Façades maritimes et développement économique en Asie

Résumé du document

Au regard, d'une part, de la coïncidence entre le poids considérable des pays asiatiques et le poids de ces économies dans l'économie mondiale, d'autre part des choix économiques de ces pays fondés sur une mise en valeur et une utilisation intensive des littoraux, et enfin des disparités économiques, sociales et spatiales entre ces pays, il est nécessaire de se demander dans quelle mesure la façade produit de la croissance et comment, réciproquement, la croissance économique crée et renforce le poids des littoraux depuis les années 1950, c'est-à-dire à la fois celles de l'avènement de l'aire Pacifique et de la maritimisation de l'économie mondiale. Mais c'est aussi l'organisation spatiale des façades maritimes qu'il est nécessaire d'analyser puisqu'elles reflètent des stratégies de développement en même temps qu'elles sont à l'origine de déséquilibres nationaux (...)

Extraits

[...] Les façades maritimes, expression de la puissance asiatique A. Des littoraux : reflet de la puissance des économies asiatiques Modestes il y cinquante ans, les ports asiatiques sont aujourdʼhui parmi les premiers et les plus modernes ports du monde. Ex : les ports géants Japonais de Chiba, Kobé, Nagoya, Kawasaki, plus de 700 millions de tonnes (Rotterdam :294m Les plates-formes portuaires de Kuangyang en Corée, de Shanghai et de Singapour sont en essor constant. Ils sont au premier rang pour le trafic des conteneurs, la fabrication navale. [...]

[...] A lʼorigine de déséquilibres spatiaux et sociaux à lʼéchelle nationale Parce que les façades maritimes asiatiques sont plus intégrées à lʼespace mondiale quʼà celui de leur pays respectifs, la littoralisation des économies asiatiques entraîne des ruptures dans lʼorganisation dans espaces nationaux. Seules les façades maritimes attirent les investissements et les transferts de technologie. Mais des tentatives de rééquilibrage : en Chine, les efforts de Mao pour rééquilibrer le territoire au profit de lʼintérieur, abandonnée à partir de la création des ZES. [...]

[...] Depuis les années 1980, les armateurs asiatiques sont extrêmement puissants. Ex : le taïwanais Evergreen est le 2e du monde pour les porte-conteneurs et lʼAsie du Sud-Est draine aujourdʼhui plus de 40% du commerce mondial et produit plus de 80% des tonnages mis à lʼeau. B. Des espaces de concentrations industrielles et urbaines Ce sont les très fortes concentrations industrielles, commerciales et tertiaires qui ont donné naissance à ces nouvelles façades maritimes. Seuls les littoraux offrent, du fait de lʼexiguïté et dʼun développement en lien avec lʼextérieur, des espaces plats propices à lʼaménagement. [...]

[...] Ex : la surveillance des détroits indonésiens, la volonté de sʼassurer des zones de pêche et des réserves off-shore dʼhydrocarbures sont autant de prétexte aux conflits entre Etats riverains. Le Japon veut récupérer les îles Kouriles. Conflit pour le leadership de la région. La création dʼunions douanières ou de coopération réelle entre les Etats a tendance à désamorcer certains conflits, et surtout à donner une identité et une cohésion à cette région aujourdʼhui incontournable de lʼéconomie mondiale. Et cette identité est littorale. [...]

[...] Espaces en + souvent de spéculation, et de corruption. B. Au centre des difficultés environnementales Sur ces espaces où les concentrations industrielles et urbaines sont très fortes se posent des problèmes de pollutions, de destructions de lʼenvironnement et de concurrence pour lʼespace. Ex : au Japon, Minamata, Toyama. Les aménagements littoraux sont aussi plus vulnérables face à certains risques dʼorigine naturelle (tsunamis). C. Au centre des stratégies conflictuelles de lʼaire pacifique La mer est aussi source de conflits et de concurrence. [...]