Issu d'une tradition philosophique ancienne, le libéralisme, porté par les Lumières au XVIIIème siècle sous les plumes notamment de Locke et de Montesquieu, se propose de limiter le pouvoir de l'Etat et de ses dirigeants qui doivent « passer contrat » avec la nation, de défendre les libertés individuelles ainsi que les droits élémentaires auxquels peuvent prétendre les citoyens égaux devant la loi, et trouvera lui aussi un terrain propice à sa réalisation effective durant certaines phases de la Révolution française. Seulement, l'union effective de ces deux tendances politiques (qui, pour la seconde, possède également un pendant économique qui lui est consubstantiel) s'est parfois trouvée problématique et c'est d'autant plus manifeste si l'on se décide à observer les velléités nationales prenant place au XIXème siècle.
[...] Quelles autres pensées vont soutenir ces revendications nationales ? II/ Dans bien des cas, soit les aspirations nationales ne sont pas libérales, soit elles ne le sont plus Le courant traditionaliste a pour volonté d'exaucer ces velléités nationales dans un tout autre cadre de pensée Le premier romantisme, foncièrement conservateur, adhère à l'idée de nation en l'enracinant dans un passé riche et précieux Il convient tout d'abord de repréciser le rôle du romantisme, courant artistique (mais qui touche aussi les sphères politique, sociale et religieuse) qui s'est au tournant du XIXème siècle érigé peu à peu en opposition au classicisme et au rationalisme des Lumières. [...]
[...] Cette division préfigure déjà le troisième et ultime grand moment national du XIXème siècle qui se déroule de 1850 à 1870, et qui, contrairement aux deux précédents, se voit couronné de succès, et qui surtout présente ces deux aspects antithétiques du nationalisme : l'unification allemande autoritaire sous l'égide de Bismarck par opposition à la nouvelle monarchie constitutionnelle italienne qui, bien que résultant aussi d'une longue guerre, cherche le consensus et fait place aux revendications libérales. [...]
[...] Le libéralisme assure le respect des droits fondamentaux pour garantir en théorie l'élévation sociale, mais la démocratie s'attache aux conditions réelles d'exercice de ces droits. Pour les démocrates, le principe de liberté ne saurait justifier toutes les inégalités économiques et sociales s'instaurant entre les couches les plus riches et les plus pauvres, inégalités accrues par les mutations économiques naissantes de la première Révolution industrielle. La démocratie se distingue aussi généralement par l'instauration d'une république signifiant que la gestion des affaires politiques et de la vie publique revient désormais à l'ensemble du peuple (bien qu'en effet, toutes les républiques ne soient pas démocratiques). [...]
[...] Aussi Mazzini fonde-t-il en 1831 la Jeune Italie qui a pour but de mettre sur pied une république unitaire (revendication qui est donc nationale), chrétienne et démocratique. Après avoir lentement pris forme, ces aspirations nationales et démocratiques se manifestent avec fracas lors du printemps des peuples de 1848 Mais ce bouleversement tant national que démocratique se produit surtout à l'occasion du printemps des peuples de 1848, qui par sa dénomination- même revêt ce double caractère de cette agitation qui contamine presque toute l'Europe (et affecte particulièrement l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne). [...]
[...] Le patriote hongrois Kossuth fait proclamer par la Diète la déchéance des Habsbourg, l'indépendance de la Hongrie et la République. En Italie, se déroule la première phase du Risorgimento. Venise se soulève alors que parvient la nouvelle de la fuite de Metternich ; Daniele Manin émancipe la ville, vainc les troupes autrichiennes et institue la République de Saint-Marc qui subsistera plus d'un an. A Rome, une République démocratique est édifiée le 9 février 1849, gouvernée par un triumvirat composé de Mazzini, Armellini et Saffi, après le départ en exil du pape. [...]
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