Outre l'apparition de deux super-puissances, qui sont opposées à la colonisation, et la progressive bipolarisation du monde, l'après Seconde Guerre mondiale est caractérisé par la fragilité des empires coloniaux européens. La situation est pour eux bien difficile étant confrontés à un environnement international hostile à leurs pratiques colonialistes. Les pays colonisés vont profiter de ce contexte pour faire entendre leur contestation et leur volonté d'être indépendants ; ils vont alors constituer un enjeu dans la Guerre froide. Les premiers mouvements d'émancipation ainsi que la revendication initiale du Tiers-Monde une décennie plus tard ont eu lieu sur le continent Asiatique.
En quoi les grandes étapes de la décolonisation ont contribué à l'émergence du Tiers-Monde en Asie et pourquoi son unité tant espérée n'a pu aboutir ? (...)
[...] Son leader nationaliste, Sukarno, a proclamé l'indépendance de son pays en 1945. Cela a provoqué une série de conflits avec la métropole Néerlandaise qui refusa cette décision : les Pays Bas sont intervenus militairement. Soucieux de maintenir leurs intérêts dans l'archipel, ils organisent une répression violente et font arrêter les nationalistes, vivement soutenus par l'Union Soviétique. L'ONU exerça alors une pression sur les Pays Bas, les Etats Unis ont condamné leur attitude vis-à-vis de l'Indonésie, et ils furent obligés de céder l'indépendance en 1949. [...]
[...] Nous allons analyser successivement les principales vagues de la décolonisation en Asie. Face à la montée des contestations et aux monuments nationalistes qui dénoncent l'occupation subie et les inégalités du système colonial, les Anglais, à la tête d'un important empire colonial, ont rapidement compris la nécessité de décoloniser. Le Royaume Uni, dès les années 30, a préparé ce processus en douceur et de façon négociée, afin de garder une influence sur ces territoires et de commencer avec eux. C'est en 1931 qu'il créé le Commonwealth, une association regroupant le Royaume Uni, les dominions et les colonies. [...]
[...] Un Tiers-Monde en réalité hétérogène Enfin, au sein même du Tiers-Monde, des divergences apparaissent : certains pays sont des PMA, comme le Laos et le Cambodge, d'autres des monarchies pétrolières telles que le Qatar. Concrètement, cela signifie qu'ils n'ont pas les mêmes situations économiques, les mêmes intérêts politiques, et donc que s'unir ne leur sera pas bénéfique de la même façon. L'élargissement constant du groupe des non-alignés, alimenté par l'accession à l'indépendance de nombreuses colonies à partir des années 60, rend pratiquement impossible le respect des principes politiques et militaires énoncées à Belgrade. [...]
[...] En 1955 a lieu la conférence de Bandung en Indonésie, présidée par Sukarno, où sont présent les représentants de 29 pays récemment décolonisés ou qui aspirent à l'être. Ils y condamnent une nouvelle fois le colonialisme et veulent afficher le principe du non-alignement : une émancipation en dehors de la logique bipolaire. Tito, le dirigeant de la Yougoslavie, fut en quelques sortes séduit par cette nouvelle ligne politique, lui qui, à la même époque, refusait de suivre les ordres de Moscou. [...]
[...] Le Tiers-Monde représente alors plus des deux tiers de la population mondiale, mais les infrastructures sont insuffisantes. On peut établir un lien entre les pays du Tiers-Monde et ceux des Suds : ce sont partiellement les mêmes ; leurs difficultés sont similaires. Ils cumulent les handicaps : sous alimentation, malnutrition, faible scolarisation, maladies infectieuses graves, dettes envers le FMI et faible représentation dans la richesse mondiale De plus, les anciennes colonies ont eu des économies tournées vers les métropoles uniquement, organisées autour de leur dépendance envers le Nord depuis longtemps. [...]
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