L'Empire d'Autriche-Hongrie, proclamé en 1867, a connu de nombreux dysfonctionnements qui ont contribué à son surnom d''autre homme malade de l'Europe'. Ce régime est resté dans les mémoires l'exemple-type du pays sans cesse agité par des querelles internes, rendant impossible la cohésion nationale et la puissance extérieure
[...] De plus, seuls les pays tchèques parvenaient à suivre l'industrialisation rapide des territoires allemands: la Galicie et la Bukovine accusaient un retard considérable. La contestation des minorités Cette domination, qu'on peut qualifier de disproportionnée, a provoqué des mouvements de contestation, loin d'être apaisés par le compromis de 1867, qui mettait fin au rêve d'austroslavisme de certains tchèques. Pourtant, dans la constitution autrichienne de 1867, des droits égaux étaient reconnus pour tous les groupes ethniques : “Tous les groupes ethniques de l'Etat ont des droits égaux et chaque groupe ethnique a le droit inviolable de préserver et de cultiver sa culture nationale et sa langue”. [...]
[...] Avant la guerre, tout le monde croit en la stabilité du régime, même Masaryk, opposant hongrois. Selon Redlich, l'Autriche-Hongrie avait une vocation de faire vivre ensemble de petites nations face aux impérialismes allemand et russe. La paix et des réformes auraient pu sauvegarder l'Empire, mais ce-dernier a voulu dominer l'Europe balkanique avant de contrôler totalement l'Europe danubienne. S'il faut insister sur l'émancipation des régions périphériques après 1918, force est de constater l'hétérogénéité des nouvelles nations. Certaines régions sont restées dominées malgré l'éclatement de l'Empire. [...]
[...] Ce gouvernement conservateur incluait des membres du parti “Vieux-Tchèque”, ce qui est révélateur de la volonté de rapprocher les périphéries du centre tout en sauvegardant l'unité du territoire. Les mouvements nationaux étaient toujours aussi influents, mais se contentaient de petites avancées concrètes vers une autonomie. Ces petits pas furent le statut des polonais (1871), les compromis morave (1905) et de Bukovine (1910). Cette volonté d'assimilation des minorités tout respectant les particularismes se traduit par la politique d'apaisement avec les capitales voisines, Rome, Bucarest et Belgrade. Ces alliances, même fragiles, eurent le mérite de calmer les irrédentismes italiens, roumains et serbes. [...]
[...] La Hongrie fut dotée d'un régime parlementaire, et récupéra la Croatie-Slavonie et la Transylvanie. Un deuxième centre était donc crée puisque l'Etat hongrois disposait d'une assez large autonomie. Quelques mois plus tard, la Cisleithanie se dota du même régime. Les deux gouvernements étaient réunis lors du Conseil de la Couronne (Kronrat), et les deux Parlements déléguaient certains membres pour traiter des sujets les plus importants. Mais ce compromis fut très critiqué, même par certains hongrois, réclamant l'indépendance totale. Il n'était en effet pas le modèle idéal pour l'épanouissement des nationalités. [...]
[...] L'Autriche-Hongrie, régime bicéphale ou hiérarchisation des nationalités ? La création d'un second centre : Budapest Pour mieux comprendre les dysfonctionnements et l'effondrement de l'Empire austro-hongrois, l'observation de ses institutions et de ses principes fondateurs est nécessaire. La question majeure est de savoir si Budapest est devenue un des deux centres ou seulement un relais viennois avec une autonomie légèrement supérieure aux autres nationalités. Situation avant le compromis de 1867 Avant 1867, l'Empire d'Autriche était outrageusement dominé par Vienne, capitale omnipotente et symbole du néo-absolutisme. [...]
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