Benjamin Constant, libéralisme, Louis XIV, Révolution française, Directoire, madame de Staël, libertés individuelles, objectivisme, Ancien Régime, participation du citoyen, Mably
Benjamin Constant est un philosophe français né en 1767 à Lausanne (Suisse) et mort à Paris en 1830. D'origine suisse, il est issu d'une famille protestante qui a été contrainte de quitter la France du fait de la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV en 1685. S'il peut paraître aventureux d'effectuer un lien causal entre cet événement familial qu'il n'a pas vécu et sa pensée, il n'en demeure pas moins que l'essentiel des prises de positions politiques de Benjamin Constant vont dans le sens d'une lutte contre l'arbitraire, la concentration des pouvoirs et les intrusions des institutions au sein de la sphère privée.
[...] Ce qu'il faut, pour Constant, c'est endiguer le désir de liberté absolue. Dans leur volonté de puissance, les hommes préfèrent s'en remettre au tyran qui matérialise la volonté populaire et dissout les lois dans la fureur et l'excès. C. L'individu a pris la place du groupe comme base de la structure sociale, et il appartient au libéralisme de garantir la pérennité de l'individualisme. La conclusion est pour Constant sans équivoque possible : le temps du collectif est révolu du fait de l'émergence de la philosophie des Lumières, avec Rousseau, Voltaire et Kant. [...]
[...] En effet, pour le citoyen antique, la liberté s'acquiert en s'imposant la contrainte politique, car elle permet la démarcation avec les non-Athéniens (esclaves, non-indigènes, etc.). Les libertés politiques sont donc d'autant plus fortes que les libertés privées sont faibles. On a là, dans des accents tocquevilliens, une dénonciation de la dérive autoritaire des foules qui gouvernent. L'idée est donc, comme le dit Constant, de « désarmer » le peuple de sa souveraineté, ou du moins la limiter. Il part d'abdication ponctuelle de sa souveraineté par le citoyen. C. [...]
[...] En effet, il critique Rousseau puis l'Abbé Mably. Mais ces prétendus auxiliaires, il s'agit en réalité des auteurs monarchistes et légitimistes. La critique du contrat social est un pilier important de ces auteurs qui se réclament de l'antilibéralisme (Joseph de Maistre va même jusqu'à parler du libéralisme comme d'une victoire de Satan). On peut par exemple citer Joseph de Maistre, donc, mais aussi Louis de Bonald, Montalembert B. La critique d'un idéalisme rousseauiste (et de Mably) vu comme romantique et dangereux Ces possibles amalgames évacués, Constant peut déconstruire les deux auteurs qu'il juge « responsables post mortem » des excès révolutionnaires. [...]
[...] Il y a cependant une différenciation qui est faite entre l'époque dite « athénienne » et la monarchie officieusement représentée : il a de l'admiration pour le modèle antique, qui est pour lui une source d'inspiration sans être un modèle, du fait de sa désuétude : « Il est difficile de ne pas regretter ces temps où les facultés de l'homme se développaient dans une direction tracée d'avance », puis il ajoute qu'il est impossible de ne pas vouloir imiter ce que l'on regrette. Simplement, et ce sera en partie l'objet du grand l'homme a changé. Il a changé et c'est l'empirisme qui nous montre que les théories idéalistes pour ainsi dire « romantiques », si elles partent d'un bon sentiment, sont dangereuses. II. Le libéralisme au secours de la Révolution A. [...]
[...] Le libéralisme chez Constant est fils de la Révolution française, et s'il en critique les excès, c'est pour mieux en louer l'intention. Par le biais de l'opposition entre les libertés des anciens et celles des modernes, il parvient ainsi à caractériser la révolution culturelle qui a changé le peuple français et rendu nécessaire l'avènement du libéralisme classique. Fait de contrepoids qui permettent d'en balancer les excès, le libéralisme de Benjamin Constant reprend les libertés révolutionnaires et les pérennise en absolutisant la liberté individuelle. [...]
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