Concevoir un enfant, le porter, accoucher, s'occuper de lui pendant les premiers mois, c'est une aventure personnelle ou de couple. On est pourtant loin d'être seul sur chemin ; la maternité étant devenue un lieu public. Dés que la grossesse est déclarée à la Sécurité Sociale, la femme enceinte reçoit le carnet de maternité et son premier livre de puériculture qui va la guider dans l'art d'accommoder son bébé. Il s'agit en fait de l'ensemble des conseils qui vont être donnés aux futurs parents dans leur façon de soigner, au sens de rendre convenable, leur enfant qui est alors en bas-âge. Les parents vont être en quelque sorte assujettis à ses livres puisqu'ils vont devoir suivre scrupuleusement les conseils qui vont finalement devenir des ordres. Bref, on ne peut plus procréer sans livres ! Seulement, si on accouche à quelques années de distances, on a entre autre la surprise de constater que ces livres de puéricultures se modifient voire se contredisent totalement au fil des ans. Selon Geneviève Delaisi de Perseval et Suzanne Lallemand, auteurs de l'oeuvre L'art d'accommoder les bébés, ces livres, par leurs revirements et leur dogmatisme permanent, constituent plutôt des entraves que des aides aux mères et à l'enfance.
[...] Après la seconde Guerre Mondiale, il est remplacé par le potfauteuil muni de sangles c'est-à-dire de bandes larges et plates qu'on tend pour maintenir le bébé. Puis, le pot tel que l'on connait se met en place. Des années 20 aux années 50, l'apprentissage est précoce et intensif, bébé est propre en peu de mois. Dans les années 50, le début de l'acquisition se fait dés que l'enfant peut se tenir sur le pot, donc à environ 4 mois. Dans les années 60, on dénonce les erreurs des années précédentes. C'est trop précoce. Le dressage tend à devenir apprentissage avec des durées beaucoup plus longues. [...]
[...] La layette constitua longtemps les seuls vêtements spécifiques du nourrisson. Une fois libéré de ses langes, le bébé était encore sévèrement maintenu par une ou deux brassières en laine portées sur une chemise de toile fine. Par-dessus, la robe du premier âge est généralement sans manches ou en tissu léger. C'est une robe unisexe jusqu'à l'âge de 4 ou 7 ans. Les garçons ont une robe qui ne se distingue de celle des filles que par une fermeture sur le côté. [...]
[...] D'abord imaginé pour les petits garçons, elle est vite adoptée pour les fillettes. Puis on s'orientera vers de petites combinaisons comme le Babygro. Adopté dans les années 60 et créé par Walter ARTZT (américain d'origine autrichienne), le babygro est une petite combinaison de matière élastique. C'est un bouleversement de la mode. L'affiche montre la facilité du mouvement du corps enfantin et ceci est appuyé par le slogan Babygro grandit avec bébé. Le body constitue l'élément indispensable de la garde-robe du nourrisson. [...]
[...] Mettre une distance, éloigner et s'éloigner, former une limite, s'interposer, sont autant d'expression qui marquent les subtiles nuances du mot sevrage, ce mot qui dés le XIIIe siècle signifie séparer en français dont l'origine vient du latin separere. Il s'agit de séparer l'enfant du sein. Mais, comme beaucoup n'ont pas eu le sein, certains utilisent ce terme pour désigner le passage du lait à l'alimentation diversifiée. Cela implique le père. Le moment de l'apparition des dents coïncide souvent avec l'arrêt du sein, la mère craignant d'être mordue par l'enfant. L'argument le plus utilisé pour le sevrage est que le lait ne profite plus au développement de l'enfant et qu'il a besoin d'une nourriture solide. [...]
[...] Entre 1950 et 1976, la sucette disparaît des manuels mais elle est vendue en pharmacie sous le nom de sucette physiologique L'idée d'une certaine tolérance de la succion fait peu à peu son chemin. Pour l'empêcher, certains parents attachaient les mains de leur enfant dans le dos ou lui mettaient de la moutarde sur le bout des doigts. Ceci a été fortement désapprouvé par les spécialistes. La solution intermédiaire a été donnée par le docteur Julien COHEN-SOLAL qui dit que la sucette doit être parfaitement propre et son usage limité aux trois ou quatre premiers mois ce qui évitera à l'enfant d'utiliser son pouce. Mais, il y a encore l'idée d'empêcher la succion. [...]
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