Les décisions des officiers français lors des guerres sont souvent imputées pour expliquer certaines défaites, notamment lors de la bataille de Froeschwiller.
Cette bataille, qui se tint le 6 août 1870, est l'un des tout premiers affrontements de la guerre qui oppose l'Empire français de Napoléon III à la Prusse du chancelier Otto von Bismarck. Les Allemands préfèrent retenir la ville de Woerth pour cette bataille, et d'autres sources parleront de la bataille de Reichshoffen. De fait, Froeschwiller n'est qu'un petit village, au nord-ouest de la forêt de Hagenau, sur la route entre Woerth et Reichshoffen, et le théâtre des opérations militaires s'étend sur de nombreuses communes, de Nähwiller jusqu'à Morsbronn, soit huit kilomètres de longueur de front.
[...] La France pense pouvoir obtenir le soutien de l'Autriche, surclassée par la Prusse lors de la bataille de Sadowa le 3 juillet 1866. Mais la diplomatie française n'obtient aucune garantie écrite, et l'Autriche reste finalement neutre dans ce conflit. En jouant le rôle de l'agresseur face à une Prusse en état de légitime défense, la France se prive du soutien éventuel d'autres nations, comme l'Angleterre, par exemple. Enfin, la politique des pourboires inquiète les États allemands, qui voient d'un mauvais œil les revendications territoriales de Napoléon III. [...]
[...] Enfin, Froeschwiller est la première défaite significative, aussi bien par le nombre de morts que par la voie qu'elle laisse libre vers Strasbourg. Bibliographie : Victor MORITZ, Froeschwiller août 1870, V. Moritz Raymond BONGRAND Alsace, Metz, Sedan, DNA Paul MARTIN, Batailles sur la Lauter, la Sauer, et la Sarre, C. KLEIN, Chroniques de Froeschwiller, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé Alfred DUQUET, Froeschwiller, Eugène Fasquin François ROTH, La guerre de 1870, Fayard 2010. [...]
[...] En conséquence, vers 8 heures, le général Hartmann envoie 4 bataillons gravir la colline. Il est reçu par un feu nourri de chassepots, de mitrailleuses et de canons, qui mettent finalement en déroute le IIe corps Bavarois. Constatant les difficultés des bavarois, le colonel von der Esch jugea urgent de venir à leur aide, et engagea son corps d'armée sans en référer à son chef, le général von Kirchbach. Simultanément, à 4 kilomètres au sud, le général Lartigue s'était déployé en réaction aux premiers tirs sur Woerth. [...]
[...] Mais le manque de discipline des soldats français est également mis en cause par certains témoignages. Le pasteur Klein raconte : Le soldat allait et venait comme il l'entendait, s'éloignait de son détachement, sortait du camp et y rentrait quand bon lui semblait, il faisait ou ne faisait pas ce qui était ordonné, il était seul arbitre de ses actes Les problèmes d'organisation de l'armée française ne portent pas seulement sur les troupes elles-mêmes, mais également sur le ravitaillement. Le pasteur Klein décrit largement ce fait et les désordres qui s'en suivirent. [...]
[...] Et dans le village lui-même, les prussiens, postés derrière les fenêtres, fusillent à bout portant les cavaliers impuissants. Ces lourdes pertes donnent au moins le temps à Lartigue de se replier vers le village d'Eberbach. Mais après une longue résistance, il doit finalement se replier vers Elsasshausen, rejoignant l'extrême droite des troupes de Raoult. Commence alors, vers 14h30, l'assaut allemand contre Elsasshausen, qui devient le pivot de la défense française : Mac-Mahon y concentre les trois divisions Dumesnil, Lartigue et Pellé. [...]
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