Toynbee en 1884 a appelé « Révolution industrielle » ce phénomène, plus ou moins brutal selon les pays, de croissance industrielle et de transformation profonde des sociétés, qui se développe en Europe à partir de la Grande-Bretagne dès le XVIIIe siècle. L'Angleterre a donc été le berceau de la Révolution industrielle et connaît des transformations de son système de production beaucoup plus précoces et profondes que les autres pays d'Europe, notamment que la France, pourtant un de ses plus sérieux concurrents dans ce domaine.
Un sentiment d'infériorité se développe alors dans le pays de Molière, même si, pendant le XVIIIe siècle, la France connaît une croissance comparable à celle de l'Angleterre, sans parvenir toutefois à la rattraper. La Révolution française puis les guerres de l'Empire viennent accentuer ce décalage. Pourtant, la plupart des auteurs reconnaissent que de prime abord, rien de prédestinait l'Angleterre plutôt que la France à devenir la première puissance industrielle du monde. On peut dès lors se demander à quoi attribuer le décalage entre les industries française et anglaise à la fin du XVIIIe siècle.
[...] L'Angleterre dispose donc d'un système bancaire moderne et efficace et un marché financier stabilisé(création de la dette nationale) qui permet aux entrepreneurs de disposer de capitaux. Au contraire, en France, les tentatives pour créer une banque d'émission nationale échouent jusqu'à la création de la Banque de France en 1800 et du franc germinal en 1803. De plus, le système bancaire français semble moins efficace, moins organisé, moins harmonisé que le système anglais. Néanmoins, au XVIIIe siècle, peu de capitaux étaient nécessaires pour développer une industrie, et la plupart des entrepreneurs, en Angleterre comme en France, avaient recours au financement par les membres de leur famille capitalisme familial Donc le facteur bancaire n'a joué qu'un rôle secondaire dans le décalage entre les deux industries. [...]
[...] Mais d'autres facteurs économiques exercent une pression égale sur l'industrie anglaise que ne connaît pas sa voisine d'outre-Manche. Une différence vient de la nature des facteurs de production. L'industrie anglaise du XVIIIe siècle souffre de pénuries relatives (François Crouzet) :c'est-à-dire qu'elle connaît une pénurie de facteurs de production (main d'œuvre) ou une cherté de ceux-ci(bois). Prenons deux exemples. L'Angleterre ne possède pas de vastes régions boisées, le charbon de bois a donc un coût élevé, à la différence de la houille dont les sous-sols anglais sont riches. [...]
[...] Avance industrielle anglaise et retard français à la fin du XVIIIe siècle : à quoi attribuer ce décalage ? Toynbee en 1884 a appelé Révolution industrielle ce phénomène, plus ou moins brutal selon les pays, de croissance industrielle et de transformation profonde des sociétés, qui se développe en Europe à partir de la Grande-Bretagne dès le XVIIIe siècle. L'Angleterre a donc été le berceau de la Révolution industrielle et connaît des transformations de son système de production beaucoup plus précoces et profondes que les autres pays d'Europe, notamment que la France, pourtant un de ses plus sérieux concurrents dans ce domaine. [...]
[...] De plus, les nombreuses guerres qu'a connues la France la coupent de ses marchés extérieurs, alors que l'Angleterre réussit à fortifier ses relations avec son Empire. Ainsi, l'avance industrielle de l'Angleterre sur la France s'explique en partie par les événements différents qui ont affecté l'histoire de ces pays : guerres, famines, révolutions mais aussi par la propension à innover de chacun d'entre eux qui s'expliquent par des facteurs certes parfois institutionnels ou socio psychologiques, mais surtout par les pressions exercées par la demande ou les facteurs de production : l'Angleterre a innové, car elle n'avait pas le choix. [...]
[...] Les deux industries ont pris des voies différentes, donc ne sont pas affectées de la même manière par les critères que nous allons envisager ensuite. Ainsi, les secteurs dominants dans les deux industries sont différents : certes les productions de charbon, de fonte et de fer françaises connaissent une croissance similaire aux productions anglaises, mais ce ne sont que des secteurs marginaux de l'industrie française, qui repose plutôt sur la production de laine, lin, soie C'est donc plutôt la croissance de ces derniers secteurs qui permet la transformation en profondeur de l'industrie française. [...]
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