Excepté quelques reportages parmi lesquels celui d'Albert Londres en 1923, marquant l'histoire du journalisme, peu de traces écrites du bagne sont parvenues jusqu'à nous. De nombreux prisonniers ne savaient en effet pas écrire. Les derniers bagnards ont disparu. En outre les archives ne sont pas disponibles pendant 120 ans et une grande partie de celles-ci a été détruite lors d'un incendie provoqué par des échauffourées entre les forces de l'ordre et des militants indépendantistes fin novembre 2000 à Cayenne
[...] A partir de 8 ans de bagne le doublage devenait perpétuel. A l'origine le doublage devait à la fois réinsérer le forçat libéré et peupler la colonie. Il était prévu que les libérés méritants obtiennent une concession. Avant l'expiation de sa peine, l'administration devait mettre à disposition pour 5 ans un lopin de terre ou une concession aurifère et fournir les outils nécessaires. Le concessionnaire avait même droit, pendant 30 mois, à une ration de vivre et à l'habillement. Si le bagnard libéré commençait à se réinsérer et que l'exploitation suffise à le faire vivre, au bout de ces 5 ans le terrain ou la concession lui était définitivement alloué. [...]
[...] Le Venezuela fut le pays le plus tolérant. C'est là que s'installe Papillon dans le film, avant d'être dénoncé par des sœurs et renvoyé aux îles. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la France étant sous le régime de Vichy, les évadés n'étaient plus rendus. On vit même des surveillants et des officiers gaullistes s'évader à leur tour. La France était l'un des rares pays où l'évasion était considérée comme un crime. La première évasion restait en général impunie ; à la 2ème le repris purgeait 2 ans à St Joseph, 5ans à la 3ème. [...]
[...] S'interposer en cas d'injustice eut été considéré comme une atteinte à l'autorité et sanctionné de 10 jours de cachot. Quant à la justice au bagne, elle fut plutôt une parodie de justice. Le TMS, Tribunal Maritime Spécial, était chargé de juger les délits et les crimes commis au bagne. Les juges étaient le Capitaine d'infanterie, le Président du tribunal civil de St Laurent et le sous chef du bureau de l'Administration Pénitentiaire. Les bagnards n'avaient pas le droit à un avocat de carrière, leur avocat était un surveillant de 1ère classe commis d'office. [...]
[...] Participe à la même volonté de se débarrasser d'une frange de la société la prison des enfants de manille :des enfants à partir de 9 ans sont incarcérés pour vol ou pour simple vagabondage ; ils attendent pendant des mois dans des pièces de 30m2, où s'entassent 90 enfants. Le mitard est une cage minuscule sans toilettes. Ils sont là, parce que les autorités n'ont pas trouvé d'autres solutions au le problème des enfants des rues. Même en France, l'ombre du bagne n'est pas toujours très loin. Ainsi en 1976 avait été envisagé l'ouverture d'un bagne aux îles Kerguelen. Récemment a également été évoqué des les média le sort des jeunes Antillais, à qui le Gouvernement avait promis une bonne scolarité s'ils venaient en métropole. [...]
[...] Ici au bagne je suis l'homme intègre. Mes chefs me confient l'infirmerie. Je gère 200000F racontait un bagnard. Grande aussi la responsabilité des canotiers, qui la nuit, seuls, transportaient officiellement une centaine de milliers de francs scellés d'un cachet de cire dans des sacs postaux. Paradoxalement les planques et surtout les places de garçons de famille étaient refusées aux pieds-de-biche. Situation ubuesque que d'avoir comme Albert Londres comme gardes du corps deux meurtriers. Pourtant on m'a volé sur bien des routes dans le monde, écrit-il, ici non et quand le forçat Gonzalez entre dans sa chambre un gros bâton à la main, c'est pour battre la moustiquaire. [...]
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