique berlinoise. [...]
[...] Marin Niemöller, pasteur de Berlin-Dalhem crée la ligue de défense des pasteurs. Il lutte contre les Chrétiens allemands qui, eux, soutiennent le régime (détournement des dogmes, de l'enseignement dans les universités de théologie Le 26 mai 1936, un groupe de résistants dont Niemöller fait partie adresse un message à Hitler que la presse étrangère diffuse. Le régime est accusé publique ment de détruire l'Etat de droit. Niemöller est alors interné à Sachsenhausen. Le Berlin des hommes s'oppose au Berlin politique. [...]
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